Deux morts et plusieurs blessés lors de violences entre migrants à Tel Aviv et Netanya
Un Soudanais et un Erythréen ont été tués et deux hommes sont dans un état grave après des affrontements entre migrants érythréens. Quinze personnes ont été interpelées
Un Soudanais a été tué et neuf autres migrants africains ont été blessés lors de violences dans le sud de Tel Aviv tôt dans la journée de samedi, ont annoncé la police et les services de secours.
Un Soudanais d’une trentaine d’années a été abattu boulevard Har Zion. D’après la police, il pourrait s’agir d’un règlement de comptes entre criminels impliqués dans un trafic de drogue.
Par ailleurs, une bagarre s’est produite dans le quartier Hatikvah, sur les coups de 2h30 du matin, au sein de la communauté érythréenne. Les premiers secours ont porté assistance à huit blessés sur place. La lutte semble avoir opposé partisans et opposants au régime d’Asmara.
Un jeune homme âgé de 20 ans, très sérieusement blessé, a été admis d’urgence à l’hôpital dans un état grave, a fait savoir le service d’urgence du Magen David Adom. Trois autres victimes, affligées de blessures similaires, se trouvent dans un état modéré. Les quatre dernières victimes sont légèrement blessées.
Quelques minutes après cette première intervention, les services de secours ont reçu un appel concernant un autre homme, âgé d’une quarantaine d’années, qui aurait pris la fuite après la bagarre. Dans un état grave suite à de graves blessures, il a été transporté d’urgence dans un hôpital de Tel Aviv.
La police a annoncé samedi avoir arrêté 15 personnes liées à la bagarre au sein de la communauté érythréenne.
Le sud de Tel-Aviv a déjà été le théâtre d’affrontements intenses, en septembre, entre partisans et opposants du régime érythréen, et la police. Plus de 150 personnes ont été blessées lors d’affrontements et des dizaines d’autres ont été arrêtées. Ces quartiers abritent une importante population originaire d’Afrique du Nord, avec des demandeurs d’asile.
Par ailleurs, un Érythréen a été poignardé à mort à Netanya, samedi, lors d’une bagarre qui a blessé huit autres Érythréens.
L’un des blessés, un homme d’une trentaine d’années, se trouve dans un état grave tandis que les autres victimes souffrent de blessures légères à modérées.
Des images des violences, qui se sont déroulées rue Herzl à Netanya, donnent à voir des jets de chaises et l’intervention des forces de police, qui ont dû procéder à des tirs de semonce pour mettre un terme à la bagarre.
La police pense que l’homme assassiné était un opposant au régime érythréen, poignardé par les partisans du gouvernement.
La police dit avoir interpelé dix personnes armées de gourdins et de pierres, qui souhaitaient s’en prendre à d’autres membres de la communauté.
La semaine dernière, un autre demandeur d’asile érythréen a été poignardé à mort dans des circonstances similaires.
Le mois dernier, des violences se sont produites devant l’ambassade d’Érythrée à Tel Aviv entre partisans et opposants du régime, qui ont fait près de 200 blessés.
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Depuis août, la violence au sein de la communauté érythréenne d’Israël a augmenté.
Des membres de la communauté ont mis en garde contre des appels à s’en prendre aux opposants du régime sur les réseaux sociaux.
Des centaines de milliers de personnes ont fui l’Érythrée ces dernières années, pour se rendre dans les déserts du Soudan puis d’Afrique du Nord. Nombreux sont ceux qui tentent de se mettre en sécurité en Europe.
Selon les statistiques publiées en juin dernier, il y avait 17 850 migrants érythréens en Israël.
Le président Isaias Afwerki, 77 ans, dirige l’Érythrée depuis son indépendance, arrachée à l’Éthiopie au terme d’une longue guérilla. Il n’y a pas d’élections ni de presse libre, et des visas sont nécessaires pour quitter le territoire.
Selon des organisations de défense des droits de l’homme et des experts des Nations Unies, les jeunes gens sont, dans leur ensemble, astreints à un service militaire d’une durée illimitée.