Des organisations juives et israéliennes aident les réfugiés gelés dans les îles grecques
Les équipes d’Amaliah et d’iAID ont amené à Lesbos 1,5 tonne de vivres et de vêtements collectés en 5 jours auprès des Israéliens

Des représentants d’ONG humanitaires israéliennes et juives sont arrivés jeudi à l’île de Lesbos, en Grèce, pour distribuer 1,5 tonne de vêtements et d’approvisionnement provenant d’Israël à des réfugiés souffrant de froid en raison des chutes de neige inattendue et des températures inférieures à zéro.
Sous le nom de code Opération Bourgeon de l’espoir, la collecte et la livraison des provisions ont été coordonnées par Amaliah, une organisation basée à New York qui fournit de l’aide aux Syriens et tente d’aider à établir une zone sûre dans le sud de la Syrie, et iAID, une nouvelle organisation humanitaire créée à l’initiative de l’ancien directeur fondateur d’IsraAID, Shachar Zahavi.
Selon Zahavi, iAID fait le lien entre l’innovation et la technologie et l’aide humanitaire internationale.
L’organisation a été conçue pour proposer des solutions durables et combler les lacunes que les organismes d’aide internationale ne peuvent pas combler, ce qui inclut une cartographie des mouvements de réfugiés, de l’eau propre et de l’énergie propre.
Le chef d’équipe pour les efforts d’aide, le rabbin Shu Eliovson a déclaré que des volontaires israéliens ont organisé une collecte en réponse à une demande adressée à l’organisation iAID de Zahavi par plusieurs familles de réfugiés syriens en Grèce.
« Nous avons reçu la liste de ce qui était nécessaire le 13 janvier et en cinq jours d’efforts sans relâche, nous avons collecté 1,5 tonnes de provisions à travers le pays, triés, emballés et prêts à être expédiés à Lesbos », a expliqué Eliovson au The Times of Israël depuis une escale à l’aéroport d’Athènes mercredi soir avant de décoller pour Lesbos.
En arrivant sur l’île, il devait rejoindre le fondateur et chef de la direction d’Amaliah, Moti Kahana, et d’autres membres de l’équipe d’intervention.
La demande adressée à iAID concernait spécifiquement des vêtements d’hiver essentiels tels que des manteaux, des imperméables, des gilets, des pantalons, des bottes, des chaussettes chaudes, des sacs de couchage et des couvertures.
62 000 Syriens et autres migrants sont bloqués en Grèce après la fermeture des frontières par les pays européens dans le nord. Quelque 10 000 se trouvent dans les îles de la mer Égée, y compris sur Lesbos, où il y a actuellement 5 491 réfugiés.
Moria, l’installation principale de l’île pour les réfugiés a été construite pour accueillir seulement 2 500 personnes, laissant beaucoup de personnes dans des tentes fragiles qui se sont effondrées sous les fortes chutes de neige. Panos Navrozidis, le directeur national de l’International Rescue Committee en Grèce, a déclaré au The Guardian que les réfugiés sont confrontés à « une situation de vie ou de mort ».
https://youtu.be/AhlnqJUqgFI
Environ 50 Israéliens ont aidé à mettre en place ce projet. Les membres du mouvement de direction du lycée Derech Prat ont organisé la plus grande partie de la collecte, du tri et de l’empaquetage des vivres et des vêtements, tandis que les bénévoles du mouvement What is Needed, fondé par Gilit Kaufman et Nitzan Waisberg, a coordonné les opérations.
We Cannot Stand Silent Anymore, une organisation de bénévoles fondée par Ruti Doron, s’est penchée sur la logistique pour les transports maritimes et a réduit les formalités administratives pour permettre à la livraison des vêtements d’hiver de passer la douane à l’aéroport international Ben-Gurion en un temps record.
« Sur un plan logique, c’était une totale chutzpah de faire cela dans un tel délai fou. Mais nous avions une mentalité de start-up. C’était une situation de crise et nous l’avons fait », a déclaré Eliovson, un entrepreneur dans le domaine de la technologie et du social qui vit dans la région du Néguev en Israël.
Amaliah, qui a payé pour l’expédition de la collecte, a étudié les différentes options pour la livraison à Lesbos. Le transport en bateau ou en jet privé ont été considérés, mais ils ont fini par choisir d’envoyer les vivres à Athènes sur un vol cargo d’Aegean Airlines.
De là, un certain nombre d’organisations d’aide déjà sur le terrain en Grèce ont aidé le groupe Amaliah-iAID à emmener les biens donnés aux camps de réfugiés. Allied Aid a participé aux opérations visant à acheminer la collecte à l’Armée du Salut de Grèce pour que l’aide soit distribuée.
Après que l’aide a été transportée à Lesbos par camion et par ferry, l’Armée du Salut l’a distribuée à différentes installations accueillant des réfugiés avec l’aide de Lifting Hands International, qui a emmené les Israéliens autour de l’île pour qu’ils puissent rencontrer les réfugiés et les travailleurs humanitaires. Ils ont ainsi pu voir de leurs propres yeux à quel point la situation était désastreuse.
Kahana, considéré par certains comme étant quelqu’un de controversé en raison de ses méthodes non conformistes qu’il a utilisées pour sauver des Juifs du Moyen-Orient des régions déchirées par la guerre, s’est décidé à aider les réfugiés à Lesbos quand il a vu des photos des conditions désespérées dans lesquelles les réfugiés vivaient.
« Petit, j’ai été très, très pauvre à Jérusalem. Lorsque mon ami Shachar Zahavi, le fondateur d’iAID, m’a montré les images d’enfants syriens sans abri gelés dans la neige, cela m’a rappelé des images de ma propre famille au cours de nos années les plus difficiles. J’ai immédiatement tourné les ressources d’Amaliah vers ce cri d’aide », a-t-il expliqué.

Eliovson a déclaré que lui et le reste de l’équipe resteraient à Lesbos après que l’aide aura été distribuée pour étudier comment Amaliah et iAid pourraient venir en aide aux réfugiés.
« Nous avons une responsabilité morale ici. Nous voulons aider à apporter la paix au peuple de Syrie. Nous voulons qu’ils puissent retrouver leur vie. Nous savons comment c’est lorsque le monde se tait et nous devons réveiller le monde pour qu’il voit ce qu’il se passe », a-t-il expliqué.
Eliovson a ajouté qu’il n’était pas seulement fier de ses collègues israéliens pour avoir accepté cette demande à l’aide, mais aussi heureux que les gens partout dans le monde commencent à voir enfin que les réfugiés, comme ceux qui gèlent à Lesbos, ne sont pas « les méchants ».
« Il est temps de séparer la véritable horreur et la tragédie de la politique », a-t-il fait valoir.