Des photos du chef du Mossad dévoilées sur une chaîne Telegram
Une vidéo montre des billets d'avion, des papiers d'identité et des images de ce qui serait le domicile de David Barnea ; des "vieux" documents, selon Israël
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Une chaîne Telegram anonyme a publié une vidéo, mercredi, qui comprend des photos et des documents personnels qui appartiendraient au chef du Mossad, David Barnea.
Ces images diffusées sur la chaîne « Open Hands » – qui a été créée mardi – prétend que les informations ont été obtenues par le biais d’une longue opération de renseignements lancée en 2014 au sujet de Barnea.
« Nous avons un petit cadeau pour le Mossad, avec AMOUR pour David. Joyeux Pourim », dit un post publié sur la chaîne en référence à la fête juive qui a commencé mercredi soir.
La vidéo – accompagnée par des traductions en anglais, en hébreu et en arabe – montre plusieurs photos personnelles, des billets d’avion au nom de Barnea, sa carte d’identité, des documents fiscaux adressés à son épouse et des images satellites qui seraient celles de son domicile privé à Hod Hasharon, une ville du centre du pays.
Un clip de Barnea faisant des grimaces, apparemment pendant une discussion privée, apparaît aussi pendant la vidéo.
Le groupe a affirmé qu’il avait commencé son opération de surveillance contre Barnea en entrant dans les bases de données de la bibliothèque locale de la ville, ajoutant que davantage de documents sur le chef du Mossad seraient bientôt mis en ligne.
Le bureau du Premier ministre a déclaré au nom de l’agence d’espionnage israélienne que le téléphone de Barnea n’avait pas été piraté et que « les documents en question sont anciens », sans donner davantage de détails.
La chaîne Open Hands n’a pas dévoilé d’où le groupe était originaire, mais certains médias israéliens ont immédiatement pointé l’Iran du doigt. Nour News, un site internet lié aux Gardiens de la révolution iraniens, a aussi publié les détails de cette fuite de documents.
Ce n’est pas la première fois que des pirates iraniens diffusent des informations personnelles volées sur des personnalités ou des entités qu’ils prennent pour cible.
Un groupe de pirates informatiques liés à l’Iran, Black Shadow, avait visé un hébergeur israélien, l’année dernière, fermant temporairement un certain nombre de sites et volant les données des utilisateurs d’Atraf, un site de rencontres entre membres de la communauté LGBT. Certaines données avaient été ultérieurement rendues publiques.
Black Shadow avait aussi volé de très nombreuses informations de la compagnie d’assurances israélienne Shirbit en 2020 avant de les revendre sur le dark web quand l’entreprise avait refusé de verser une rançon.
Cela fait des années qu’Israël et l’Iran s’opposent dans une guerre informatique largement souterraine, qui ne remonte à la surface qu’occasionnellement.
Lundi soir, des sites internet du gouvernement israélien ont été inaccessibles pendant plus d’une heure en raison d’une cyberattaque majeure, qui a aussi été ostensiblement rattachée à l’Iran par les médias du pays.
Les responsables israéliens avaient, par le passé, accusé l’Iran d’avoir tenté de pirater le réseau hydrographique de l’État juif en 2020.