Deux terroristes de nouveau arrêtés et interrogés après leur libération de prison
Maher Younis et son cousin Karim ont été arrêtés samedi sur ordre d'Itamar Ben Gvir, pour avoir fait l'apologie du terrorisme sur Internet
Deux terroristes arabes israéliens libérés ces dernières semaines, après avoir purgé 40 ans de prison pour le meurtre d’un soldat de Tsahal, ont été de nouveau arrêtés samedi et interrogés au sujet de contenu publié en ligne dernièrement qui contiendraient une incitation au terrorisme, ont rapporté les médias israéliens.
Cette arrestation est survenue deux jours après la libération de Maher Younis et deux semaines après celle de son cousin, Karim Younis, tous deux originaires de la ville de Ara, dans le nord d’Israël.
Ils ont été condamnés à la prison à vie, peine qui a été commuée en 40 ans par le président de l’époque, Shimon Peres, en 2012.
Les deux hommes avaient proposé au caporal Avraham Bromberg de le raccompagner chez lui alors qu’il rentrait de sa base militaire sur le plateau du Golan en 1980. Ils l’avaient alors maîtrisé, lui avaient tiré une balle dans la tête et lui avaient volé son arme. Laissé sur le bord d’une route, il avait été retrouvé et transporté à l’hôpital, où il mourut quelques jours plus tard. Les tueurs avaient été arrêtés deux ans plus tard et condamnés en 1983.
L’interrogatoire de la police, qui aurait été ordonné par le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a duré plusieurs heures. Les deux hommes ont ensuite été relâchés.
La Douzième chaîne a rapporté que les procureurs devront décider s’ils déposent un nouvel acte d’accusation contre Maher.
Ben Gvir n’a pas ménagé ses efforts pour mettre en sourdine la célébration publique de la libération des terroristes. Après avoir réprimandé la police pour avoir permis à Karim d’être mis à l’honneur dans sa ville natale au début du mois, la police a pris des mesures pour empêcher les réjouissances après la libération de Maher, y compris l’interdiction d’afficher le drapeau national palestinien.
Les cousins sont des membres de la minorité arabe d’Israël, dont beaucoup s’identifient comme des Palestiniens.
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux montre la mère de Younis accueillant son fils avec un manteau blanc et une guirlande de fleurs. Les deux étaient entourés d’une foule de personnes, dont beaucoup semblaient être des journalistes.
تغطية صحفية: "استقبلته عريساً.. والدة المحرر ماهر يونس تحتضن ابنها بعد 40 عاما من أسره في سجون الاحتلال". pic.twitter.com/IjbXF0VbD1
— وكالة شهاب للأنباء (@ShehabAgency) January 19, 2023
Après avoir été accueilli par sa famille et ses amis, Maher Younis a appelé à « l’unification de toutes les factions palestiniennes car les prisonniers de sécurité souffrent beaucoup », selon la chaîne publique israélienne Kan.
« Ensemble, nous pouvons réussir. Nous sommes dans une période politique difficile et nous devons nous battre intelligemment », a-t-il déclaré. « Nous sommes une nation de héros. Nous ne nous rendrons pas. L’État a demandé de ne pas célébrer. Mes salutations à tous les membres des familles des prisonniers. J’espère qu’ils seront bientôt libérés. »
Younis a également reçu un appel de félicitations du dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, qui a salué l’ancien prisonnier comme un « symbole du peuple palestinien ». Selon les médias palestiniens, Younis a déclaré à Abbas, « je suis prêt à servir 40 ans de plus afin de libérer la patrie de la Palestine ».
Dans les jours qui ont suivi la libération de Karim Younis, des célébrations ont eu lieu dans sa ville natale. Trois hauts responsables de l’AP qui lui avaient rendu visite se sont vus retirer leur permis d’entrée en Israël par le ministre de la Défense, Yoav Gallant.
Ben Gvir s’est prononcé en faveur de la peine capitale pour les délits de terrorisme. Il a critiqué les efforts de la police contre les nationalistes juifs et ce qu’il considère comme une approche trop douce envers les suspects non-juifs.
Les législateurs de droite travaillent à l’adoption d’un projet de loi visant à révoquer la citoyenneté des terroristes condamnés, qui a été adopté en première lecture la semaine dernière.