Dror Kaplun, 68 ans : ce grand-père commençait tout juste à profiter de la retraite
Assassiné par des terroristes du Hamas dans le kibboutz Beeri le 7 octobre, sa mort a été confirmée le 7 décembre
Dror Kaplun, 68 ans, a été assassiné par des terroristes du Hamas au kibboutz Beeri le 7 octobre.
Sa femme, Marcelle Frailich Kaplun, a elle aussi été assassinée à l’intérieur du kibboutz ce jour-là. En l’absence de corps, on a pensé, un temps, que Dror avait été pris en otage, son téléphone ayant en outre été retrouvé à Gaza.
Dans les heures qui ont suivi l’attaque, les enfants de Kaplun ont vu une vidéo du Hamas montrant Marcelle et Dror en pyjama, semble-t-il indemnes, les pieds nus et les mains liées, emmenés de force par des terroristes dans une rue de Beeri. Mais le lendemain, une autre vidéo les montrait allongés sur un trottoir, inertes, avec d’autres personnes.
En décembre, le kibboutz a annoncé que des archéologues de l’Autorité des antiquités d’Israël avaient trouvé une correspondance entre son ADN et des os découverts près de la clôture du kibboutz Beeri.
Dror a été inhumé le 10 décembre au kibboutz Mishmarot. Il laisse derrière lui ses trois enfants – Maayan, Noam et Moran -, ses cinq petits-enfants – Yuval, Ofir, Nir, Alon et Klil – et son frère Yehuda.
Fils de rescapés de la Shoah, Dror avait vu le jour au kibboutz Ruhama, là où il a grandi, avec son frère, dans un quartier pour enfants, collectionnant les timbres, jouant aux échecs et participant à des compétitions de volley-ball.
Dror avait fait son service dans la brigade parachutiste avant de devenir commandant de peloton Golani.
Après son service, il avait obtenu une licence en économie au Ruppin Academic College et travaillé dans un verger du kibboutz Ruhama, puis dans son usine de brosses à dents.
Il avait ensuite aidé le kibboutz à passer du modèle collectif au modèle privé, ce qu’il a par la suite reproduit, en qualité de gestionnaire, au sein de plusieurs kibboutzim de la région, peut-on lire dans la notice nécrologique rédigée par le kibboutz Beeri.
En 1980, il avait épousé Rosemary, bénévole britannique rencontrée au kibboutz, avec laquelle il avait eu trois enfants, avant de divorcer en 2003. Peu de temps après, Ayelet Goddard, elle aussi assassinée le 7 octobre, lui avait présenté Marcelle et le couple s’était installé à Beeri.
Cela faisait tout juste un an que Dror avait pris sa retraite lorsqu’il a été tué : il passait son temps à lire, faire de l’exercice, cuisiner de bons repas sains et profiter de ses petits-enfants bien-aimés.
La fille de Marcelle, Mor Strikovski, a écrit sur Facebook que Dror était « un homme absolument unique, gentil et généreux, sincère et honnête, au plus profond de son cœur et de son âme ».
Elle a précisé que, quand bien même, ils « s’étaient connus tardivement, tous avaient l’impression qu’il avait toujours été là. Nous avons eu le privilège de te connaitre et tu es devenu pour nous un père et un grand-père, alors que les choses n’étaient pas simples. »
Mor a ajouté que Dror était toujours de « bon conseil et incroyablement attentionné. Avec ta gentillesse et le calme qui te caractérisait tant, tu étais l’alpha et l’oméga de ma mère, un véritable cadeau, vous étiez totalement complémentaires et vous étiez tellement heureux ensemble… au moins, maman et toi êtes ensemble. »
Sa fille Noam lui a écrit : « Merci de m’avoir donné la vie ; comme tu le disais, c’est le plus beau des cadeaux. Je n’oublierai jamais ton pain perdu du samedi matin, les randonnées autour du kibboutz. Quand je repense à tout ça, je me sens triste parce que tu es parti, que tu ne seras plus là pour moi ou pour tes petits-enfants. »
Pour lire d’autres hommages sur les victimes des massacres du Hamas du 7/10/2023 et de la guerre qui s’en est suivie, cliquez ici.