Des terroristes gazaouis testent des tirs de roquettes malgré la fin des émeutes
Le Jihad islamique palestinien affirme que les tirs vers la mer font partie d'un exercice simulant une attaque contre Israël, déclenchant une alerte dans une zone ouverte
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Des Gazaouis ont testé plusieurs roquettes depuis l’enclave côtière en direction de la mer Méditerranée mardi matin, ce qui a déclenché une alerte dans le sud d’Israël, selon l’armée.
Ces tirs, revendiqués par le groupe terroriste du Jihad islamique palestinien, ont eu lieu quelques jours après que des groupes gazaouis ont mis fin à près de deux semaines d’émeutes qui sont montées en spirale le long de la barrière de sécurité, avec notamment des ballons incendiaires lancés en direction d’Israël.
L’armée israélienne a déclaré que les roquettes étaient dirigées vers la mer et qu’elles n’avaient pas pénétré en territoire israélien.
Les Brigades Al-Qods, la branche armée du Jihad islamique palestinien, ont confirmé avoir effectué un exercice de tir réel « simulant des raids sur plusieurs sites militaires et fortifications sionistes », dans une déclaration publiée sur l’application de messagerie Telegram.
« Les exercices ont compris des manœuvres offensives avancées sur l’un de nos sites avec des munitions réelles, avec la participation de forces d’élite, y-compris des missiles, avec la participation de de l’artillerie, des blindés et des services de renseignement », a déclaré le groupe terroriste.
Des images provenant du côté israélien de la frontière de Gaza ont montré les tirs.
A Palestinian terror group launched a number of rockets from the Gaza Strip toward the sea a short while ago. Footage shows the launches from the Israeli side. (Credit: Dadi Fold) pic.twitter.com/8Uu8V01ZWF
— Emanuel (Mannie) Fabian (@manniefabian) October 3, 2023
En raison de la proximité du site de lancement avec la frontière israélienne, une alerte a été déclenchée sur l’application Home Front Command dans une zone ouverte du sud d’Israël, adjacente au nord de la Bande de Gaza.
Aucune ville de la région n’a déclenché de sirène.
Les groupes terroristes palestiniens procèdent fréquemment à des tirs d’essai de roquettes en direction de la mer Méditerranée, afin d’améliorer la portée et la précision de leurs tirs, mais aussi pour montrer la puissance de feu dont ils disposent.
Cet exercice s’inscrit dans le contexte d’une augmentation du nombre de visiteurs juifs sur le mont du Temple à l’occasion de la fête de Souccot, une question qui a déjà suscité des attaques de la part de groupes gazaouis par le passé.
Jeudi, Israël a rouvert son principal point de passage civil avec Gaza après près de deux semaines de troubles, dans le cadre d’un accord conclu avec le Hamas, le groupe terroriste palestinien au pouvoir, sous l’égide de l’Égypte et du Qatar.
À partir de la mi-septembre, de jeunes Palestiniens ont organisé des manifestations quotidiennes sur la barrière frontalière, avec des émeutes violentes et des explosifs. Des groupes ont également lancé des ballons équipés de dispositifs incendiaires dans le sud d’Israël, déclenchant plusieurs incendies.
Israël a répondu par des tirs réels contre les émeutiers et, la semaine dernière, a bombardé plusieurs postes du Hamas à Gaza depuis le sol et l’air. Il a également averti le Jihad islamique palestinien qu’il pourrait intensifier ses frappes, évoquant une attaque surprise qui a tué plusieurs dirigeants du groupe au début de l’année.
La violence soudaine à la barrière de sécurité a ravivé les craintes d’une escalade plus importante entre Israël et le Hamas, qui ont mené quatre guerres et se sont engagés dans de nombreuses petites batailles depuis que le Hamas a pris le contrôle du territoire en 2007.
Le Hamas a déclaré que les jeunes Palestiniens avaient organisé les manifestations en réponse à la flambée de violence en Cisjordanie et aux provocations présumées à Jérusalem.
Les troubles ont éclaté peu après que le ministère des Finances du Hamas a annoncé qu’il réduisait de plus de moitié les salaires des fonctionnaires, aggravant ainsi la crise financière dans l’enclave qui souffre de restrictions israélo-égyptiennnes depuis 16 ans.
En vertu d’accords découlant d’anciens cessez-le-feu conclus avec Israël, l’émirat du Qatar, riche en gaz, paie les salaires des fonctionnaires de la Bande de Gaza, fournit des transferts directs d’argent aux familles pauvres et offre d’autres types d’aide humanitaire.
Le ministère des Affaires étrangères du Qatar a déclaré la semaine dernière qu’il avait commencé à distribuer des transferts de 100 dollars à quelque 100 000 familles nécessiteuses dans le territoire appauvri. Le versement des salaires des fonctionnaires est retardé depuis le mois de mai.
Le représentant du Qatar à Gaza, Mohammed al-Emadi, a déclaré jeudi que l’émirat avait « réussi à désamorcer la situation dans la Bande de Gaza en négociant un accord » pour rouvrir le point de passage d’Erez pour les travailleurs.
« La situation dans la Bande de Gaza est désastreuse et un nouveau conflit ne fera qu’exacerber la crise humanitaire », a-t-il déclaré.
L’équipe du Times of Israel et Gianluca Pacchiani ont contribué à cet article.