Des organisations juives américaines de premier plan dénoncent la répression fédérale
Ces organisations refusent d'abdiquer les valeurs démocratiques et de l'Etat de droit sous « prétexte de lutte contre l'antisémitisme »
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël

Dix organisations juives américaines ont dénoncé la répression dont sont victimes les universités et militants non-américains de la part de l’administration Trump.
Elles affirment que les mesures prises par l’échelon fédéral portent atteinte à la sécurité des Juifs, contrairement aux propos de l’administration qui les présentent comme une réponse à l’antisémitisme.
« Ces actions ne protègent pas les Juifs – pas plus qu’une autre communauté –. Elles ne font au contraire que nous exposer », indique le communiqué. « Nous refusons toute politique ou action profitant de l’antisémitisme pour dresser les communautés les unes contre les autres. »
Parmi les signataires de cet appel figurent la Central Conference of American Rabbis, le Religious Action Center of Reform Judaism, le National Council of Jewish Women, l’American Conference of Cantors, HIAS, la Rabbinical Assembly, le Jewish Council for Public Affairs et la Reconstructionist Rabbinical Association.
Une partie de la communauté juive américaine, dont les dirigeants de la communauté réformée, s’inquiète de la répression opérée par l’administration Trump et des risques perçus de violation de la loi et de la liberté d’expression, tout en reconnaissant le besoin de mesures pour lutter contre un antisémitisme devenu endémique. La déclaration publiée mardi est une nouvelle manifestation de ces préoccupations.
« Il ne fait aucun doute que l’antisémitisme est en hausse – c’est partout visible, réellement effrayant et toujours plus normalisé dans le discours public, la politique et les institutions. Cela suppose une action urgente et cohérente de la part des autorités politiques, universitaires, religieuses et civiles de notre pays », indique le communiqué.
« Par ailleurs, nous refusons catégoriquement ce faux choix entre lutte contre l’antisémitisme et respect de la démocratie. Notre sécurité, en tant que Juifs, a toujours été liée à l’existence d’un État de droit, à la sécurité d’autrui, à la force de la société civile et à la protection des droits et libertés de tous. »
« Il est à la fois possible et nécessaire de lutter contre l’antisémitisme – sur les campus, au sein de nos communautés et dans tout le pays – sans pour autant abdiquer les valeurs démocratiques qui ont permis aux Juifs, et à tant d’autres minorités vulnérables, de prospérer », peut-on lire dans cette même déclaration.