Israël en guerre - Jour 431

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Discours intégral de Gallant : Il n’y aura pas d’expiation pour l’abandon des otages

Le ministre de la Défense dit avoir été limogé pour avoir exigé le service militaire pour tous, un accord sur les otages et une commission d'enquête sur les échecs du 7 octobre

Le ministre de la Défense Yoav Gallant salue en signe de respect les forces de sécurité israéliennes à la fin d'une conférence de presse et après avoir été limogé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, au ministère de la Défense à Tel-Aviv, le 5 novembre 2024. (Crédit : Reuters/Nir Elias)
Le ministre de la Défense Yoav Gallant salue en signe de respect les forces de sécurité israéliennes à la fin d'une conférence de presse et après avoir été limogé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, au ministère de la Défense à Tel-Aviv, le 5 novembre 2024. (Crédit : Reuters/Nir Elias)

Voici le texte intégral de l’adresse à la nation du ministre de la Défense Yoav Gallant, trois heures environ après son limogeage par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le 5 novembre 2024.

Quelques minutes avant 20 heures, le Premier ministre m’a informé qu’il avait décidé de me démettre de mes fonctions de ministre de la Défense, en pleine guerre.

J’ai clairement indiqué au Premier ministre que mes priorités, restées constantes et claires tout au long de près de cinquante ans de service public, sont les suivantes : L’État d’Israël ; Tsahal et l’establishment de la sécurité, et seulement après, tout le reste, mon avenir personnel.

La décision de me démettre de mes fonctions intervient après une série de réalisations impressionnantes, sans précédent dans l’histoire de l’État d’Israël. Des opérations de Tsahal, du Shin Bet, du Mossad et de l’ensemble du système de sécurité.

Nous avons frappé à Gaza et au Liban, en Judée et en Samarie. Nous avons éliminé des chefs terroristes à travers le Moyen-Orient et, pour la première fois, mené une frappe précise et létale en Iran, parmi d’autres opérations.

Je suis fier des résultats obtenus par les services de sécurité. J’ai confiance dans les commandants et les soldats.

La sécurité d’Israël a été et reste la mission de ma vie, et je m’y engage pleinement.

Depuis le 7 octobre je me suis concentré sur un seul et unique objectif : la victoire dans la guerre.

Tout au long de l’année écoulée, j’ai dirigé les services de sécurité afin d’atteindre cet objectif pour l’État d’Israël et ses citoyens, en apportant un soutien total à Tsahal, au Shin Bet, au Mossad et au ministère de la Défense.

Mon licenciement est dû à des désaccords sur trois points principaux :

Le premier est ma position ferme selon laquelle toute personne en âge de conscription doit servir dans Tsahal et défendre l’État d’Israël.

Ce n’est plus seulement une question de société ; c’est la question la plus cruciale pour notre existence – la sécurité de l’État d’Israël et des habitants de Sion.

Au cours de cette campagne, nous avons perdu des centaines de soldats, nous avons eu des milliers de blessés et d’invalides, et la guerre n’est pas finie.

Les années à venir nous aurons à faire face à des défis complexes ; les guerres ne sont pas terminées et le bruit des batailles ne s’est pas éteint. Nous devons affronter ces défis futurs et nous préparer.

Dans ces circonstances, il n’y a pas de choix – tout le monde doit servir dans Tsahal et participer à la mission de défendre l’État d’Israël.

Nous ne devons pas permettre qu’une loi discriminatoire et corrompue soit adoptée à la Knesset, qui exempterait des dizaines de milliers de citoyens de ce fardeau. Le temps du changement est venu.

La deuxième question concerne notre obligation morale et notre responsabilité de ramener nos fils et nos filles kidnappés le plus rapidement possible, avec le plus grand nombre en vie, auprès de leurs familles.

En raison de mon rôle, de mon expérience et des réalisations militaires de l’année écoulée, avec une vision claire de la réalité, j’affirme que cet objectif est réalisable, mais qu’il implique des compromis douloureux qu’Israël peut supporter, et que Tsahal peut gérer.

Nous ne pouvons pas ramener les otages qui sont morts.

Il n’y a pas et il n’y aura pas d’expiation pour l’abandon des otages. Ce sera la marque de Caïn sur le front de la société israélienne et de ceux qui suivent cette voie erronée.

La troisième question est la nécessité de tirer des leçons par le biais d’une enquête approfondie et pertinente. Au niveau national – politique, sécuritaire et militaire – il y a une manière de découvrir la vérité et en tirer des enseignements : une commission d’enquête d’État.

Je l’ai dit et je le répète, je suis responsable du dispositif de sécurité mis en place au cours des deux dernières années, de ses succès comme de ses échecs. Seule un éclaircissement et une enquête honnête nous permettront de tirer des enseignements et de nous renforcer pour faire face aux défis futurs.

Je déclare ici, aussi clairement et explicitement que possible, que des défis difficiles nous attendent encore ; contre l’Iran et ses alliés dans la région.

Le dispositif de sécurité est solide ; nous frappons nos ennemis et les vainquons. Mais la bataille n’est pas terminée. Malheureusement, nous sommes destinés à vivre encore de nombreuses années par l’épée, mais il vaut mieux que l’épée reste dans nos mains plutôt que de l’avoir sous nos gorges.

À cet égard, je dis : Tsahal et les autres organisations de sécurité sont le bouclier qui garantit la vie à l’État d’Israël. Je n’ai pas permis et je ne permettrai pas que l’on fasse du mal à Tsahal ou aux autres organisations de sécurité, aux commandants et aux soldats.

Citoyens d’Israël, je continuerai à défendre mes priorités et les principes que j’ai énoncés. Tout au long de mes années au sein de Tsahal, lors des entraînements et des opérations, sur terre, sur et sous l’eau, j’ai appris que dans l’obscurité et le brouillard, il faut naviguer à la boussole. Dans notre situation, lorsque le brouillard de la guerre est épais et que l’obscurité morale nous engloutit, je m’accroche à la boussole.

J’espère qu’en plus de l’establishment de la sécurité, qui a toujours suivi cette voie, nos élus l’adopteront également. C’est la chose à faire, à la fois sur le plan pratique et moral.

En cette occasion, je tiens à saluer les morts et leurs familles, les blessés et les mutilés, les captifs et leurs familles, et les combattants de l’armée israélienne où qu’ils soient. J’ai confiance en vous et je vous salue.

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