Des milliers de manifestants devant le domicile de Netanyahu à Césarée
D'autres rassemblements ont eu lieu à Jérusalem et Tel Aviv en cette "semaine de perturbation" pour exiger des élections, dénoncer la gestion de la guerre et "l'échec honteux" concernant les otages
Des milliers de manifestants se sont rassemblés devant la résidence privée du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Caesarea jeudi soir pour réclamer des élections anticipées et des rassemblements moins importants ont eu lieu près de la résidence du Premier ministre à Jérusalem et à la Kirya, QG de Tsahal à Tel Aviv.
Le principal rassemblement à Césarée a été organisé pour demander au gouvernement de « fixer immédiatement une date pour les élections en raison de son abandon du sud et du nord et de son échec honteux à ramener les otages », selon les organisateurs de la manifestation.
Suite aux massacres perpétrés par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre, qui ont déclenché la guerre à Gaza, et aux attaques lancées le lendemain par le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran, depuis le Liban, des dizaines de milliers d’Israéliens ont été contraints de quitter les localités frontalières du nord et du sud du pays.
Selon la presse israélienne, d’importants embouteillages se sont formés le long de la route côtière 2 et à l’entrée de Césarée, où les manifestants continuaient d’affluer pour se joindre à la protestation.
Il s’agit du cinquième jour consécutif de manifestations dans le cadre de ce que les groupes de protestataires ont appelé une « semaine de perturbations » visant à remplacer le gouvernement.
Les manifestants de Césarée brandissaient des pancartes portant les noms des communautés frontalières du nord qui ont été ravagées par les flammes ces dernières semaines à la suite d’attaques à la roquette et au drone menées par les terroristes du Hezbollah au Liban.
Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux montraient des manifestants marchant en file indienne le long de la falaise côtière au coucher du soleil, portant des drapeaux israéliens.
Des slogans tels que « Vous détruisez, nous réparons » et « Vous êtes le chef, vous êtes coupable » ont pu être entendus devant la résidence de Netanyahu à Césarée, alors qu’à Jérusalem, les manifestants scandaient : « Tous ! Maintenant ! » pour appeler le gouvernement à conclure un accord sur la libération de tous les otages encore aux mains du Hamas depuis leur kidnapping le 7 octobre dernier.
La police n’a annoncé aucune arrestation, même si, plus tôt dans la journée, un homme de 71 ans a été arrêté après avoir, selon les autorités, scié la serrure d’un portail menant au domicile de Netanyahu et l’avoir remplacée par une autre serrure.
Netanyahu a réitéré à plusieurs reprises que les élections ne devraient pas être organisées tant que se poursuit la guerre dans la bande de Gaza. Les prochaines élections générales sont officiellement prévues pour octobre 2026.
À Tel Aviv, des manifestants et des proches de captifs du Hamas brandissent des pancartes avec des photos des otages devant le quartier général de Tsahal, certains bloquant la rue Begin, selon des publications sur les réseaux sociaux.
La semaine a débuté dimanche par le blocage par des manifestants de plusieurs autoroutes et échangeurs importants dans tout le pays. Lundi et mardi, des dizaines de milliers de manifestants anti-gouvernementaux ont manifesté devant la Knesset à Jérusalem.
À Jérusalem, la police a mis en place des barrières de sécurité et a stationné des voitures et des camions autour de la résidence du Premier ministre en prévision de la manifestation de jeudi. De violents affrontements ont éclaté lundi entre la police et les manifestants lorsque certains des participants à la grande manifestation antigouvernementale se sont dirigés vers la maison de Netanyahu et ont nécessité l’hospitalisation d’au moins trois personnes.
Plus tôt dans la journée de jeudi, des manifestants ont bloqué la route 4 près de Kfar Saba, brûlant des pneus et brandissant une grande banderole sur laquelle on pouvait lire : « Nous avons perdu la foi. Des élections, maintenant ».
Une petite manifestation a également eu lieu à Hod Hasharon devant la maison du ministre de l’Éducation Yoav Kisch. Les manifestants scandaient « Honte » à la suite d’informations selon lesquelles il aurait organisé un barbecue peu de temps après le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël. Le ministre a nié catégoriquement ces allégations.
D’autres manifestations sont prévues à travers le pays samedi soir, selon les organisateurs.
La guerre à Gaza a éclaté après le massacre du 7 octobre perpétré par le Hamas, au cours duquel quelque 3 000 terroristes ont déferlé sur Israël par voie terrestre, aérienne et maritime, assassinant près de 1 200 personnes et enlevant 251 otages, pour la plupart des civils, se livrant à des sévices et à des agressions sexuelles.
116 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre dernier se trouveraient encore à Gaza – et tous ne sont plus en vie – après que 105 civils ont été libérés des griffes du Hamas lors d’une trêve d’une semaine fin novembre, et que quatre otages ont été libérées avant cela. Sept otages ont été secourus par des troupes en vie, et les corps de 19 otages ont également été retrouvés, dont trois ont été tués par erreur par l’armée.
Tsahal a confirmé la mort de 41 des personnes encore détenues par le Hamas, citant de nouveaux renseignements et de nouvelles données obtenus par les troupes opérant dans la bande de Gaza.
Une personne est également portée disparue depuis le 7 octobre et son sort n’est toujours pas connu.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats de Tsahal tués en 2014.