Des milliers de participants à un mariage orthodoxe en infraction des règles
La communauté religieuse Belz aurait tenu l'événement en violation d'instructions de la police et demandé aux participants de ne pas prendre d'images ou de vidéos
Mercredi soir, des milliers de gens ont participé au mariage du petit-fils du leader de la communauté hassidique Belz à Jérusalem, en violation des restrictions mises en place dans le cadre de la lutte contre le coronavirus.
Les informations sont contradictoires concernant le fait que l’événement s’est tenu en intérieur ou en extérieur, mais une vidéo qui aurait été prise sur place semble montrer les participants dans une structure à ciel ouvert. Les restrictions du gouvernement limitent les rassemblements intérieurs à 10 personnes et extérieurs à 20 personnes.
Les participants étaient supposés être séparés par petits groupes de personnes, avec des personnes supposées les séparer, a rapporté la Douzième chaîne. Pourtant, les images semblaient montrer les participants collés les uns contre les autres. La plupart ne portait pas de masque.
La manière dont l’événement a été organisé enfreignait les précédents accords passés avec la police, qui a déposé un rapport contre l’organisateur de l’événement après ce qui s’est passé, a déclaré la Douzième chaîne.
אלפי חסידי בעלזא משתתפים בחופה לנכדו של האדמו"ר בחצר בית הכנסת הגדול של החסידות בירושלים. בחסידות ניתנה הוראה להגיע עם מסכות לאירוע@AkivaWeisz pic.twitter.com/dyMvYhaQJ6
— כאן חדשות (@kann_news) August 5, 2020
Le rapport notait que les organisateurs étaient conscients que le mariage enfreignait les restrictions et ils étaient inquiets de l’intervention de la police. Ils auraient menacé de représailles toute personne prise en train de filmer ou de diffuser des photos ou des vidéos.
Les participants étaient fouillés à l’entrée de l’événement pour vérifier qu’ils n’avaient pas de caméras, a-t-il ajouté.
Le dirigeant du mouvement, le rabbin Yissachar Dov Rokeach, se distingue comme le seul leader ultra-orthodoxe à avoir globalement rejeté les restrictions liées au coronavirus, a noté le site internet Ynet. Ces derniers mois, il a mené de grands rassemblements de prières et d’autres événements en infraction aux règles.
לפני שהדלת נטרקה על העיתונאים pic.twitter.com/EGfB6wyKH6
— שחר גליק Shahar Glick (@glick_sh) August 5, 2020
Depuis le début de l’épidémie, les responsables ultra-orthodoxes se sont opposés au gouvernement au sujet des restrictions imposées sur les synagogues, les écoles religieuses et les groupes de prière, mais ils ont globalement respecté ces restrictions.
Certains groupes ultra-orthodoxes ont mis du temps au début de l’épidémie en Israël avant de suivre les recommandations du gouvernement, ce qui a contribué à des taux d’infection disproportionnellement élevés dans leurs communautés. Celles-ci comptent généralement des familles nombreuses, vivent dans des quartiers bondés et participent à de larges pratiques religieuses communautaires.
Un reportage de mardi annonçait que le gouvernement allait interdire les pèlerinages religieux en Ukraine pour Rosh HaShana. Surtout des Juifs ultra-orthodoxes participent à ce pèlerinage.
De son côté, le maire de Jérusalem Moshe Lion a rejeté les critiques concernant ce grand mariage haredi. Il a affirmé que les manifestations hebdomadaires contre le Premier ministre Benjamin Netanyahu dans la capitale constituaient une violation sanitaire plus grave en pleine pandémie de COVID-19.
« Nous devons faire appliquer les règles. Mais ce n’est pas juste. Chaque jeudi et chaque samedi, il y a des violations plus graves. Toute la zone de Balfour [la rue où habite Netanyahu dans le quartier de Rehavia] est-elle protégée du coronavirus ? Quand il s’agit d’un quartier ultra-orthodoxe, il y a des gros titres et des photos directes. Je ne soutiens pas cela, mais n’appliquons pas les règles de manière sélective », a dit Lion à la chaîne publique Kan.
« Je regarde ce qui se passe à Balfour avec une grande douleur », a ajouté Lion, qui habite à proximité. « Le ministère de la Santé et la police nous parlent, du matin au soir, de l’interdiction des rassemblements – et pourtant nous acceptons cela sans rien dire, comme si nous ne pouvions rien faire. Je respecte le droit de manifester, mais nous sommes dans une période difficile. »