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Deux expositions lèvent le voile sur le “trésor de Gurlitt”

“Collection Gurlitt, état des lieux” présente 450 œuvres d'art de peintres comme Monet, Cézanne, Renoir et Picasso et aborde la question du pillage des collections juives durant la période nazie

Des photos diffusées par le parquet d'Augsburg, en Allemagne, le 12 novembre 2013, montrant cinq des 1 500 tableaux volés par les nazis et saisis au domicile de Cornelius Gurlitt à Munich. (Crédit : Lostart.de/parquet d'Augsburg/AFP/File)
Des photos diffusées par le parquet d'Augsburg, en Allemagne, le 12 novembre 2013, montrant cinq des 1 500 tableaux volés par les nazis et saisis au domicile de Cornelius Gurlitt à Munich. (Crédit : Lostart.de/parquet d'Augsburg/AFP/File)

Deux expositions parallèles en Suisse et en Allemagne vont dévoiler cette semaine une partie de l’impressionnante collection controversée découverte il y a cinq ans chez Cornelius Gurlitt, fils d’un marchant d’art sous le IIIe Reich.

« Collection Gurlitt, état des lieux » va montrer à partir de jeudi et jusqu’au mois de mars environ 450 œuvres d’art de grands peintres tels que Monet, Cézanne, Renoir et Picasso tout en abordant aussi la question du pillage des collections juives durant la période nazie.

Les œuvres exposées à Berne à partir de jeudi et à Bonn, en Allemagne, à partir de vendredi ne représentent qu’une fraction des quelque 1 500 pièces stockées dans de mauvaises conditions puis retrouvées en 2012 puis 2014 chez le collectionneur germano-autrichien Cornelius Gurlitt.

Certaines proviennent de spoliations. L’homme était l’héritier de Hildebrand Gurlitt, qui travailla comme marchand d’art durant l’époque nazie à partir de 1938.

La maison de Cornelius Gurlitt à Salzbourg, en Autriche, le 18 novembre 2013.  (Crédit : Archives Wildbild/AFP)
La maison de Cornelius Gurlitt à Salzbourg, en Autriche, le 18 novembre 2013. (Crédit : Archives Wildbild/AFP)

La découverte a fait les gros titres et déclenché une polémique sur la façon dont l’Allemagne a géré après 1945 la problématique des œuvres dérobées sous le régime hitlérien.

« Enfin elles sortent de l’ombre », écrit l’hebdomadaire allemand Die Zeit, soulignant que « pour la première fois, il sera possible de voir [les pièces] dont beaucoup ont parlé durant ces dernières années sans avoir été en mesure de les voir. »

Le trésor de Cornelius Gurlitt avait été mis au jour lors d’une descente de la douane dans son appartement de Munich puis dans un autre logement, à Salzbourg en Autriche.

« Avec ces deux expositions, nous souhaitons rendre hommage aux personnes victimes des voleurs d’art du national-socialisme, ainsi qu’aux artistes diffamés et persécutés par le régime » qui qualifiait leur production de « dégénérée », expliquent Rein Wolfs et Nina Zimmer, directeurs respectifs des musées d’art de Bonn et de Berne, dans un communiqué commun.

Casse-tête

Gurlitt, décédé en 2014 à l’âge de 81 ans, a été décrit par la presse comme un reclus qui aurait vécu de la vente de sa collection. Il semblait atteint de syllogomanie, trouble obsessionnel qui pousse à une accumulation compulsive d’objets divers.

L’exposition en Suisse est consacrée à l’art moderne considéré dégénéré par les nazis à partir de 1937 et confisqué pour être vendu à l’étranger.

A Bonn seront présentées des œuvres dont il a pu être prouvé qu’elles ont été volées par le IIIe Reich et ses proches, et d’autres dont la provenance n’a toujours pas été déterminée.

Plaque au nom de Cornelius Gurlitt sur sa maison à Salzbourg, en Autriche, où ont été découvretes 1 406 oeuvres, en partie probablement issues de pillages nazis (Crédit : AFP Wildbild)
Plaque au nom de Cornelius Gurlitt sur sa maison à Salzbourg, en Autriche, où ont été découvretes 1 406 oeuvres, en partie probablement issues de pillages nazis (Crédit : AFP Wildbild)

A sa mort, Gurlitt a légué l’ensemble de sa collection au musée de Berne, qui l’a acceptée. Environ 500 œuvres sont restées en Allemagne où un comité d’experts créé par le gouvernement tente de retracer leur origine.

Mais les progrès sont très lents. Les chercheurs ont pu à coup sûr identifier six œuvres ayant bien été dérobées à leurs propriétaires juifs.

Quatre d’entre elles, dont « Femme assise » d’Henri Matisse et « Deux cavaliers sur la plage » de Max Liebermann, ont été rendues à leurs héritiers.

Cézanne derrière le placard

Le Centre allemand des biens culturels volés a récemment indiqué avoir identifié un tableau du peintre historique français du 19e siècle Thomas Couture comme ayant appartenu à Georges Mandel, homme politique juif et résistant.

Des familles ont également tenté de faire valoir leurs droits.

Des parents de l’impressionniste Paul Cézanne ont réclamé la restitution de « La Montagne Sainte Victoire », une peinture retrouvée derrière un placard dans la résidence de Gurlitt à Salzbourg.

« On ne sait toujours pas comment l’œuvre est arrivée en possession de Hildebrand Gurlitt », souligne Marcel Brülhart, vice-président du conseil de la Fondation Kunstmuseum Bern, dans un entretien récent au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Une cousine de Gurlitt a contesté la donation de la collection au musée de Berne, avançant que son parent n’était pas sain d’esprit quand il a rédigé son testament.

Mais un tribunal allemand a rejeté sa plainte en décembre 2016, permettant la tenue des deux expositions.

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