Israël en guerre - Jour 371

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Des survivants de la rave-party retrouvent la survivante de la Shoah qui les a cachés

Lors de leur réunion, Sarah Jackson, du kibboutz Saad, a évoqué son expérience de la Shoah aux trois Israéliens qui s'étaient réfugiés chez elle, et a exprimé ses espoirs de paix

Sarah Jackson (2e à droite) est assise avec trois fêtards qui ont fui le massacre du festival Supernova et se sont abrités dans sa maison du kibboutz Saad, dans un reportage de la Douzième chaîne, le 25 janvier 2024. (Crédit : Capture d'écran/Douzième chaîne ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)
Sarah Jackson (2e à droite) est assise avec trois fêtards qui ont fui le massacre du festival Supernova et se sont abrités dans sa maison du kibboutz Saad, dans un reportage de la Douzième chaîne, le 25 janvier 2024. (Crédit : Capture d'écran/Douzième chaîne ; utilisée conformément à l'article 27a de la loi sur le droit d'auteur)

Alors qu’elle était enfant, Sarah Jackson a survécu à la Shoah et aux nazis. Le 7 octobre dernier, elle a recueilli trois Israéliens qui fuyaient le plus grand massacre de Juifs depuis la Seconde Guerre mondiale.

À la veille de la Journée internationale de commémoration de la Shoah, qui a lieu samedi, Sarah et les trois jeunes se sont réunis pour la première fois depuis le jour où les terroristes du Hamas ont massacré les festivaliers de la rave Supernova, dans le sud d’Israël, tuant plus de 360 personnes sur place et en kidnappant d’autres pour les emmener dans la bande de Gaza.

Jackson a expliqué que tout s’est passé très vite ce jour-là.

« J’habite la deuxième maison après la grille [d’entrée du kibboutz]. J’ai vu des gens sur la route… Et ces gens charmants sont entrés dans ma maison », a-t-elle déclaré. « Ils ont fermé la porte d’entrée à clé et j’ai un très grand fauteuil dans le coin, ils ont calé ce fauteuil contre la porte et nous sommes tous allés dans l’abri ».

Ilya Pisatzkov, 34 ans, faisait partie du groupe qui a trouvé refuge chez Jackson ce jour-là.

« Les tirs fusaient de partout », raconte-t-il. « Nous avons sauté dans la voiture et nous sommes partis. Lorsque nous avons démarré, une grenade est tombée à, littéralement, quelques mètres seulement de nous, il y avait de la fumée partout, et on est parti. »

Pisatzkov et ses amis ont réussi à rouler environ deux kilomètres jusqu’au kibboutz Saad, tout proche. Roulant parmi les cadavres qui jonchaient la route, ils ont réussi à éviter les embuscades du groupe terroriste du Hamas. Près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées le 7 octobre, et 253 ont été enlevées et emmenées à Gaza.

Près de quatre mois après les événements, ils se sont retrouvés tous les quatre, souriant et s’embrassant tout en regardant des selfies pris ce jour-là dans l’abri de Jackson.

« Toi, tu es celui qui s’est endormi dans mon lit, n’est-ce pas ? », demande-t-elle à Benel Fransis, l’un des trois jeunes.

Ces retrouvailles émouvantes ont commencé par le récit de Jackson, 88 ans, qui a parlé de ses expériences personnelles en matière de perte, de fuite et de résilience comme enfant juive en Pologne et en Sibérie pendant la Seconde Guerre mondiale.

Elle avait quatre ans lorsque la guerre a éclaté. Sa famille a fui en Sibérie. Après plusieurs années de fuites et de déplacements et après avoir appris la mort de proches dans la Shoah, ses parents ont décidé d’immigrer en Israël en 1949.

Le témoignage de Jackson s’inscrit dans le cadre d’une initiative citoyenne israélienne de rencontres informelles dans des maisons privées pour commémorer la Shoah.

Des personnes visitent le site du massacre du festival de musique Supernova à Reim, près de la frontière entre Israël et Gaza, le 14 janvier 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/Flash90)

L’initiative, intitulée « Zikaron Basalon » (Souvenir dans le salon), réunit des survivants de la Shoah ou des descendants de survivants qui racontent leur histoire aux plus jeunes.

Certains survivants ont été ramenés aux atrocités du passé suite à l’assaut du Hamas. Pour ajouter à leur détresse, l’antisémitisme a connu une hausse fulgurante depuis qu’Israël a lancé sa guerre à Gaza, jurant d’éliminer le Hamas.

« Je n’arrive pas à croire que c’est en train de se reproduire », a expliqué Jackson. « C’est très pénible pour moi ».

Jackson espère néanmoins que la région connaîtra des jours meilleurs.

« Il est possible de parvenir à des accords sans faire la guerre », a-t-elle ajouté. « J’espère que les gens apprendront, s’ils veulent changer, qu’il est possible de changer sans faire la guerre, n’est-ce pas ? »

L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.

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