Deux associations liées à Raam soupçonnées de liens avec le terrorisme
Les deux fonds caritatifs concernés ont été informés de l'intention des autorités d'entamer les procédures de liquidation et ont jusqu'au 6 mai pour se justifier
L’Autorité des sociétés a annoncé mardi la dissolution imminente de deux organisations à but non lucratif associées au parti Raam du député Mansour Abbas, en raison de liens présumés avec le terrorisme.
Selon un communiqué du ministère de la Justice, la décision a été prise à la suite d’une enquête qui a donné des raisons suffisantes de croire que l’Association islamique pour les orphelins et les nécessiteux et l’Association pour les actions humanitaires avaient « transféré des fonds ou coopéré avec des organisations en dehors d’Israël, déclarées comme étant des organisations terroristes ».
Raam et les organisations à but non lucratif concernées sont affiliés au Mouvement islamique d’Israël.
Les deux fonds caritatifs ont été informés de l’intention des autorités d’entamer les procédures de liquidation et ont jusqu’au 6 mai pour se justifier et expliquer pourquoi un ordre de dissolution ne devrait pas être introduit par le gouvernement auprès du tribunal.
Selon la chaîne publique Kann, Raam aurait affirmé que ces accusations relevaient de la persécution politique. Kann a également rapporté que l’un des deux comptes des organisations à but non lucratif avait récemment été bloqué par la Banque Leumi.
Un avocat de la banque a déclaré à la chaîne qu’il y avait eu « des transferts d’argent vers des associations que nous savons liées au Hamas ».
Réagissant à la nouvelle, le ministre des Finances Bezalel Smotrich a écrit sur X qu’il avait « mis en garde et dénoncé haut et fort les liens entre le parti Raam et Mansour Abbas et le terrorisme, liens qui reçoivent aujourd’hui une confirmation officielle. »
« Nous en étions certains et notre opposition à la mise en place d’un gouvernement qui s’appuyait sur eux était fondée sur cette certitude », a-t-il ajouté, faisant référence à la présence du Raam dans l’éphémère gouvernement Bennett-Lapid.
Dans un communiqué publié mardi après-midi, le parti d’extrême droite Otzma Yehudit du ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir a déclaré qu’il n’était « pas du tout surpris » par la nouvelle de la fermeture imminente des organisations caritatives.
« Nous n’avions pas besoin de plus de preuves pour comprendre et savoir [que] le parti Raam et Mansour Abbas travaillent en pleine coopération avec des associations qui encouragent et soutiennent le terrorisme », a déclaré le parti.
« Nous l’avons crié à l’époque lorsque Bennett et Lapid ont formé une coalition avec eux, et aujourd’hui tout le monde voit que nous avions raison : le parti Raam n’a pas le droit d’exister ne serait-ce qu’un jour de plus à la Knesset israélienne. »
Réagissant à cette nouvelle, Aid 48 a déclaré dans un communiqué repris par le quotidien hébreu Maariv qu’elle « n’a pas été dissoute et qu’aucune demande de ce type n’a été soumise au tribunal ».
« L’association coopérera avec l’inspection du greffier et lui transmettra des réponses et des documents complets, qui prouveront sans aucun doute que les activités de l’association étaient conformes à la loi et aux règles de bonne gestion », a déclaré l’organisation.
« Il s’agit d’une campagne de persécution dont l’objectif politique clair est de contrecarrer toute possibilité de partenariat politique entre Arabes et Juifs en mettant en lumière le travail humanitaire effectué au su de toutes les parties concernées ».