Israël en guerre - Jour 531

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Des vestiges d’un « Atlantis » néolithique trouvés sur la côte de Haïfa

Ravagé par la montée du niveau de la mer, le vieux puits de Kfar Samir éclaire sur le changement climatique

Ilan Ben Zion est journaliste au Times of Israel. Il est titulaire d'une maîtrise en diplomatie de l'Université de Tel Aviv et d'une licence de l'Université de Toronto en études du Proche-Orient et en études juives

Dr Ehud Galili de l'Université de Haïfa prenant des échantillons du puits de la période du Néolithique nouvellement creusé à Kfar Samir (Crédit : Dr Jonathan Benjamin et Dr Ehud Galili, Université de Haïfa et de l'Autorité des Antiquités d'Israël)
Dr Ehud Galili de l'Université de Haïfa prenant des échantillons du puits de la période du Néolithique nouvellement creusé à Kfar Samir (Crédit : Dr Jonathan Benjamin et Dr Ehud Galili, Université de Haïfa et de l'Autorité des Antiquités d'Israël)

Elle n’est peut-être pas la ville mythique réelle de l’Atlantide, mais elle reste encore assez étonnante. Les archéologues ont récemment exploré les vestiges d’un village englouti au large de Haïfa, vieux de 7 700 ans. Ils ont ainsi découvert ce qui pourrait être la plus ancienne structure de bois au monde.

Le site pourrait également faire la lumière sur la nature du réchauffement de la planète et du changement climatique.

Une équipe dirigée par l’archéologue de l’université de Haïfa, Dr Ehud Galili, en collaboration avec l’université Flinders d’Adelaïde, a découvert un puits appartenant à un village néolithique dans un site connu sous le nom de Kfar Samir. Ce qui est exceptionnel, c’est que contrairement à la plupart des sites archéologiques d’Israël, le village se trouve à environ 200 mètres au large, et à 5 mètres de profondeur.

Kfar Samir, qui a été fouillé la première fois en 1991, a apporté la preuve de la plus ancienne production oléicole, et de certains des plus anciens objets en bois au monde. Le puits d’eau a été construit à l’aide de branches, de pierres et de bois, et serait l’une des plus anciennes structures en bois.

Un bol en bois datant d'il y a 8000 ans trouvé à Kfar Samir, près de Haïfa. (Crédit : Josef Galili et Dr Ehud Galili)
Un bol en bois datant d’il y a 8000 ans trouvé à Kfar Samir, près de Haïfa. (Crédit : Josef Galili et Dr Ehud Galili)

Kfar Samir est l’un des six peuplements préhistoriques « merveilleusement conservés » situés le long de la côte israélienne de Haïfa à Atlit, qui a été immergée il y a environ 8 000 ans, explique Galili au Times of Israel.

Au cours de la dernière période glaciaire, qui s’est terminée il y a 10 000 ans, le niveau des mers était situé à 100 mètres plus bas qu’aujourd’hui, précise Galili.

Le littoral méditerranéen oriental était à environ 10 kilomètres à l’ouest. Des populations préhistoriques peuplaient ce rivage. Le niveau de la mer était à huit mètres plus bas et la mer à 700 mètres de distance par rapport à aujourd’hui.

Le niveau des eaux ayant augmenté avec la fonte des glaces, le littoral a atteint son niveau actuel et a englouti les villages.

C’est dans ce type de sites, à l’aube de la révolution agricole, que le régime de subsistance méditerranéen, combinant fruits de mer et plantes cultivées, est né.

Selon Galili, les fouilles en cours à Kfar Samir fournissent des informations sur les peuplades qui ont produit la première huile d’olive et leurs méthodes.

Excavation d'un puits de la période du Néolithique nouvellement creusé à Kfar Samir (Crédit : Dr Jonathan Benjamin et Dr Ehud Galili, Université de Haïfa et de l'Autorité des Antiquités d'Israël)
Excavation d’un puits de la période du Néolithique nouvellement creusé à Kfar Samir (Crédit : Dr Jonathan Benjamin et Dr Ehud Galili, Université de Haïfa et de l’Autorité des Antiquités d’Israël)

L’équipe a prélevé des échantillons et des sédiments pour étudier le climat et la végétation le long de la côte du Levant antique. Elle a utilisé une nouvelle méthode de photographie en 3D pour cartographier le site.

Après avoir retiré environ 100 mètres cubes de sable des fonds marins, l’équipe a découvert l’un des anciens puits qui fournissaient de l’eau douce aux habitants du village côtier.

« Les puits d’eau sont précieux pour l’archéologie néolithique car une fois qu’ils cessaient leur fonction primaire, les gens les utilisaient comme de grands bacs de poubelles », déclare Dr Jonathan Benjamin, archéologue sous-marin de l’université Flinders, dans un communiqué.

« C’est très bénéfique pour les archéologues, car cela signifie que nous pouvons étudier les déchets des sociétés préhistoriques – y compris des os d’animaux, des fibres végétales et des outils – voir comment ces anciennes civilisations vivaient, comment elles chassaient et ce qu’elles mangeaient », dit-il.

Pour Galili, l’excavation de ces sites, non seulement améliore notre compréhension des premiers peuplements humains, mais nous informe sur notre adaptation à la montée du niveau des mers et au réchauffement climatique – des problèmes auxquels nous sommes confrontés au 21e siècle.

« Vous avez ici un exemple vivant de la façon dont les populations ont dû quitter leurs maisons et leurs villages en raison du réchauffement climatique et de l’élévation du niveau des mers », explique-t-il. « C’est ce qui nous arrive aujourd’hui. »

Les habitants d’Atlit Yam, situé à quelques kilomètres au bas de la côte de Kfar Samir, ont tenté de lutter contre la hausse du niveau des mers, qui avait pollué les puits, à grand renfort de pierres, explique Galili. Lorsque cela a échoué, ils ont commencé à utiliser le puits comme une fosse à déchets.

« Nous avons trouvé des méthodes que les populations néolithiques ont essayé d’utiliser face à la salinisation des puits, mais à un moment, elles ont abandonné le puits », raconte-t-il.

« Il ne s’agit pas seulement de l’excavation d’un puits et de la découverte de quelques olives, arbres et silex.Vous devez voir l’image dans sa globalité, ce qui se passe dans le monde, et surtout en Israël. »

Dr Ehud Galili de l'Université de Haïfa prenant des échantillons du puits de la période du Néolithique nouvellement creusé à Kfar Samir (Crédit : Dr Jonathan Benjamin et Dr Ehud Galili, Université de Haïfa et de l'Autorité des Antiquités d'Israël)
Dr Ehud Galili de l’Université de Haïfa prenant des échantillons du puits de la période du Néolithique nouvellement creusé à Kfar Samir (Crédit : Dr Jonathan Benjamin et Dr Ehud Galili, Université de Haïfa et de l’Autorité des Antiquités d’Israël)

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