Des responsables européens ont pris connaissance des archives nucléaires d’Iran
Un responsable israélien a indiqué que la "révélation" avait été programmée pour suivre les rencontres de Macron et Merkel avec Trump au sujet de l'accord sur le nucléaire

Des responsables des services de renseignement français, britanniques et allemands se sont rendus ces derniers jours au sein de l’Etat juif et ont été informés par les Israéliens du contenu des découvertes glanées lors de la capture de documents iraniens portant sur le développement d’armes nucléaires par la République islamique dans le passé, a fait savoir samedi la Dixième chaîne.
Un responsable israélien, qui n’a pas été identifié, a confié à la chaîne que tous les fichiers obtenus par Israël lors d’une opération audacieuse du Mossad seront transmis la semaine prochaine aux trois pays ainsi qu’à l’observatoire nucléaire international – l’Agence internationale d’énergie atomique (AIEA).
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a révélé lundi que des espions israéliens avaient réussi à sortir d’Iran environ 100 000 documents et dossiers d’archives détaillant les ambitions militaires nucléaires de l’Iran et ses recherches au cours des années qui ont précédé la signature de l’accord.
Le président américain Donald Trump a établi la date-butoir du 12 mai pour « corriger ou quitter » l’accord.
Le haut-responsable a expliqué qu’Israël avait coordonné sa révélation de ces documents avec la Maison Blanche, de sorte que la conférence de presse de Netanyahu fasse suite aux rencontres entre Trump et la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Emmanuel Macron — qui ont tous les deux cherché à convaincre le chef américain à ne pas quitter le pacte.
« Nous sommes en amont d’une décision critique du président Trump en ce qui concerne l’accord sur le nucléaire », a dit le responsable à la Dixième chaîne. « La semaine dernière avait été celle des Européens, cette semaine a été la nôtre ».
Vendredi, Netanyahu s’est entretenu avec trois responsables internationaux au sujet des archives nucléaires iraniennes, a fait savoir son bureau, alors qu’il tente de réunir davantage de soutien autour de son appel à « réparer » ou à « annuler » l’accord.
Netanyahu s’est entretenu avec le Premier ministre australien Malcolm Turnbull, le Premier ministre indien Narendra Modi et la Première ministre britannique Theresa May. Son bureau a précisé qu’il avait « discuté des questions régionales avec les responsables internationaux et les avait tenus au courant des contenus importants qu’il a révélés au sujet des archives nucléaires iraniennes ».
Au début de la semaine, Netanyahu s’est entretenu avec Merkel, Macron et le président russe Vladimir Poutine pour leur faire part des découvertes du Mossad.
Au cours d’une présentation par moments théâtrale, lundi soir, Netanyahu a montré une collection immense de documents iraniens qui, a-t-il dit, sont la preuve de l’existence du projet AMAD, que la République islamique a gelé en 2003.
Au mois de février, des agents du Mossad sont parvenus à obtenir et à faire entrer clandestinement en Israël 55 000 documents et 183 CD sur lesquels se trouvent 55 000 documents supplémentaires et qui semblent étayer la suspicion internationale de longue date que la République islamique investissait d’importants efforts dans la fabrication de l’arme nucléaire.
« Ce qui est arrivé, ces dernières semaines, c’est que nous avons transformé des points d’interrogation en points d’exclamation », a dit Netanyahu aux journalistes. « Nous avons découvert des choses que nous pensions êtres vraies mais que nous ne pouvions pas prouver et nous avons également découvert de nouveaux éléments concernant le programme nucléaire iranien ».
Commentant la probabilité que les Etats-Unis se retirent de l’accord sur le nucléaire iranien, le 12 mai, il a ajouté que « la décision relève de la décision du président Trump et de lui seul. C’est un leader qui sait prendre des décisions et qui les prend. »