Des œuvres contemporaines en papier au cœur d’expositions au musée de Herzliya
Quatre expositions - trois en solo, une en groupe - sont rassemblées à l'occasion d'une exposition hivernale "contemporaine, mais avec des aspects historiques"

Le papier est peut-être l’élément le plus commun qui assure le lien entre les quatre expositions présentées, cet hiver, par le musée d’art contemporain de Herzliya.
La visite commence avec les collages en papier monumentaux de Rotam Amizur, qui sont présentés à l’entrée du musée et elle continue par les dessins sur papier d’Aviva Uri, par les journaux colorés d’Ivan Schwebel (et ses peintures à l’huile) et elle se poursuit enfin par « On Point », une exposition de groupe d’imprimés sur papier qui explore l’histoire des images animées.
C’est un peu fouillis, mais ça fonctionne.
Recevez gratuitement notre édition quotidienne par mail pour ne rien manquer du meilleur de l’info Inscription gratuite !
« Toutes ces œuvres sont contemporaines avec des aspects historiques, déclare la conservatrice du musée, Aya Lurie.
Cette exposition hivernale a ouvert ses portes le 14 janvier et elle se terminera le 20 mai au musée de Herzliya. Cette fois-ci, Lurie a invité des conservateurs qui sont aussi des artistes ou des collectionneurs.
Amizur, une jeune artiste qui expose en solo pour la première fois dans un musée, a été dirigée par un autre artiste, Iddo Markus. Tous deux ont travaillé, au cours de cette dernière décennie, dans le cadre d’un collectif d’artistes à Haïfa. Amizur a créé « La Plaine », une série de collages en papier monumentaux, comme ouatés, qui lui ont été inspirés par hasard lorsqu’elle a vu une reproduction, dans un livre, d’une immense fresque réalisée par un peintre de la Renaissance, Andrea Mantegna.

Juste après les œuvres d’Amizur se trouve l’entrée de la galerie du musée qui présente « La Forza Del Destino, » une exposition du travail d’Aviva Uri organisée par Benno Kalev, un collectionneur, sur la base de la collection qu’il a amassée pendant des décennies de passion pour l’art moderne israélien.
Il y a deux dialogues qui apparaissent dans l’exposition d’Aviva Uri – entre le collectionneur et l’artiste alors que tous les deux se rapprochent au fil de longues années de collaboration, et entre Uri et l’artiste David Hendler, l’ancien professeur d’Uri devenu son partenaire de vie.
« Benno possède des dizaines d’œuvres d’Uri », explique Lurie qui ajoute que le collectionneur a eu des difficultés à choisir ce qu’il voulait présenter dans le cadre de l’exposition, qui est aussi l’occasion de découvrir des pièces de sa collection de mots d’amour et de croquis écrits et dessinés par Hendler pour la femme qui partageait son existence.
Uri était connue pendant sa vie, en particulier en tant qu’artiste d’un artiste. L’étoile de Hendler n’était pas aussi brillante que la sienne, dit Lurie, mais les deux artistes partageaient un amour profond et leur vie.
La principale exposition de groupe présentée dans le musée s’appelle « On Point », en référence à la pointe d’un stylo. C’est l’artiste Ben Hagari qui en est le conservateur et il a voulu explorer l’histoire des images animées à travers ses propres œuvres et à travers les œuvres d’artistes indépendants et d’autres, dont les compositions font partie de la collection du Centre LeRoy Neiman de l’école des arts de l’université de Columbia, où Hagari était enseignant dans le passé.

Avec Jasper Johns, William Kentridge, Aki Sasamoto et Terry Winters qui figurent parmi les 25 artistes représentés au total, Hagari, artiste israélien qui a enseigné à Columbia tout en passant une maîtrise et qui est dorénavant professeur à Yale, explore l’histoire des images animées avant l’invention de la caméra.
Il présente des gravures, des dispositifs optiques anciens, des livres mobiles, des œilletons, des ombres et des silhouettes, des films, les premières expérimentations d’animation et des vidéos qui examinent les dessins effectués par la main humaine, le développement de l’animation et de l’action en temps réel, avec notamment un travail anticipé d’animation qui avait été réalisé par un employé d’Edison Labs.

« Cette mise en scène souligne l’interaction entre les images animées et le papier », commente Hagari. « C’est de là que part l’imagination, quelque chose se crée à partir de là ».
La quatrième exposition est « FSP Free-Standing Painting, », avec des dizaines de peintures, de dessins de gravures et de carnets de travail d’Ivan Schwebel, né aux États-Unis.
Le lien avec les autres expositions se fait par le biais des carnet en papier impressionnants conservés par Schwebel, colorés et remplis de ses croquis et d’autres expressions de son art, avec des notes griffonnées à la main.
Il y a aussi un aspect filmique dans les travaux de Schwebel, qui soulignent son enfance très américaine et la culture de Hollywood, de comics et de superhéros avec laquelle il a grandi.

Schwebel est né en en Virginie occidentale, puis est arrivé dans le Bronx quand il était enfant. Il a rejoint l’armée américaine et servi au Japon pendant la guerre de Corée. Il a ensuite étudié l’histoire de l’art à l’université de New York, voyagé et il s’était finalement installé dans le quartier Ein Kerem de Jérusalem en 1963, comme de nombreux autres artistes et poètes. Il avait épousé une Israélienne.
Schwebel avait passé la plus grande partie de sa vie d’adulte en Israël – mais il devait toujours reprendre l’iconographie américaine, juive et hollywoodienne dans ses travaux. Il avait été initialement accepté dans le milieu artistique israélien mais il en avait été écarté petit à petit, au vu de son obsession de l’imagerie juive et de la Shoah là où les autres artistes israéliens de sa génération étaient « plus dans l’abstraction et dans le minimalisme » alors que lui « était totalement plongé dans l’histoire de l’art, l’histoire juive et les figures bibliques », explique Lurie.
Ces quatre expositions offrent aussi une chance d’avoir un aperçu plus net de l’art et de la psyché des artistes et des conservateurs participants, et elles donnent une image d’ensemble de l’art contemporain israélien tout en parvenant à créer un lien rempli d’intelligence entre les matériaux utilisés et les idées.
... alors c’est le moment d'agir. Le Times of Israel est attaché à l’existence d’un Israël juif et démocratique, et le journalisme indépendant est l’une des meilleures garanties de ces valeurs démocratiques. Si, pour vous aussi, ces valeurs ont de l’importance, alors aidez-nous en rejoignant la communauté du Times of Israël.

Nous sommes ravis que vous ayez lu X articles du Times of Israël le mois dernier.
C'est pour cette raison que nous avons créé le Times of Israel, il y a de cela onze ans (neuf ans pour la version française) : offrir à des lecteurs avertis comme vous une information unique sur Israël et le monde juif.
Nous avons aujourd’hui une faveur à vous demander. Contrairement à d'autres organes de presse, notre site Internet est accessible à tous. Mais le travail de journalisme que nous faisons a un prix, aussi nous demandons aux lecteurs attachés à notre travail de nous soutenir en rejoignant la communauté du ToI.
Avec le montant de votre choix, vous pouvez nous aider à fournir un journalisme de qualité tout en bénéficiant d’une lecture du Times of Israël sans publicités.
Merci à vous,
David Horovitz, rédacteur en chef et fondateur du Times of Israel