Israël en guerre - Jour 63

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Dublin reconnaîtra la Palestine si les négociations restent dans l’impasse

Lors d'une conférence de presse avec le ministre des Affaires étrangères de l'AP, Simon Coveney avertit que "de nombreux pays d'Europe" pourraient faire de même

Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, parle aux médias à la Iveagh House à Dublin, le 16 août 2017 (Crédit : Brian Lawless/PA via AP)
Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, parle aux médias à la Iveagh House à Dublin, le 16 août 2017 (Crédit : Brian Lawless/PA via AP)

L’Irlande est devenu le deuxième pays européen en une semaine à dire qu’il reconnaîtrait un État palestinien si les négociations de paix avec Israël devaient rester dans l’impasse.

Lors d’une conférence de presse qui a eu lieu samedi à Dublin aux côtés de son homologue de l’Autorité palestinienne (AP) Riyad al-Malki, le ministre irlandais des Affaires étrangères a donc indiqué que son pays avait prévu de reconnaître un État palestinien dans le cadre d’un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens, mais que l’absence de toute avancée dans les pourparlers signifiait que « nous aurons peut-être à oublier la seconde partie du plan », selon le journal Irish Times.

Coveney a suggéré que l’Irlande – dont le gouvernement est considéré comme l’un des plus pro-palestiniens en Europe – pourrait ne pas être la seule nation européenne à prendre une telle initiative.

« Nous avons fait le choix de ne pas reconnaître officiellement encore l’Etat de Palestine », aurait-il dit. « Mais si cette impuissance perdure en termes de dialogue, nous serons forcés de revoir ce choix pour des raisons manifestes, comme cela sera le cas également, je le pense, d’un grand nombre d’autres pays en Europe ».

Ces commentaires sont survenus seulement trois jours après que le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Borrell, a confirmé que l’Espagne poussait l’Union européenne à reconnaître un État de Palestine. Des informations antérieures avaient laissé entendre que Madrid reconnaîtrait un État palestinien indépendamment de la position adoptée par le bloc.

La veille, vendredi, après une rencontre avec le président français Emmanuel Macron à Paris, le président de l’AP Mahmoud Abbas avait expliqué que la France, elle aussi, étudiait de plus en plus la possibilité de reconnaître un État palestinien.

Le président français Emmanuel Macron pose avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas après leur rencontre à l’Elysée, à Paris, le 21 septembre 2018. (AFP / Ludovic Marin)

« Les Français se préoccupent très certainement beaucoup de cette question », avait confié Abbas aux journalistes. « Ils l’examinent de plus en plus. Ils estiment que c’est l’une des questions les plus importantes sur laquelle concentrer leur attention ».

Coveney a rencontré Maliki alors qu’Abbas s’est rendu à Dublin avant de partir à l’Assemblée générale des Nations unies à New York.

Coveney a également déclaré que l’Irlande réfléchissait à rassembler les leaders arabes et européens pour relancer les négociations de paix, a annoncé le Irish Times.

Maliki a salué cette idée, disant que c’était l’opportunité pour « la communauté internationale de prendre ses responsabilités en faveur d’un passage à l’action en ce qui concerne le processus de paix israélo-palestinien ».

Coveney a aussi promis d’augmenter la contribution versée par l’Irlande à l’agence de l’ONU chargée des réfugiés palestiniens, l’UNRWA, de plus de la moitié. Elle passera d’approximativement 5 millions de dollars à 8 millions de dollars annuels pour aider à compenser la décision prise par l’administration Trump de réduire de plus de 200 millions de dollars la contribution américaine à l’organisation.

Il a également critiqué la fermeture par l’administration Trump de la mission de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) à Washington, ce mois-ci, disant que « nous avons besoin d’un dialogue substantiel si nous voulons trouver une issue au processus de paix au Moyen-Orient. Nous pensons que fermer les canaux de communication n’est jamais une bonne idée ».

Ces propos sont venus suivre l’avancée devant la chambre haute du Parlement irlandais, au mois de juillet, d’un projet de loi qui criminalisait le commerce avec les entreprises israéliennes basées dans les implantations de Cisjordanie.

Le Sénat irlandais débat d’une loi interdisant le commerce de bien provenant de colonies, le 11 juillet 2018 (Crédit : capture d’écran oireachtas.ie)

A l’époque, Coveney s’était opposé à cette législation. Alors que le ministre des Affaires étrangères avait déclaré qu’il pouvait « comprendre émotionnellement » ce texte, déplorant la « profonde injustice » subie par les Palestiniens pendant des décennies, il avait ajouté qu’il y avait des raisons légales et politiques importantes de s’y opposer.

En tant que membre de l’Union européenne, l’Irlande n’avait pas le droit d’interdire l’importation de produits disponibles ailleurs dans l’Union, avait-il expliqué, et « le passage de la loi contreviendrait à la loi européenne ».

Plus important peut-être, avait ajouté Coveney, adopter cette loi aurait marginalisé l’Irlande en tant que partie prise au sérieux par les Israéliens et par les Palestiniens, diminuant grandement sa capacité à influencer la politique de l’UE au Moyen-Orient.

Plus de 130 pays ont reconnu un État palestinien mais certains membres parmi les plus influents de la communauté internationale – et notamment la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis – n’ont pas entrepris une telle initiative.

Lors d’une conférence de presse qui avait eu lieu au siège de l’UE, au mois de janvier, le président de l’AP avait appelé les pays-membres à reconnaître « l’Etat de Palestine », une telle démarche, selon lui, encourageant les Palestiniens à conserver un espoir de paix.

Israël maintient depuis longtemps que la reconnaissance d’un Etat palestinien viendrait durcir les positions palestiniennes en termes de négociations, rendant plus difficile la conclusion d’un accord de paix final.

A l’Assemblée générale, les responsables palestiniens ont indiqué qu’Abbas prévoyait de faire un discours « extraordinaire », appelant la communauté internationale à venir au secours de la solution à deux États ou à l’enterrer.

JTA a contribué à cet article.

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