Egypte : les autorités ferment des cafés ouverts pendant le Ramadan
Légalement, les cafés ne sont pas tenus de fermer et peuvent même servir des clients en journée
Les autorités locales d’un quartier de la capitale égyptienne ont fermé plusieurs cafés ouverts pendant le mois de jeûne musulman du ramadan, invoquant l’absence de certaines autorisations nécessaires à leur fonctionnement, selon le site internet d’un quotidien égyptien.
Légalement, les cafés et les restaurants ne sont pas tenus de fermer durant le ramadan et peuvent servir les clients même avant la rupture du jeûne, qui a lieu au coucher du soleil.
Mais par respect pour les traditions et en raison des pressions sociales au sein d’une société conservatrice, les établissements ouverts se font discrets, en gardant par exemple leur devanture baissée.
Une vidéo postée mercredi sur le site internet du quotidien privé el-Watan montre des responsables d’Agouza – un quartier de classe moyenne dans le centre du Caire – en train de fermer plusieurs petits cafés populaires, demandant aux clients qui fument la chicha de partir et saisissant les narguilés et les chaises de ces établissements.
« Notre action aujourd’hui s’applique aux cafés ouverts en journée pendant le ramadan et qui n’ont pas les autorisations » nécessaires, explique dans la vidéo un adjoint du chef de l’administration du quartier d’Agouza, Farag Abdelatti.
Un responsable de cette autorité locale, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, a confirmé à l’AFP l’authenticité de la vidéo, expliquant à contrecœur que ces fermetures étaient aussi dues à l’absence de certaines autorisations, notamment celles requises pour servir le narguilé.
Le ramadan, l’un des cinq piliers de l’islam, est conçu comme un effort spirituel et une lutte contre la séduction des plaisirs terrestres durant la journée.
Dimanche déjà, Dar al-Iftaa, la plus haute autorité religieuse d’Egypte, avait fait polémique sur les réseaux sociaux en affirmant sur sa page Facebook que « briser ouvertement le jeûne durant le ramadan (…) était une sorte d’anarchie et une atteinte au caractère sacré de l’islam ».
« Briser ouvertement le jeûne du ramadan, c’est pêcher ouvertement. C’est contraire à l’ordre établi dans les pays musulmans », affirme le communiqué de Dar al-Iftaa, une institution qui édicte chaque année des dizaines de milliers d’avis juridiques et consultations (fatwas) qui influencent la vie quotidienne en Egypte sans toutefois avoir force de loi.