Des start-ups israéliennes déménagent temporairement à Berlin
Les deux capitales 'start-up' se regroupent pour aider les entrepreneurs à développer leurs activités et la technologie
David Shamah édite notre section « Start-Up Israel ». Spécialiste depuis plus de dix ans en technologies et en informatique, il est un expert reconnu des start-up israéliennes, de la high-tech, des biotechnologies et des solutions environnementales.
La semaine prochaine, cinq start-ups israéliennes vont échanger leurs bureaux en Israël pour un espace de co-working à Berlin. Ce sera le premier groupe de sociétés israéliennes à tirer profit d’un nouvel accord de coopération entre Tel-Aviv et la capitale allemande.
Les entreprises israéliennes seront accueillies par le maire de Berlin en personne, Michael Müller.
« Berlin et Tel Aviv ont beaucoup en commun : les deux villes représentent la créativité et l’esprit d’entreprise », a-t-il déclaré.
« Elles attirent les jeunes talents et proposent le meilleur environnement pour que le talent puisse se faire une idée de la réalité. Je suis heureux d’accueillir les premiers entrepreneurs israéliens à Berlin et j’espère qu’ils auront des discussions fructueuses et un séjour passionnant à Berlin ».
Le programme est le résultat d’un accord entre Berlin Partner et Tel Aviv Global, deux projets mis en place par la ville pour aider les start-ups à se connecter avec leurs homologues du monde entier.
« C’est un moment très excitant aussi bien pour les entrepreneurs allemands et israéliens et les start-ups », a déclaré Hila Oren, la PDG et la fondatrice de Tel Aviv Global. « Tel Aviv est la ville start-up de la Nation Start-up, et nous voyons un grand nombre de sociétés étrangères qui cherchent à faire partie de la culture incroyablement innovante que nous avons ici ».
Les cinq premières entreprises à tirer profit de ce programme sont les suivantes : Pzartech, un fournisseur de services d’impression 3D pour les entreprises ; Join VR Technologies LTD 4.0, un service de streaming pour les vidéos de réalité virtuelle sur les smartphones ; Myndlift, un développeur de portables qui mesurent les ondes cérébrales ; Quiccargo, un marché en ligne pour déterminer les capacités logistiques ; et Shopeat, un portail de recettes avec la commande intégrée d’ingrédients via Internet.
Grâce à ce programme, a déclaré Oren, les start-ups israéliennes auront l’occasion de prendre pied en Europe et de développer des entreprises qui vont éventuellement s’étendre pour embrasser les marchés dans le reste du continent. Berlin Partner est actuellement en train de procéder à la sélection des entreprises allemandes qui travailleront à Tel-Aviv, où ils seront exposés à l’écosystème de la technologie israélienne, a-t-elle ajouté.
Les entreprises israéliennes vont travailler dans l’un des trois espaces de co-working sponsorisés par Berlin Partner, qui contribue à financer le programme, fournir aux participants des espaces de bureaux, des mentors, des contacts avec les investisseurs, et d’autres services.
En outre, les Israéliens vont obtenir de l’aide pour trouver un logement et se repérer Berlin, qui, ces dernières années, est devenu un endroit cher où vivre.
« Une fois qu’ils arrivent à Berlin, les entrepreneurs recevront un espace de co-working et participeront à des consultations intensives sur l’éco-système local des start-ups », a déclaré le Dr Stefan Franzke, un porte-parole de Berlin Partner.
« Nous allons également les mettre en contact avec des entreprises établies et les institutions scientifiques pour trouver des partenaires pour la collaboration. Un tel échange de gens créatifs est un véritable moteur pour l’innovation ».
Pour les Juifs, et en particulier les Israéliens, la question de l’Holocauste n’est jamais loin derrière lorsque la conversation aborde l’Allemagne. Les Allemands le comprennent parfaitement, selon Andrea Joras, le directeur général de Berlin Partner.
« Les jeunes entrepreneurs des deux côtés reconnaissent l’histoire mais cela ne les immobilisent pas. Les jeunes entrepreneurs dans les deux villes veulent laisser une marque positive sur le monde et avec cela, ils se rendent compte qu’ils ont beaucoup en commun.
« Quand j’étais un étudiant, j’ai vécu à Jérusalem pendant trois ans », a déclaré Joras. « Ma nationalité était connue de tous mes amis israéliens et je ne me souviens pas que quiconque ait jamais évoqué la Shoah avec moi. Nous ne négligeons pas l’Histoire – nous la reconnaissons et passons à autre chose ensemble ».