Des milliers de manifestants pro-Hamas à Istanbul après l’assassinat de Haniyeh
Les manifestants ont brûlé le drapeau israélien et brandi des affiches à l'effigie du chef terroriste palestinien, que le dirigeant turc appelle "mon frère"
Des milliers de personnes ont défilé mercredi à Istanbul après la prière du soir pour dénoncer la mort du chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, tué à Téhéran dans une frappe imputée à Israël par le groupe terroriste islamiste palestinien et l’Iran.
Une foule compacte s’est massée à l’extérieur de l’imposante mosquée du quartier conservateur de Fatih, agitant des drapeaux turcs et palestiniens et scandant des messages hostiles à Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP.
« Israël assassin, va-t’en de la Palestine ! », ont lancé des manifestants, qui ont défilé sur près de deux kilomètres à l’appel de la grande ONG islamique turque IHH.
Des participants à la marche ont brûlé un drapeau israélien, selon un vidéaste de l’AFP.
« Israël, les Etats-Unis et l’Otan seront vaincus ! », indiquait en turc et en anglais un message en lettres blanches inscrit sur deux grandes banderoles noires.
« Je suis ici parce qu’Israël a tué en martyr le représentant du peuple palestinien. Les grandes puissances ont un rôle important à jouer. Si elles n’empêchent pas ces massacres (…) alors l’histoire nous accusera d’en avoir été les spectateurs », a expliqué à l’AFP Mehmet, 44 ans, l’un des manifestants.
Des prières funéraires en hommage au chef du Hamas ont été lues dans de nombreuses mosquées de Turquie mercredi, selon les médias locaux.
Le président turc pro-Hamas Recep Tayyip Erdogan, dont le pays est membre de l’Otan, a condamné dans un message écrit « l’assassinat perfide » de son « frère » Ismaïl Haniyeh, œuvre selon lui de « la barbarie sioniste ».
Le chef du Hamas, qui résidait fréquemment en Turquie avant le 7 octobre, avait été reçu en avril à Istanbul par M. Erdogan, fervent soutien du Hamas.
Alors que le Hamas est considéré comme une organisation terroriste par Israël, l’Union européenne et les alliés de la Turquie au sein de l’OTAN, comme les États-Unis, Erdogan l’a décrit lui comme un « mouvement de libération ».
Depuis 2011 et en vertu de l’accord Shalit, qui a permis la libération de plus de 1 000 prisonniers de sécurité palestiniens – dont Yahya Sinwar, le chef du Hamas à Gaza accusé d’avoir orchestré le pogrom du 7 octobre – en échange du soldat israélien capturé Gilad Shalit, la Turquie a accueilli sur son sol des dirigeants du Hamas.