Doha va acheter pour 500 millions de dollars d’obligations libanaises
L'achat d'obligations gouvernementales libanaises a des implications politiques, le Qatar étant au centre d'un différend avec d'autres pays arabes, sur le financement du terrorisme
Le Qatar a annoncé lundi son intention d’acheter des obligations du gouvernement libanais à hauteur de 500 millions de dollars, au lendemain de la participation de son émir, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, à un sommet économique arabe à Beyrouth.
« Le Qatar va acheter des obligations gouvernementales libanaises d’un montant de 500 millions de dollars », a déclaré le ministre des Affaires étrangères du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane Al-Thani, dans un communiqué cité par l’agence de presse officielle QNA.
Peu de chefs d’Etat arabes ont participé au sommet économique de Beyrouth, qui a notamment appelé à la création d’une banque pour financer la reconstruction des pays arabes affectés par des conflits armés.
La décision de Doha a été prise à l’issue d’une rencontre lundi entre l’émir et le président libanais Michel Aoun, selon le ministre du Qatar.
Cheikh Mohammed a dit souhaiter « la stabilité et la prospérité à la République libanaise et au peuple libanais, et le redressement de l’économie libanaise ».
Le Liban traverse des difficultés économiques, comme l’a souligné début janvier Saad Hariri, qui peine à former un gouvernement près de huit mois après sa nouvelle désignation au poste de Premier ministre.
L’achat d’obligations gouvernementales libanaises a des implications politiques, le Qatar étant au centre d’un âpre différend avec d’autres pays arabes du Golfe, dont l’Arabie saoudite, soutien traditionnel de M. Hariri.
L’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte ont rompu le 5 juin 2017 tout lien diplomatique et économique avec le Qatar, en l’accusant de soutenir des mouvements extrémistes et de se rapprocher du rival régional de Ryad, l’Iran.
Le Qatar rejette en bloc ces affirmations, accusant en retour ses voisins d’oeuvrer à un changement de régime à Doha.