Dor Shafir et Savyon Kipper, 30 et 31 ans : Les « inséparables » fiancés
Ils ont été assassinés au festival Psyduck, le 7 octobre, par des terroristes du Hamas
Dor Hanan Shafir, 30 ans, originaire de Modiin et sa fiancée Savyon Chen Kipper, 31 ans, qui habitait Kiryat Ono, ont été assassinés par les terroristes du Hamas lors du festival de musique Psyduck qui était organisé près de Nirim, le 7 octobre.
Kipper a été inhumée le 10 octobre à Petah Tikva. C’est pendant ses funérailles que la nouvelle de la mort de Shafir a été révélée. Il a été enterré le lendemain, le 11 octobre, à Modiin.
Le couple devait se marier l’année prochaine et se rendre à l’autel au son de la chanson de Kobi Aflalo, « Ma alev bokher [ce que le coeur choisit]. »
Aflalo a interprété la chanson lors de l’enterrement de Shafir.
Shafir, un ressortissant israélo-irlandais, laisse derrière lui ses parents, Miryam et Itzik, ainsi que trois frères et sœurs. Kipper laisse, de son côté, son père et sa mère, Avi et Ricky, et trois frères et sœurs.
Shafir était producteur de la série populaire de podcasts « Osim Historia » (On fait l’Histoire) avant qu’il ne continue sa carrière en indépendant. Il avait combattu lors de l’Opération bordure protectrice, en 2014, et il avait souffert d’un trouble du stress post-traumatique après cette expérience. Shafir était devenu activiste, prenant la défense des soldats atteints de TSPT.
Sa mère, Myriam, a dit à Ynet qu’il avait un tatouage disant « Vis le moment présent » en anglais : « En ce moment, c’est dur pour nous mais nous choisirons d’adopter cette devise plus tard et pour toute notre vie parce que c’est ce que Dor aurait voulu ».

Il aimait particulièrement les céréales « Kariot » avec du lait – des céréales qui ont été proposées en abondance aux visiteurs pendant la semaine de deuil juive, la shiva. Le tatouage de Shafir, montrant un lion en train de manger des « Kariot », très populaires en Israël, a été gravé sur sa stèle. Plusieurs de ses amis se sont fait tatouer un bol de céréales avec le mot « Dor » inscrit sur la cuillère, sur la cheville, pour lui rendre hommage après sa mort.
La sœur de Shafir, Ofek Shafir, a écrit sur Facebook qu’elle voulait pouvoir « suspendre le temps pendant un moment, revenir à ces moments beaux, à ces bons moments ; passer un peu de temps avec toi et te faire une tonne de câlins… J’espère que tu sais combien tu étais quelqu’un de bon et j’espère que Savyon est à côté de toi. Tu es la preuve que malgré les difficultés, on peut vivre dans l’authenticité ».
Ran Levi, qui travaillait avec Shafir, s’est souvenu « de longues conversations avec une cigarette et un café sur le grand balcon du bureau, de nos rires lors des réunions hebdomadaires du personnel, des moments passés ensemble dans le studio à tenter de résoudre des problèmes de son énervants… Tu étais un professionnel au sens propre du terme et plus que tout, tu étais un bon ami et une personne merveilleuse ».

Kipper était institutrice à Tel Aviv et elle étudiait la communication visuelle à l’Institut des technologies de Holon – et elle était aussi une artiste de talent. Son dernier projet s’appelait « TELEKID » – une application visant à améliorer la communication entre les parents et les employés de crèche. Ses camarades et sa famille espèrent pouvoir le terminer en sa mémoire.
L’une de ses amies, Leoni Dahan, s’est souvenue sur Facebook d’une décennie d’amitié : « Tous les moments importants de ma vie, tu as été là ; tu as toujours été présente ».
« Tu étais haute en couleur, facile à vivre, toujours souriante, spontanée et drôle », a écrit Dahan. « Tu amenais tant de couleurs et tant de rires dans ma vie. Tu as été à mes côtés à tous les moments importants, à tous les tournants – tu étais là… Je voudrais que tout le monde, sur la Terre entière, sache combien tu étais quelqu’un de particulier. Pleine de cœur. Riche de valeurs. »
« Tu t’es occupée des enfants pendant un si grand nombre d’années avec amour, avec un sentiment de mission à réaliser », a-t-elle ajouté. « Tu étais une enfant de la nature, une âme merveilleuse et gentille, toujours élégante, toujours soucieuse d’aider qui en avait besoin… Tu étais une lumière, un rayon de soleil ».
Naama Regev, une amie de Kipper, a évoqué sur LinkedIn les funérailles de cette dernière – avec une cérémonie qui a été interrompue à plusieurs reprises par les sirènes d’alerte à la roquette puis par l’annonce de la mort de Shafir, dont le corps sans vie venait d’être retrouvé : « C’est sa sœur qui a fait part de la nouvelle avec le haut-parleur, et nous nous sommes effondrés encore davantage. Ce couple, dont nous pensions que nous danserions lors de son mariage, a disparu pour l’éternité. Et tout ce à quoi j’ai pu penser à ce moment-là, cela a été à la chronologie précise – cette manière dont la nouvelle a été connue peu avant que Savyon ne soit inhumée. Comme si elle avait attendu d’entendre ce qui lui était arrivé à lui, à l’amour de sa vie ».
Stav Kipper, la sœur de Savyon, a expliqué que le couple s’était rencontré, il y a quelques années, et qu’il s’était ensuite perdu de vue, tissant à nouveau des liens via une application de rencontre, il y a un peu plus d’un an. Ils « se sont vus pour boire un café et ensuite, ils sont devenus inséparables. Ils avaient un amour énorme l’un pour l’autre et ils ont très rapidement eu le sentiment d’avoir trouvé leur âme sœur. Ils se sont épanouis ensemble et cela a été pour elle la plus belle année de sa vie ».
Stav a indiqué que sa sœur était « magique ; c’était une artiste qui faisait du dessin depuis un très jeune âge. Tous ceux qui l’a rencontraient évoquaient sa crinière bouclée, pleine de joie et de bonne énergie. C’était une fille formidable pour ma mère et une sœur formidable pour moi, avec un cœur d’or et une forte attirance pour tout ce qui relevait de l’éducation ».
La mère de Dor, Miryam, a dit à Ynet que le couple « prévoyait de se marier et d’avoir des enfants… Aux funérailles de Dor, nous avons eu le sentiment que lorsqu’il est monté au ciel, il y avait une huppa [cérémonie de mariage] qui était dressée là-bas. Nous avons le sentiment qu’ils sont ensemble et nous le pensons vraiment ».