Deux hommes tués par balle en l’espace de quelques heures
Yusri Dalauna, âgé d'une vingtaine d'années, a été abattu sur une place de la ville de Tira ; un trentenaire a perdu la vie quelques heures plus tard à Kafr Qara

Deux hommes ont été tués dans des incidents vraisemblablement distincts dans la nuit de mardi à mercredi, selon la police, dans le cadre d’une série de crimes meurtriers qui a fait cinq morts depuis le début de la semaine.
Les violences ont éclaté dans la soirée lorsqu’un homme d’une vingtaine d’années a été abattu sur une place centrale de la ville arabe de Tira, dans le nord d’Israël, alors que la circulation et les passants affluaient dans les rues animées.
Les médias l’ont identifié comme étant Yusri Dalauna.
« Le meurtre a été commis devant des dizaines de riverains, dont des enfants. Nous avons vu un homme armé poursuivre la victime et tirer dans sa direction », a raconté un témoin au site d’information Ynet.
« Il a essayé d’entrer dans des commerces, mais sans succès, et il a été finalement tué au beau milieu de la rue. Ils ont failli nous tuer aussi. »
Selon la police, ce meurtre pourrait être le résultat d’une guerre entre gangs de la pègre. Le quotidien Haaretz a fait savoir que Dalauna était la neuvième personne à perdre la vie dans des violences, à Tira, depuis le début de l’année.
גם הערב אלימות וירי במגזר הערבי:
תיעוד מהעיר טירה כמו בסרטונים שנלקחו מסדרת אקשן חמוש בנשק אוטומטי יורה ורץ אחרי הצעיר ויורה עליו צפו בתיעוד.בהמשך נקבע מותו של יוסרי דלעונה, צעיר בשנות ה-20 לחייו מטירה. (בתמונה) pic.twitter.com/he8E1PyE0T
— מה חדש. What's new❓ (@Gloz111) June 10, 2025
Une vidéo prise par un témoin et partagée sur les réseaux sociaux montre l’agresseur sortir d’une voiture blanche et poursuivre Dalauna dans une rue encombrée par la circulation. Après avoir tiré sur Dalauna, le tireur est retourné en courant vers la voiture qui l’attendait, qui a démarré en trombe.
« Nous en avons assez, nous vivons dans la peur quotidienne, chaque jour un nouveau meurtre dans les rues, et personne ne réagit. Combien de temps encore le gouvernement va-t-il nous abandonner, nous, la communauté arabe ? », a demandé un témoin qui a souhaité garder l’anonymat à Walla.
Quelques heures plus tard, un homme d’une trentaine d’années a été abattu à Kafr Qara, à l’est de Césarée.
La police pense que cet homicide s’inscrit également dans le cadre d’une querelle criminelle.
Ces assassinats surviennent après la mort de trois personnes dans des attaques distinctes dans la nuit de dimanche à lundi.
La vague de criminalité s’est considérablement aggravée au cours des deux dernières années, depuis la nomination du ministre d’extrême droite Itamar Ben Gvir au poste de ministre de la Sécurité nationale. La majorité de ces violences meurtrières touchent la communauté arabe israélienne.
Nombre de dirigeants de la communauté arabe israélienne attribuent la responsabilité de l’augmentation du nombre de meurtres à la police, selon eux, impuissante face aux influentes organisations criminelles, ou qui ignore tout simplement les violences perpétrées, qui incluent les querelles familiales, les guerres de territoire entre mafias et la violence à l’égard des femmes. Ils pointent également du doigt les décennies de négligence et de discrimination de la part des autorités gouvernementales comme cause profonde du problème.
S’adressant à Ynet mardi, avant les derniers meurtres, Haitam Taha, le maire de la ville arabe de Kfar Qasim, s’est dit « impuissant, proche du désespoir. La communauté arabe fait partie du pays, et à l’heure actuelle, elle est clairement négligée et abandonnée ».
Selon les chiffres de l’organisation à but non lucratif The Abraham Initiatives, 108 homicides ont été commis au sein de la communauté arabe depuis le début de l’année. Au cours de la même période l’an dernier, 90 personnes avaient trouvé la mort au sein de cette communauté.
Ben Gvir est resté silencieux ces derniers jours, malgré le nombre élevé de meurtres.