Des soldats ukrainiens confiants face au feu russe dans une ville aux loyautés floues
Le Times of Israel accompagne une unité de défense territoriale dans un secteur très bombardé et découvre des soldats brillants et sûrs d'eux, contents de discuter ... et en hébreu
- Oleksander, un officier du 128e bataillon des Forces de défense territoriale, roule sur la route de Chuhuiv, le 28 juillet 2022 (Crédit : Lazar Berman/The Times of Israel)
- Des officiers du 128e bataillon des Forces de défense territoriale et un traducteur local marchent dans Chuhuiv, le 28 juillet 2022 (Crédit : Lazar Berman/The Times of Israel)
- Un officier du 128e bataillon de la Force de défense territoriale passe devant une école de Chuhuiv, le 28 juillet 2022 (Crédit : Lazar Berman/The Times of Israel)
- Oleksander (G) et Volodymyr (D), officiers du 128e bataillon des Forces de défense territoriale, parlent au Times of Israel près de Chuhuiv, le 28 juillet 2022 (Crédit : Lazar Berman/The Times of Israel)
- Oleksander (L) et Volodymyr, officiers du 128e bataillon de la Force de défense territoriale, discutent à Chuhuiv, le 28 juillet 2022. (Crédit : Lazar Berman/The Times of Israel)
CHUHUIV, Ukraine – Ces dernières semaines, les forces russes ont intensifié leurs bombardements sur Chuhuiv, à l’est de l’Ukraine.
Cette ville agricole de 30 000 habitants est devenue une cible importante dès les premières heures de la guerre, lorsque son aéroport militaire a été la cible de tirs de missiles le 24 février. Des immeubles d’habitation ont aussi été frappés, et au moins un garçon est mort le premier jour.
Par la suite, les Russes ont occupé Chuhuiv pendant plusieurs jours, jusqu’à ce qu’elle soit libérée par les troupes ukrainiennes le 7 mars. Leur guerre de mouvement ayant échoué aux abords de Kiev, Kharkiv et Mykolaiv, les Russes ont depuis retiré leurs troupes pour se rabattre sur leur artillerie puissante et leurs capacités de tir de missiles pour pilonner les villes ukrainiennes. Trois civils ont été tués à Chuhuiv le 16 juillet, lorsque des missiles russes ont frappé un immeuble résidentiel et une école.
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Après neuf jours de bombardements et de tirs de roquettes, des missiles russes S-300 ont frappé la Maison de la culture de la ville, qui abritait un théâtre, un café et une salle de sport. Depuis le début de la guerre, elle servait également de de centre de distribution de repas pour les réfugiés. Un cuistot volontaire de 36 ans, originaire d’Ouzbékistan, et deux femmes ont été tués dans l’attaque.
La ville, qui se situe à environ 15 kilomètres des lignes russes actuelles, est défendue par le 128e bataillon de la 112e brigade des forces de défense territoriale.
Normalement basée à Kiev, la brigade a été déplacée à Chuhuiv en mai après avoir pris part à la défense victorieuse de la capitale.

Bien que loin du front, cet emplacement demeure potentiellement risqué pour les combattants volontaires, et pas uniquement pour les raisons que l’on pourrait imaginer.
La région de Kharkiv est russophone et partage des liens économiques et sociaux étroits avec son voisin, situé à moins d’une heure de route. De nombreux agriculteurs de Chuhuiv vendaient leurs produits à la Russie avant l’invasion. Selon Oleksander, un habitant de Kiev aujourd’hui déployé à Chuhuiv avec la 128e, un pourcentage significatif de la population locale pourrait comprendre des sympathisants russes.
Les bâtiments scolaires locaux dans lesquels le bataillon était cantonné ont été touchés par des frappes de précision à plusieurs reprises. Oleksander et ses camarades kiéviens sont convaincus que ce sont des collaborateurs locaux qui envoient leurs positions aux Russes. Depuis, la troupe déplace son camp tous les deux ou trois jours.
« Les civils ne nous sont pas ouvertement hostiles », explique Oleksander, « mais il y a des fuites d’informations, alors nous devons être vigilants. Les gens ici sont des grands travailleurs, ils cultivent des produits qu’ils vendaient à la Russie. Maintenant ils sont sans travail et ont besoin de trouver un coupable. »
« Certains d’entre eux attendent les Russes », a-t-il ajouté.
Avant l’invasion de la Russie, il était présumé que de nombreux habitants de l’est de l’Ukraine avaient des affinités avec Moscou. Les Russes, qui s’attendaient à être chaleureusement accueillis par une grande partie de la population locale, ont été surpris par la férocité de la résistance ukrainienne. Depuis, la violence de la guerre a fédéré les Ukrainiens et éveillé des sentiments patriotiques, mais il ne fait aucun doute que la Russie compte encore des partisans dans la région.
Le Times of Israel n’a pas pu déterminer le pourcentage de sympathisants pro-russes, ni leur volonté de collaborer. Mais les sentiments favorables à Moscou sont assez courants.

Comme en a témoigné mercredi Eduard, un habitant d’un complexe d’appartements de Kharkiv frappé par un missile russe, qui refuse de s’exprimer en ukrainien. Si de nombreux Ukrainiens sont généralement prompts à s’étendre sur les méfaits de la Russie, Eduard, lui, nous a simplement répondu qu’il n’avait pas d’opinion sur Vladimir Poutine lorsqu’on lui a posé la question – malgré le fait que sa femme ait été légèrement blessée dans l’attaque.
La guerre la plus dure
Jeudi, l’équipe du Times of Israel a rejoint Oleksander et Volodymyr dans leur pick-up Mitsubishi, qui partait de Rohan, dans la banlieue de Kharkiv, en direction de Chuhuiv.

Ils parlent tous deux comme les chefs de famille très instruits qu’ils sont : Oleksander, 52 ans, est avocat à Kiev et père de quatre enfants, et Volodymyr, 57 ans, est psychologue dans l’armée.
Mais, sous leurs personnalités avenantes, ils sont durs comme l’acier.
Oleksander a servi dans l’armée soviétique en Afghanistan et a combattu en Géorgie. Il n’a pas précisé pour le compte de qui. « C’est ma troisième guerre », a-t-il dit. « Cette guerre est la plus dure. C’est une guerre d’artillerie. »
Volodymyr a lui aussi servi dans l’Armée rouge et en 2014, il a rejoint l’armée ukrainienne.

Tous deux sont bien équipés, et portent des AK-47 munis de silencieux. Des pistolets, des grenades, des chargeurs, des couteaux de chasse et des radios personnelles sont insérés dans leurs gilets de camouflage. Ils portent tous les deux des gants tactiques sans doigts.
Les routes de terre que nous empruntons traversent des champs de tournesols, en direction d’Eskhar, sur la rivière Siverskyi Donets. Alors que de la fumée s’élève au loin provenant d’une frappe récente, les deux hommes expliquent que les Russes ont jusqu’à trois fois plus de pièces d’artillerie dans la région que l’Ukraine. Mais l’écart se réduit, grâce à l’envoi par les pays occidentaux d’obusiers et de munitions de précision dans le pays.
« Ils sont toujours plus nombreux, mais nous pouvons frapper plus précisément », a déclaré Volodymyr.
Le lance-roquettes multiple HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System), fourni par les États-Unis, contribue largement à l’amélioration de la précision des forces ukrainiennes. Le HIMARS a une plus grande portée, une bien meilleure précision et une cadence de tir plus rapide que les lanceurs soviétiques de types Smerch, Uragan et Tornado utilisés par la Russie et l’Ukraine.

Sur cette photo d’archive du 23 mai 2011, un camion lance-roquette HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System) produit par Lockheed Martin lors d’un entraînement au combat dans le désert du centre d’entraînement de Yakima, dans l’État de Washington. (Crédit : Tony Overman/The Olympian/AP)
Une batterie HIMARS a été utilisée dans une forêt voisine ce matin-là, d’après les hommes. Mais le système très mobile a déjà été déplacé vers un autre endroit.
« Ils viennent, ils tirent sur leur cible, et en 10 minutes ils sont partis », a expliqué Oleksander. « Ils sont constamment déplacés d’un endroit à l’autre. »
Selon les soldats, les batteries HIMARS font une différence notable sur le champ de bataille. Grâce à elles, les forces ukrainiennes ont pu frapper des dépôts de munitions russes, les obligeant à utiliser des systèmes plus anciens et beaucoup moins précis : Moscou a utilisé deux missiles antinavires X-22 pour mener l’attaque du 27 juin à Kremenchuk, qui a touché un centre commercial et fait 20 morts. Conçus pour détruire des navires de guerre massifs à l’aide d’ogives nucléaires, ces missiles datant de la guerre froide sont notoirement imprécis contre les cibles terrestres.

Les forces russes sont également très supérieures en matière de drones, a déclaré Volodymyr. « Ils ont des drones de fabrication russe – ce ne sont peut-être pas des engins très sophistiqués mais ils en ont beaucoup. Et ils sont également très bons en matière de radiolocalisation et de guerre des ondes. »
Les unités de guerre électronique russes piratent régulièrement les drones ukrainiens ou en prennent le contrôle, et sont ainsi capables d’identifier l’emplacement des opérateurs de drones ukrainiens et de fournir les coordonnées à leurs forces d’artillerie.
Un jour, vous vous battez contre une unité d’élite russe, et un autre jour, c’est contre un ennemi numériquement supérieur mais qui prend de très mauvaises décisions.
Mais les forces ukrainiennes ont également certains avantages évidents.
« Nous sommes sur la défensive en ce moment », dit Oleksander. « La défense a toujours des avantages par rapport à l’attaque. De plus, nous protégeons notre territoire et, jusqu’à présent, nous avons le soutien de l’Occident. »
La qualité des unités russes qu’ils ont combattues est très variable, disent-ils. Certaines unités sont compétentes et féroces, « mais la plupart de ces unités ont déjà été détruites », a déclaré Oleksander.
« La plupart des nouvelles recrues sont très peu instruites et peu entraînées. Un jour, vous vous battez contre une unité d’élite russe, et un autre jour, c’est contre un ennemi numériquement supérieur mais qui prend de très mauvaises décisions sur le champ de bataille. On voit tout de suite la différence ».
À un moment donné, les deux hommes costauds descendent de leur jeep pour fumer à la périphérie d’Eskhar. À l’est, un champ ondulant de tournesols se déploie pour rejoindre un fourré à l’horizon.
Des débris de briques rouges couvrent la route, et les soldats expliquent qu’ils ont été placés pour faciliter la traction des véhicules pendant les périodes de pluie.
« Quand il pleut, c’est tout simplement impossible de passer », explique Oleksandr. « Nous avons déposé toutes ces briques qui viennent de l’école détruite où des soldats de notre unité sont morts dans une frappe russe. »
Une rencontre avec le Rebbe
Nous continuons vers l’école, située sur un croisement central d’Eskhar, et qui semble avoir un stock inépuisable de briques cassées à offrir. Un véhicule militaire calciné est recouvert de béton et de barres d’armature.

À l’intérieur, un carnet de notes avec une écriture cursive soignée est ouvert sur le sol au beau milieu de cahiers de devoirs et de livres éparpillés. Là où le mur extérieur s’est effondré, des étagères se tiennent en équilibre précaire.
Nous nous dirigeons ensuite vers un bâtiment scolaire intact, un peu plus loin sur la route. C’est là que se trouve une partie du bataillon. Des hommes expliquent à un groupe de soldats sous un arbre que je suis un journaliste d’Israël.
« Mah nishma ? » [« comment ça va ? »] me dit un soldat souriant avec une barbichette, en s’approchant pour me saluer en hébreu. « Hakol beseder ? » [« Tout va bien ? »]
L’homme, Vadim Arestov, a appris l’hébreu dans un oulpan de Kiev. Il est allé en Israël pour la dernière fois juste avant la pandémie de COVID pour rendre visite à ses nombreux amis dans le pays.

Arestov, un cadre dans l’immobilier de luxe qui n’a aucune expérience militaire et qui est maintenant chargé des affaires civiles du bataillon, a déclaré qu’il n’avait pas été enchanté par les positions irrésolues d’Israël sur la guerre, mais a ajouté que cela n’affectait pas son amour pour l’État juif.
« C’est assez difficile », a-t-il déclaré. « Et j’espère que la majorité des Israéliens sont de notre côté. Mais je sais qu’il y a beaucoup de personnes pro-soviétiques et pro-russes là-bas. Je me fiche de leur opinion. Entièrement. J’ai du respect pour l’État d’Israël. »
« Je ne suis pas heureux de nos dirigeants non plus », a-t-il poursuivi. « Mais am yisrael ‘hai [le peuple d’Israël vit]. C’est tout ce que je peux dire. »
Arestov demande au jeune soldat qui garde le site d’appeler quelqu’un dans le bâtiment. Un homme corpulent portant un pantalon de camouflage et un t-shirt gris en sort. « Son surnom est Rebbe », raconte Arestov.
Il ajoute ensuite en riant, « parce que c’est un nazi, évidemment », en référence directe aux affirmations de la Russie selon lesquelles elle se bat contre les forces nazies en Ukraine.
L’homme, Sergiy, qui s’est identifié comme étant Juif, a dit qu’il était lié à la communauté juive de Kiev. « Il y a beaucoup de soldats juifs », a-t-il dit, soulignant que le mélange de confessions dans l’armée n’était aucunement une source de tension.

« Nous avons un seul objectif car un ennemi a pénétré sur notre territoire », a-t-il dit. « Donc nous faisons tout ce que nous pouvons juste pour rester un pays indépendant et pour vaincre l’ennemi. »
Interrogé sur sa profession avant la guerre, Sergiy, 50 ans, a répondu en souriant : « Ça ne sonne pas bien d’être un plombier juif, alors je suis un électricien juif ».
Et le jeune garde est son fils. Ils se sont inscrits ensemble pour se battre. « C’est la personne en qui je peux avoir le plus confiance ici », a déclaré Sergiy. « C’est mon soutien principal. »
« Nous nous aidons mutuellement pour tout, nous faisons tout ensemble », a ajouté le fils.
Les deux hommes ont même fêté leur anniversaire ensemble sur le front, début juin. Ils n’ont pas pu s’arranger pour avoir un gâteau, « mais il n’y a pas eu de tirs d’artillerie, donc c’était une célébration en soi. Nous l’avons bien apprécié, » a dit Sergiy.
‘Nous devons gagner’
Nous avons repris notre route vers Chuhuiv et sommes passés devant une centrale électrique qui fumait encore suite à un tir d’artillerie quelques heures plus tôt, au cours duquel un policier a été tué et qui a laissé la ville sans électricité. Des équipes de pompiers à l’allure professionnelle déroulaient des tuyaux en faisant le tour du site.
Sur la droite juste avant l’entrée dans la ville, s’étend l’aéroport militaire détruit. Malgré les tentatives russes de clouer au sol l’armée de l’air ukrainienne, des avions de chasse et des hélicoptères d’attaque opèrent toujours dans la région, me précisent les hommes. Les Russes ne s’aventurent plus dans l’espace aérien ukrainien de la région depuis qu’elle y a subi des pertes importantes.
« En ce moment, la seule chose qui s’approche du front, ce sont des avions Sukhoi volant à très basse altitude, qui tirent des missiles et qui font demi-tour », a déclaré Oleksandr. « C’est la seule tactique ».

Après nous être arrêtés à la Maison de la culture ravagée de Chuhuiv et à une école de musique endommagée, nous avons traversé la rivière Siverskyi Donets et nous nous sommes dirigés à travers la forêt vers Izyum sur une route fermée au trafic civil.
Nous avons passé des barrages de contrôle tenus par le bataillon, où Oleksandr a dû donner le mot de passe du jour – « Lullaby » – pour passer. Après nous sommes arrêtés près d’un groupe d’une vingtaine de soldats qui creusaient des tranchées.
Malgré les tirs de roquettes mortels et la guerre en cours, dont la fin ne semble pas se profiler, il est impossible de ne pas être frappé par la beauté du paysage. Les bois verts sont baignés par la lumière chaude du soleil et les aiguilles de pin recouvrent le sol mou de la forêt. L’odeur parfumée du bois fraîchement coupé flotte dans l’air doux de l’été.
Et, avouons-le, il y a une certaine magnificence à voir ces jeunes soldats de combat confiants, ces hommes jeunes intelligents dans la fleur de l’âge, œuvrant pour une cause bien plus grande qu’eux.
A rather handsome trench dug by Ukraine’s Territorial Defense on the road to Izyum #UkraineWar #UkrainianArmy pic.twitter.com/4s0CRoawDs
— Lazar Berman (@Lazar_Berman) August 1, 2022
Ces soldats, qui creusent leurs tranchées à deux kilomètres de la ligne de front, auraient eu leur place sur un campus universitaire de Kiev si Poutine n’avait pas envahi leur pays et bouleversé leur vie.
« Vous êtes d’Israël ? », me crie un soldat torse nu. « On vous aime bien, vous avez détruit l’usine de drones. »
Quelques jours auparavant, la presse ukrainienne avait rapporté une attaque israélienne contre un dépôt de drones iraniens en Syrie. La Russie serait sur le point d’acquérir des centaines de drones iraniens pour les utiliser contre les forces ukrainiennes, et certains articles ont affirmé que la frappe israélienne présumée avait entravé cet effort.
Alex, 26 ans, originaire de Kiev, raconte qu’il a abandonné l’université et qu’il travaillait comme barman jusqu’au début de la guerre (son meilleur cocktail est un Negroni, s’est-il vanté). Il s’est engagé dans la défense territoriale au début de l’invasion et n’a pas pris de vacances depuis.

« Je dois protéger ma famille, mon pays », a-t-il déclaré en anglais. « Je ne veux pas de la Russie ici. »
Alex n’a pas participé à des affrontements directs avec les forces russes, mais il subit régulièrement des tirs d’artillerie. « Il y a une certaine peur quand ils arrivent [vers] vous », a-t-il dit. « Mais en général, nous essayons de tenir bon où que nous soyons – nous sommes calmes ici ».
Après la guerre, Alex a dit qu’il aimerait ouvrir un commerce de voitures avec son ami Valentin, et a fait un geste vers un soldat à lunettes, torse nu, fumant une cigarette. Ce natif de Kharkiv de 24 ans ressemble plus à un joueur de jeux vidéo qu’à un soldat, mais c’est un vétéran des combats dans la région de Donbas.
« Ce ne sont pas de bons combattants », a déclaré Valentin, en parlant des Russes. « Ils ont la supériorité de l’artillerie. Et s’ils ne l’avaient pas, ils auraient été détruits tout de suite ».
Valentin souligne que l’Ukraine a besoin de davantage de munitions à guidage de précision. « Peu importe si les partenaires occidentaux fournissent l’armement. S’ils ne le font pas, nous nous débrouillerons seuls. Nous devons gagner. »
Le système de tranchées, construit en deux semaines, rappelle le front occidental de la Première Guerre mondiale, il y a cent ans. D’une profondeur d’environ deux mètres, sa fabrication est impeccable, ce qui n’est pas surprenant dans un pays connu pour sa menuiserie. Une douzaine de fines branches de pin sont empilées avec soin le long des parois des tranchées. Certains fossés sont couverts de branches de pin, tandis que d’autres sont ouverts au ciel. Des échelles en bois servent de positions de tir et de sorties.
A view inside a Ukrainian territorial defense position north of Izyum #UkraineRussianWar #UkraineArmy pic.twitter.com/UF16tU6WYM
— Lazar Berman (@Lazar_Berman) August 1, 2022
Un bunker en béton se trouve à l’une des entrées. A l’intérieur, une mitrailleuse PK de fabrication russe pointe vers la route, en direction des lignes de front. Des gilets de combat complets sont empilés à l’intérieur, avec les surnoms des soldats en velcro sur le devant. La veste de « Vador » était en haut de la pile.
Rêves de repos
Alors que Volodymyr et Oleksander me raccompagnent vers Kharkiv et ma voiture, nous passons devant un camion transportant des munitions pour une batterie HIMARS. Les pensées de Volodymyr se tournent vers ses projets d’après-guerre.
« Le mieux serait simplement de prendre ma retraite », a déclaré le thérapeute de 57 ans. « Mais on verra, je veux me reposer un peu. Mais il est possible que je reprenne le travail. »

Alors que nous nous quittons, Volodymyr compare les menaces qui pèsent sur l’Ukraine à celles auxquelles mon pays est confronté.
« Ce n’est pas seulement Poutine, c’est une grande partie de la nation russe », a-t-il dit. « C’est un peu similaire à Israël et aux musulmans qui essaient de détruire Israël. Donc ils font juste – nous vivons mieux qu’eux, et on pense que c’est pour cela qu’ils font ça depuis si longtemps. »
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