Des organisations juives saluent l’action d’Obama sur le contrôle des armes à feu
Alors que le président contourne le Congrès pour resserrer les régulations sur la sécurité des armes, les organisations juives importantes le soutiennent
Eric Cortellessa couvre la politique américaine pour le Times of Israël

WASHINGTON – Peu après l’annonce mardi du président Barack Obama de nouvelles actions de l’exécutif visant à endiguer la violence due aux armes à feu aux Etats-Unis, les organisations juives, qui soutiennent depuis longtemps le renforcement des régulations sur la sécurité des armes, ont salué le président pour avancer sur ce sujet.
« Alors qu’il a été extrêmement frustrant de regarder le Congrès ne pas agir sur ce problème, nous sommes encouragés de voir le président prendre les mesures qu’il prend actuellement », a déclaré au Times of Israel Jared Feldman, vice-président et directeur à Washington du conseil juif pour les affaires publiques.
« Rendre les vérifications d’antécédents aussi universelles et complètes que possible est vraiment important, fournir l’accès aux services de soins psychiatriques est vraiment important, et appliquer la loi qui est actuellement en vigueur est essentiel », a-t-il ajouté.
Depuis la salle Est de la Maison Blanche, le président Obama était entouré de militants et de ceux qui ont perdu des êtres chers dans des fusillades de masse pendant qu’il expliquait les mesures qu’il prendrait de lui-même après des années passées à essayer de conduire un projet de loi complet jusqu’au Congrès.
Les actions exécutives comprennent une extension des vérifications d’antécédents pour les acheteurs d’arme à feu et demandent à toutes les personnes qui sont « dans le commerce de la vente d’armes à feu » d’être des vendeurs d’armes agréées – une tentative de combler ce qui est appelé « l’échappatoire des expositions d’armes ».
De plus, le FBI engagera 230 personnes de plus pour aider à mener les vérifications d’antécédents, le département de la santé et des services humains lèvera les barrières entre les systèmes de vérification d’antécédents fédéraux et les lois sur la confidentialité des dossiers médicaux, et plus de financements fédéraux seront attribués aux recherches sur la violence due aux armes et la santé mentale.
Obama a invoqué l’histoire des fusillades de masse qui ont touché le pays pendant sa présidence. Il a du s’arrêter pendant qu’il évoquait les 20 enfants qui ont été assassinés dans le massacre de Sandy Hook en 2012. « Chaque fois que je pense à ces enfants, cela me rend fou », a-t-il dit, des larmes coulant sur son visage.
D’autres organisations ont salué les actions du président, comme le centre d’action religieuse du judaïsme réformé, la branche politique du judaïsme réformé aux Etats-Unis, la league anti-diffamation (ADL), le conseil national des femmes juives et l’internationale des femmes juives.

Malgré la préférence du rabbin Jonah Dov Pesner, directeur du centre d’action religieuse du judaïsme réformé, de voir une « action législative bipartisane » sur le problème des armes aux Etats-Unis, il « a félicité » le président d’agir sans la branche législative du gouvernement.
« L’obstination actuelle des membres du Congrès rend nécessaire les mesures annoncées aujourd’hui par le président Obama, a-t-il déclaré dans un communiqué, même si nous savons que plus doit être fait pour répondre à l’étendue de la crise. »
Une autre organisation qui a fortement soutenu des régulations de sécurité plus rigoureuses dans le passé, l’ADL, a publié un communiqué de son directeur national, Marvin Nathan, et de son président, Jonathan Greenblatt, dans lequel ils « accueillent » les actions du président.
« Le temps est largement passé du moment où nous pouvions simplement condamner les fusillades de Sandy Hook ou Charleston ou San Bernardino et pleurer les victimes. Nous devons à ces victimes et à nous-mêmes de trouver un moyen pour avancer significativement sur les efforts de prévention de la violence due aux armes à feu avant la prochaine tragédie », est-il écrit dans le communiqué.
L’ADL a également publié un rapport mardi affirmant que 2015 a été l’année la plus mortelle de ces vingt dernières années pour les violences domestiques extrêmes. « L’arme de choix en 2015 – comme quasiment tous les ans – était l’arme à feu, d’une manière écrasante », est-il écrit.
Depuis que le président Obama a débuté son second mandat, cinq semaines après la fusillade de Newtown qui a couté 26 vies, il a été incapable de faire passer un projet de loi complet sur la sécurité des armes jusqu’au Congrès, une réalité qu’il a déploré mardi.
« Le lobby des armes à feu peut retenir le Congrès en otage, mais il ne peut pas prendre les Etats-Unis en otage », a-t-il déclaré.
Les annonces du président ont été immédiatement critiquées par les candidats républicains à la présidentielle, comme le magnat du commerce Donal Trump, le sénateur du Texas Ted Cruz, le sénateur de Floride Marco Rubio et l’ancien gouverneur de Floride Jeb Bush, comme des infractions à la protection du deuxième amendement, ainsi que par le président de la chambre des représentants Paul Ryan, qui a déclaré que les mesures « seraient sans aucun doute portées devant les tribunaux ».