Deux employées d’une garderie de Holon coupables d’avoir maltraité 26 jeunes enfants
Les deux femmes ont agressé physiquement des enfants âgés de 2 à 3 ans, à grand renfort de gifles et de coups de pieds. « Ils ont totalement détruit ces enfants», dit une mère
Deux ex-employées d’une garderie ont été reconnues coupables, mercredi, de maltraitance sur 26 très jeunes enfants, sur une période de deux ans.
Des images de vidéosurveillance découvertes en 2020 donnent à voir Ortal Binyamin, 27 ans, et Rinat Yanko, 50 ans, qui maltraitent des enfants dans une garderie de Holon.
Binyamin a été reconnue coupable de neuf chefs d’accusation de mauvais traitements et 36 chefs d’accusation de voies de fait.
Yanko a pour sa part été reconnue coupable de trois chefs d’accusation d’abus et 29 chefs d’accusation de voies de fait.
Les parents des enfants maltraités, présents lors de l’audience de mercredi, ont accueilli par des huées les deux femmes.
« Vous voudriez être ailleurs ? Vous ne vous sentez pas bien ? Ce n’était pas agréable non plus pour nos enfants d’être en enfer avec vous neuf heures par jour », a crié un parent.
Dans les images de vidéosurveillance, on voit Binyamin et Yanko en train de jeter des enfants sur des matelas, les tirant par les bras ou les jambes. Elles ont également giflé et donné des coups de pied à des enfants, tous âgés de deux à trois ans.
Selon l’acte d’accusation, les deux ex-employées avaient instauré un climat de peur et traitaient les enfants comme des objets.
Eran Carmel, père de jumeaux qui étaient sous la garde de Binyamin et Yanko, leur a demandé : « Pouvez-vous me regarder dans les yeux et m’expliquer pourquoi vous les avez frappés ? Quel est votre problème ? Ce que vous avez fait est impardonnable. »
Après l’audience, Carmel a déclaré à la Douzième chaîne qu’il lui avait été difficile de regarder à nouveau les vidéos, au tribunal.
« Je n’ai pas eu la force d’assister à toutes les audiences, de regarder toutes les vidéos et revoir, encore et encore, ce que mes jumeaux ont vécu… Pendant que j’étais au bureau, ils vivaient l’enfer », a-t-il déclaré.
À la lecture du verdict, les larmes coulaient dans la salle d’audience de Tel Aviv alors que le juge Yosef Tofef a évoquait les cas de maltraitance.
« Il s’agit d’un acte d’accusation particulièrement grave, d’actes cruels. J’ai vu [dans les images de vidéosurveillance] des choses extrêmement difficiles, scandaleuses, proprement inconcevables », a déclaré Tofef.
À l’issue du verdict, la mère de l’un des enfants maltraités, Gal Levi, a déclaré que tous les enfants de la garderie avaient été maltraités par le duo infernal.
« Ils les ont totalement détruits. Ils ont fait du mal à ma fille tous les jours. Elle est maintenant invalide à 50 % en raison d’un syndrome de stress post-traumatique », a confié Levi.
Chen Kovetz Cohen, dont l’organisation vient en aide aux parents de victimes de maltraitance, s’est réjoui de l’issue du procès.
« Depuis deux ans, nous soutenons les parents dans cette épreuve. La portée des actes [de ces employées] est inconcevable. Les enfants ont vécu l’enfer dans cette garderie, il suffit d’écouter ce qu’en dit le juge », a-t-il conclu.