Des parents de soldats tués choqués par le choix du nouveau chef de la police
Les familles de soldats tués lors de la Guerre du Liban en 2006 envisagent de contester la nomination de Gal Hirsch

Des parents furieux de soldats de Tsahal tués pendant la Seconde guerre du Liban ont critiqué la nomination du général de brigade (de réserve) Gal Hirsch au poste de commandant de la police israélienne, en affirmant mercredi que ses échecs pendant le conflit le rendaient inapte pour un poste d’une telle importance.
Hirsch, un officier supérieur jadis promis à un bel avenir au sein de Tsahal, a été contraint de quitter l’armée suite à la guerre de 2006 et des critiques qui ont porté sur sa gestion de l’enlèvement de deux soldats qui avait conduit au conflit.
Le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan a annoncé mardi la nomination de Hirsch à la tête de la police après une longue et fastidieuse recherche.
Tsvi Regev, le père de Eldad Regev, un des soldats de Tsahal qui avait été enlevé et tué par le Hezbollah dans un événement qui a déclenché le conflit d’un mois, a dit qu’il considérait que Hirsch portait la responsabilité de la mort de son fils, lorsque Hirsch était à la tête de la Division de la Galilée.

« Je considère Gal Hirsch comme le responsable de l’enlèvement de mon fils et d’Ehud Goldwasser, » a-t-il déclaré au micro de la radio militaire, faisant référence à l’autre soldat enlevé lors d’une embuscade meurtrière à la frontière israélo-libanaise.
« Quand j’ai entendu la nouvelle de sa nomination, j’ai été déçu. Je sens que les familles endeuillées ne sont pas prises en considération dans les décisions et je ne sais pas si cela est bon ou pas », a dit Regev. « Il a commandé la guerre dans laquelle nous avons eu de très lourdes pertes. »
Hirsch, un ancien commandant de l’unité des forces spéciales de l’armée de l’air israélienne, Shaldag, a été vivement critiqué à la suite de l’enlèvement de deux soldats, puis fustigé par certains pour avoir donné des ordres incompréhensibles pendant les combats qui ont suivi.

Les dépouilles de Regev et Goldwasser ont finalement été rendues à Israël en juillet 2008 en échange de cinq combattants du Hezbollah et palestiniens prisonniers et les corps d’environ 200 combattants libanais et palestiniens tués par l’armée israélienne.
Moshe Nissan, qui a perdu son fils Yinon Nissan le dernier jour de la guerre, a évoqué dans le site Ynet une consternation similaire face à la nomination.
« Mon fils a été tué à cause de lui », a-t-il dit. « Cette nomination nous rouvre des plaies et nous dévore. Ils ne nous pas prennent en considération et ils ne demandent pas notre avis. Je ne comprends pas ce comportement. Cet homme ne convient pas pour remplir un poste supérieur dans la police ».
David Einhorn, dont le fils Yehonatan est tombé au Liban en 2006, a déclaré au site Walla qu’il était consterné par la décision d’Erdan.
« Neuf ans ont passé depuis que j’ai perdu mon garçon dans la seconde guerre du Liban, et il me semble que Gilad Erdan a la mémoire courte et oublie l’échec cuisant de l’échelon de commandement pendant la guerre », a déclaré Einhorn.
« Je ne peux qu’être désolé pour la mémoire courte de ceux qui tirent les ficelles. Après que chacun d’eux ait été blanchi – le chef d’état-major de l’époque et les quatre généraux de brigade qui ont servi pendant la guerre, ils continuent ce blanchiment. Deux de ces généraux de brigade ont depuis été promus au grade de major-général et maintenant le général de brigade Hirsch reçoit également un prix et est nommé chef de la police ».
La commission Winograd, mise en place par le gouvernement après la guerre de 2006 pour enquêter sur ses échecs et en tirer des leçons pour l’avenir, a déclaré que Hirsch devait tirer des « conclusions personnelles » de certains des échecs dans son commandement, mais a dit qu’il ne portait pas la responsabilité des principaux échecs de Tsahal dans ce conflit.
La décision d’appointer Hirsch a été accueillie par des louanges dans la classe politique, mais les hauts fonctionnaires passés et présents de la police israélienne ont dit à la Dixième chaîne qu’ils considéraient la nomination d’un non-policier comme « un crachat au visage. »

La police israélienne a récemment été frappée par une série de scandales de corruption et de harcèlement sexuel, et Erdan avait précédemment indiqué qu’il pourrait chercher à nommer une personnalité extérieure à la police comme successeur de Yohanan Danino lorsque ce dernier a démissionné.
Plusieurs autres officiers supérieurs de Tsahal avaient précédemment refusé le poste, selon le journal Haaretz.
Erdan a déclaré mercredi à la radio militaire qu’il avait anticipé certaines des critiques sur la nomination de Hirsch, notamment provenant des rangs de la police.
« Il est compréhensible qu’il y a des objections de l’intérieur de l’organisation quand vous amenez quelqu’un de l’extérieur, » a-t-il dit, sans aborder directement les plaintes sur le comportement de Hirsch en 2006.
Hirsch, 51 ans, travaille actuellement comme président de l’Institut du leadership Israël et PDG de Defensive Shield Holdings, une entreprise qui se décrit comme « fournisseur de solutions stratégiques, opérationnelles et tactiques pour la défense, la sécurité et les secteurs de la sécurité intérieure à travers le monde. »