Des tatoueurs ramènent une « tradition de Jérusalem » au Mont-Saint-Michel
Des tatoueurs à la renommée internationale se sont installés sur le rocher à l'occasion du pèlerinage de Saint Michel pour perpétrer une tradition qui a vu le jour à Jérusalem
Le Mont-Saint-Michel est un haut lieu de pèlerinage pour les chrétiens qui, tous les 29 septembre, y affluent pour célébrer l’Archange Michel. France 3 a rapporté que cette année, des tatoueurs s’étaient installés dans la ville pour la toute première édition d’Encre Sacrée.
C’était pour eux l’occasion de performer leur art en utilisant des techniques ancestrales issues du Proche-Orient. Au micro de France 3, Patrice Le Juez, tatoueur, explique qu’il « utilise des tampons ». « La technique de tatouage reste la même qu’un tatouage traditionnel. C’est l’apposition de l’image qui change. Le tampon est une technique qui date de plusieurs siècles et vient de Jérusalem ».
Il poursuit en expliquant qu’en 2016 « j’ai fait cette marche jusqu’au Mont et tu te fais traverser par plein de choses, c’est spirituel, psychique, corporel. J’ai retrouvé la foi sur ce chemin-là. J’ai voulu mettre de la spiritualité dans mon travail et le tatouage pèlerin était une évidence. J’ai voulu ramener cette tradition de Jérusalem ».
Un autre tatoueur était sur le Mont-Saint-Michel ce week-end. Il s’agit de Wassim Razzouk, un membre de la plus ancienne famille de tatoueurs au monde qui continue son activité depuis le 16ème siècle à Jérusalem.
« Durant des siècles, le pèlerinage à Jérusalem était le voyage d’une vie. Les pèlerins mettaient parfois six mois à un an à arriver à Jérusalem. Certains mourraient sur le chemin. Alors ceux qui arrivaient à destination voulaient se rappeler ce moment pour toujours. Ils se faisaient tatouer une sorte de certificat sur le corps qui prouvait qu’ils avaient fait ce périple », explique-t-il tout en tatouant des pèlerins au moyen des tampons vieux de 500 ans.
Cette première édition d’Encre Sacrée, l’adjoint au maire en charge de la culture, François Ridel, espère la réitérer au cours des années à venir.
« C’est sûr que les tatouages évangéliques en France, ce n’est pas quelque chose de très commun comparé à l’Italie ou Israël par exemple. Mais on veut créer des événements dans ce lieu qui aient un lien direct avec le Mont-Saint-Michel qui est un haut lieu de pèlerinage », a-t-il déclaré.