Deux officiers de l’armée agressés à Bnei Brak et qualifiés de « meurtriers »
L'attaque n'est pas représentative de la communauté, dit Goldknopf ; Edelstein a invité le Premier ministre aux discussions de sa commission sur la loi sur l'exemption militaire des Haredim
Le chef du parti Yahadout HaTorah, Yitzhak Goldknopf, a condamné mardi l’agression dont ont été victimes deux officiers de Tsahal, lundi soir, dans la ville à majorité haredi de Bnei Brak. Il a insisté sur le fait que les émeutiers « ne sont pas représentatifs du public ultra-orthodoxe et des résidents de la ville ».
Le major-général David Zini, chef du Commandement de la formation et du Corps de l’état-major, et le général Shay Tayeb, qui dirige la Division des personnels des forces terrestres, se trouvaient dans cette banlieue de Tel Aviv à l’occasion d’une réunion portant sur la mise en place d’une brigade ultra-orthodoxe au sein de l’armée, dans un contexte de discussions consacrées à la formulation d’une loi controversée sur l’exemption militaire au seul bénéfice des membres de la communauté ultra-orthodoxe.
Selon le site d’information Walla, les émeutiers ont entouré les deux officiers alors qu’ils quittaient leur réunion.
Les personnes présentes ont insulté les deux hommes, les traitant notamment de « meurtriers » et elles ont refusé de les laisser partir.
La chaîne publique Kan a fait savoir que des bouteilles et d’autres objets avaient été lancés en direction de leur véhicule. Elle a ajouté que les deux officiers avaient finalement pu quitter le secteur, escortés par la police.
« Les actes de violence n’ont pas leur place et ils sont complètement contraires aux enseignements de notre sainte Torah », a écrit Goldknopf sur X, citant le proverbe : Ses voies sont belles, et tous ses sentiers sont paix ».
Il y a plusieurs semaines, Goldknopf avait lui-même été attaqué à Jérusalem par des manifestants haredim opposés à l’idée d’un possible service militaire obligatoire pour les étudiants en yeshiva.
Malgré des images qui montraient les manifestants jeter des pierres sur sa voiture, frappant le véhicule et hurlant des insultes à son passage, Goldknopf avait confié au Times of Israel ne pas désirer porter plainte, ajoutant que ses attaquants « ne représentent ni le public haredi, ni la Faction de Jérusalem » – qui est un groupe extrémiste.
Alors qu’ils se trouvaient à Bnei Brak, lundi dans la soirée, les deux officiers avaient échangé avec le rabbin David Leybel, partisan des programmes qui visent à soutenir les membres de la communauté souhaitant entrer sur le marché du travail.
בני ברק: מפקד פיקוד ההכשרות בצה"ל, אלוף דוד זיני, ורח"ט תומכ"א תא"ל שי טייב, הותקפו אמש על ידי עשרות חרדים קיצונים שחסמו את רכבם, זרקו עליהם בקבוקים וקראו לעברם "רוצח". האירוע התרחש בסיום פגישה שהשניים קיימו עם הרב דוד לייבל שפועל בימים האחרונים להקמת החטיבה החרדית בצה"ל
בכירי… pic.twitter.com/hTnSwdXcZE
— איתי בלומנטל ???????? Itay Blumental (@ItayBlumental) July 16, 2024
Sur fond des tensions et des dissensions entraînées par ce projet de loi sur le service militaire, le président de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense, Yuli Edelstein, a semblé s’en prendre au Premier ministre Benjamin Netanyahu et à ses alliés ultra-orthodoxes dans une publication écrite sur les réseaux sociaux.
« Il y a un seul endroit où une loi sur la conscription est élaborée et c’est au sein de la Commission des Affaires étrangères et de la Défense », a écrit Edelstein sur X. « Nous commencerons à travailler sur la formulation des sections dès mercredi et tout le monde est invité – les citoyens comme le Premier ministre ».
Un post qui a été rédigé alors que la chaîne publique Kan a signalé que le secrétaire de cabinet, Yossi Fuchs, avait dit aux ministres lors de la dernière réunion du cabinet que « nous avons fait une avancée significative en ce qui concerne l’approbation du projet de loi ».
Le site Walla, de son côté, a annoncé que Netanyahu avait évoqué le sujet, ces derniers jours, avec les leaders ultra-orthodoxes.
Netanyahu a averti Edelstein que la promesse faite par ce dernier – qui s’est engagé à ne promouvoir le texte que s’il faisait l’objet « d’un large consensus » – mettait la survie du gouvernement en péril.
Une autre loi entraîne actuellement une forte polémique dans le contexte de la guerre en cours à Gaza : c’est le texte qui est consacré à la prolongation de la durée du service obligatoire au sein de l’armée. Mardi matin, le parti HaMahane HaMamlahti a fait savoir, dans un revirement, qu’il était prêt à apporter un soutien à la législation qui est actuellement proposée – si certaines conditions sont néanmoins respectées, a indiqué le parti de l’ancien ministre du cabinet de guerre Benny Gantz.
La première de ces conditions, a noté le parti, est que le texte devra être adopté sous forme de mesure temporaire pendant deux ans « jusqu’à ce que les taux de recrutement dans tous les segments de la population, et notamment au sein de la communauté ultra-orthodoxe, aient augmenté ». Sous sa forme actuelle, la loi serait mise en vigueur pendant cinq ans.
La deuxième condition, a-t-il ajouté, sera que les soldats servant au combat qui, selon les dispositions de la loi, doivent servir 36 mois, puissent bénéficier d’une indemnité largement supérieure, avec une somme qui correspondra à celle touchée par les soldats de carrière.
Enfin, la formation a demandé l’envoi d’ordres de recrutement aux citoyens ultra-orthodoxes et arabes israéliens en vue de leur intégration dans les rangs de l’armée, ou de leur participation à d’autres formes de service national.
De son côté, le député Gideon Saar a indiqué aux journalistes qu’il soutiendrait le projet de loi sous sa forme actuelle.