Des vétérans britanniques et israéliens s’affrontent dans une compétition sportive
Les jeux ont lieu pour la 2e fois au Beit Halochem à Tel Aviv ; les 65 participants britanniques et leurs proches visitent le pays dans le cadre de cet événement d'une semaine
Des dizaines de vétérans militaires britanniques handicapés et leurs proches sont arrivés en Israël cette semaine pour trois jours de compétition de natation, de tir et d’athlétisme inspiré du CrossFit contre leurs homologues israéliens.
La compétition des Veteran Games, financée et organisée par le secteur privé, s’est déroulée au Beit Halochem (organisation des invalides de Tsahal) de Tel Aviv, un vaste campus situé dans le nord de la ville et géré par des vétérans blessés de Tsahal. On trouve des centres similaires dans les grandes villes du pays, et les Israéliens participant à l’événement de cette année venaient de Jérusalem, de Beer Sheva et d’ailleurs.
Bien que les concurrents, en situation de handicap, suite à leur service militaire, aient poussé leurs limites pendant les jeux, l’atmosphère était incontestablement chaleureuse et amicale. Lors des compétitions de natation, la personne arrivant en dernière position avait autant de chances d’être applaudie par la petite foule que le premier.
« L’atmosphère ici est électrique », a déclaré Leo Docherty, sous-secrétaire d’État britannique à la défense et aux anciens combattants, qui est venu en Israël pour les jeux.
Au total, environ 200 personnes du Royaume-Uni – dont 65 participants et les membres de leur famille – ont pris part à l’événement. Les Israéliens avaient un nombre similaire de concurrents mais beaucoup moins de spectateurs, car les jeux se sont déroulés pendant une journée de travail.
Pour certains des vétérans, les sports auxquels ils ont participé n’étaient pas forcément des sports dans lesquels ils avaient beaucoup d’expérience.
Mandy Small, vétéran de la Royal Air Force britannique et l’une des 65 concurrents britanniques, a déclaré qu’elle avait choisi de participer aux épreuves de natation le lundi parce qu’il n’y avait plus de place dans la compétition de tir ce jour-là. Lorsqu’on lui a demandé si elle nageait régulièrement, la native de Suffolk a simplement secoué la tête en riant. Elle a néanmoins remporté la médaille d’argent dans le 50 mètres brasse féminin.
« Je suis une coureuse. Et je fais du yoga. La course à pied est le meilleur médicament », a déclaré l’Israélien Itay Levy, qui a participé à la compétition inspirée du CrossFit. (CrossFit est une marque spécifique de régime de fitness de haute intensité, bien qu’il soit devenu un terme générique pour les entraînements de haute intensité.)
Levy, qui est de petite taille, n’a pas remporté de médaille lors de cette compétition, mais il a déclaré avoir apprécié le défi. La compétition consistait en de multiples stations installées autour d’un terrain de basket-ball, et les concurrents effectuaient principalement des activités en deux parties, comme soulever 10 fois une barre d’haltère puis sprinter d’avant en arrière sur le terrain et répéter le soulèvement, ou des exercices plus simples comme sauter à plusieurs reprises sur et depuis une boîte de 50 centimètres de hauteur.
« Je cours. Je fais des exercices d’aérobic. Ceci est un exercice d’anaérobie, mais avec des muscles. Je ne suis pas un grand adepte de ce genre de discipline, ce qui est dommage. Mais j’ai fait de mon mieux et j’ai tout donné », a déclaré Levy avec un sourire timide.
Ido Lazan, qui a organisé la partie CrossFit-esque des jeux, a noté la difficulté de choisir le format des différentes épreuves. Il a cherché à faire en sorte que ce soit suffisamment stimulant pour les concurrents qui ont de l’expérience dans ce type d’exercice, mais suffisamment accessible pour les nouveaux venus.
« Nous voulions que ce soit adapté aux professionnels comme aux débutants, quelque chose qui puisse être fait en peu de temps, quelque chose qui fasse ressortir l’esprit sportif. Nous voulions que ce soit compétitif, mais pas fou », a déclaré Lazan, qui est également membre de Beit Halochem, ayant été blessé lors d’une attaque terroriste en janvier 2016.
Lazan a déclaré qu’en raison des différents handicaps des participants, les juges devaient être conscients de la façon dont ils pouvaient adapter une épreuve à la personne si nécessaire – mais seulement si cela était strictement nécessaire ou demandé.
« J’ai dit aux juges qu’ils devaient pousser les participants et ne pas les laisser abandonner, mais aussi leur demander – avec sensibilité – s’ils avaient besoin que quelque chose soit adapté à leurs besoins », a-t-il déclaré.
Par exemple, l’un des participant à la compétition, était en fauteuil roulant, et un autre avait perdu sa main.
Le deuxième de la compétition était Achiya Klein, un ancien officier combattant qui est devenu définitivement aveugle lorsqu’il a accidentellement déclenché un engin explosif caché alors que son unité travaillait à la destruction d’un tunnel terroriste reliant la bande de Gaza à Israël en 2013. Klein, qui a représenté Israël aux Jeux paralympiques, a eu besoin d’une direction tactile supplémentaire afin de compléter certaines épreuves.
C’est la deuxième fois que le Beit Halochem de Tel Aviv accueille les Jeux des vétérans britannico-israéliens. La première édition a eu lieu en 2019, mais les jeux prévus en 2020 et 2021 n’ont pas eu lieu en raison de la pandémie.
L’événement a été lancé en partie en raison de la frustration suscitée par l’exclusion d’Israël des Invictus Games britanniques, une initiative lancée par le prince Harry en 2014, qui a rassemblé des vétérans blessés du monde entier pour les faire s’affronter.
Spencer Gelding, directeur de Beit Halochem Royaume-Uni, qui collecte des fonds pour les installations israéliennes, a déclaré au Times of Israel qu’il avait approché les responsables britanniques pour qu’Israël participe aux Invictus Games – Israël ayant une longue histoire de participation aux Jeux paralympiques et à des initiatives similaires – mais qu’il avait poliment été repoussé à plusieurs reprises.
En 2020, Israël était censé participer aux Invictus Games, mais cela s’est heurté à l’opposition farouche des militants anti-Israël. Quoiqu’il en soit, les jeux ont été annulés cette année-là en raison du COVID-19. Gelding a déclaré qu’il serait surpris qu’Israël soit invité à participer lors du renouvellement des jeux.
Sans se décourager, Gelding a travaillé à la mise en place des British-Israeli Veterans Games, en contactant divers groupes d’anciens combattants britanniques pour trouver des participants.
Interrogé sur la participation d’Israël aux prochains Invictus Games, Docherty, représentant parlementaire britannique, a habilement évité de donner une réponse définitive, soulignant plutôt l’importance des Jeux des anciens combattants britanniques et israéliens.
« J’adorerais voir Israël participer aux Invictus Games. Mais cet événement est vraiment très spécial. Si je venais d’un pays étranger, je voudrais y participer », a-t-il déclaré au Times of Israel en marge de la compétition.
Bien que Docherty ait assisté aux jeux, le gouvernement britannique n’a pas été formellement impliqué dans ceux-ci, se contentant de les « approuver », ce que Gelding et lui-même considèrent comme une chose positive.
« Nous l’approuvons, ce qui démontre la relation profonde entre les pays et les armées. Mais c’est une bonne chose que ce soit privé, que nous ne fassions pas obstacle à l’entreprise philanthropique », a déclaré Docherty.
Gelding a collecté l’argent pour l’événement auprès de donateurs privés, séparément de sa collecte de fonds pour Beit Halochem. « Les anciens combattants israéliens ne devraient pas recevoir moins à cause de cela », a-t-il déclaré.
L’événement des Veteran Games s’étend au-delà des compétitions elles-mêmes, qui n’ont lieu que le matin. L’après-midi et le soir, les quelque 200 participants britanniques et leurs familles sont emmenés dans tout Israël pour des visites culturelles, ce que Gelding considère comme l’un des éléments clefs de l’événement. Les jeux ne sont pas seulement un moyen de témoigner de la reconnaissance aux vétérans des forces armées britanniques et israéliennes, mais aussi un moyen pour Gelding de faire connaître Israël aux Britanniques sous un jour plus positif.
En effet, Small, la médaillée d’argent de la brasse, a déclaré – sans aucune hésitation – qu’elle avait été frappée par la chaleur des Israéliens et qu’elle avait l’intention de revenir.
Small a déclaré que cela était particulièrement vrai pour les participants israéliens. Dès le premier jour de la compétition, les Israéliens aux vêtements bleus et les Britanniques aux vêtements rouges ont été vus en train de se côtoyer, de s’encourager mutuellement et de partager leurs expériences.
« On entend parler que des mauvaises choses. Mais il y a une gentillesse de la part des gens », a-t-elle déclaré.
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