Dieudonné condamné en Belgique à 2 mois ferme pour antisémitisme
Le polémiste doit également payer 9.000 euros d'amende
Dieudonné a été condamné mercredi par le tribunal correctionnel de Liège (Belgique) à deux mois de prison ferme et 9.000 euros d’amende pour incitation à la haine, a-t-on appris auprès d’un des avocats de la partie civile.
Le jugement « considère que toutes les infractions reprochées Dieudonné sont établies : à la fois l’incitation à la haine et diffusion de propos haineux mais aussi l’infraction de négationnisme », a expliqué à l’AFP Me Eric Lemmens, qui représentait les organisations juives de Belgique.
Dieudonné était poursuivi pour des propos tenus lors d’un spectacle en mars 2012 à Herstal, dans la région de Liège, devant un millier de spectateurs, et qui avait été enregistré par la police.
Le polémiste peut faire appel de la sentence qui le condamne également à publier la décision du tribunal à ses frais dans les deux grands quotidiens francophones belges Le Soir et La Libre Belgique.
A l’issue de l’enquête, la justice avait retenu plusieurs préventions à son encontre : « incitation à la haine », « tenue de propos antisémites et discriminatoires », « diffusion d’idées à caractère raciste », « négationnisme » et « révisionnisme ».
Dans un long prononcé, le juge Franklin Kuty a notamment relevé des propos racistes, haineux et stigmatisants de Dieudonné, selon l’agence de presse Belga.
Le tribunal a également retenu des propos incitatifs à la haine et à la violence à l’encontre des juifs, a ajouté Belga.
L’avocat de Dieudonné n’était pas joignable dans l’immédiat. Le polémiste n’était pas présent au moment du jugement, ni durant le procès.
La décision « est motivée de manière extrêmement précise et détaillée », s’est félicité Me Lemmens. « Pour moi c’est un jugement plus que satisfaisant, une grande victoire », a ajouté l’avocat qui représentait également le Foyer culturel juif de Liège.
Ce type de jugement, prononcé « dans le cadre d’une expression prétendument artistique, ce qui n’est pas le cas dans notre esprit », est « rare », a-t-il ajouté.