Ehud Barak a confirmé vouloir fonder un nouveau parti avant les élections
L'ancien Premier ministre a annoncé qu'il ne reviendrait pas au parti Travailliste et demandé à ce que le centre-gauche s'unisse autour d'un bloc afin de vaincre Netanyahu
Vendredi, l’ancien Premier ministre Ehud Barak a confirmé des rumeurs circulant depuis un certain temps, selon lesquelles il cherchait à former un nouveau parti politique à l’approche des secondes élections israéliennes de l’année.
Dans un entretien avec la Douzième chaîne d’information, Barak a démenti qu’il allait revenir au parti Travailliste mais a annoncé qu’il pourrait envisager de rejoindre son ancien parti dans le cadre de la formation d’un bloc anti-Netanyahu.
« Je ne me présenterai pas au sein du parti Travailliste. J’ai décidé d’explorer le besoin de mettre en place un parti et j’annoncerai bientôt si je présente une liste aux prochaines élections [en septembre] », a-t-il dit.
La semaine dernière, trois grands médias israéliens ont annoncé que Barak cherchait plusieurs personnalités politiques avec lesquelles s’associer, y compris Tzipi Livni, ancienne chef du parti Hatnua, Dan Meridor, ancien ministre du Likud, Adina Bar-Shalon, fille de l’ancien chef spirituel du Shas Ovadia Yosef, et Yair Golan, ancien vice-chef d’Etat-major.
Barak a refusé de confirmer avec qui il échangeait, déclarant qu’il « parle à tout le monde pour voir si moi, et des gens comme moi, peuvent rassembler une union des forces du centre-gauche qui empêchera ce qui s’est produit lors des dernières élections ».
« Je suis intéressé pour voir si nous pouvons construire un bloc qui peut battre [le Premier ministre Benjamin] Netanyahu. Le bloc est l’élément principal, pas le parti », a-t-il dit en ajoutant que les partis de centre-gauche avaient besoin de modifier leurs tactiques.
Il a refusé de dire s’il voudrait absolument mener le bloc.
Aux élections d’avril, le parti centriste Kakhol lavan dirigé par l’ancien chef de l’armée Benny Gantz a reçu le même nombre de sièges à la Knesset que le Likud de Netanyahu, mais il n’a pas eu l’opportunité de tenter de former une coalition.
De son côté, Netanyahu n’est pas parvenu à former une coalition de majorité et a dissous la Knesset de 120 membres.
Les rumeurs sur les intentions de Barak de revenir en politique circulent depuis déjà longtemps. Même s’il a servi en tant que ministre de la Défense dans un gouvernement de Netanyahu entre 2009 et 2013 – en se séparant du parti Travailliste en 2011 pour former le parti Indépendant, qui n’a pas duré longtemps, pour rester au gouvernement – Barak est devenu ces dernières années l’une des voix les plus critiques de Netanyahu.
Barak aurait déjà tâté le terrain auprès de députés Travaillistes de la Knesset, cherchant leur soutien potentiel pour diriger de façon temporaire le parti en difficulté pendant un an et le conduire pour les élections.
Mais Barak a affirmé qu’il avait décidé qu’il ne s’agissait pas de la bonne voie pour lui.
« J’ai eu plus d’une offre pour diriger le parti Travailliste. J’ai décidé qu’il n’était pas juste de me présenter pour la direction du parti Travailliste, a-t-il dit, ajoutant qu’il ne voulait pas soutenir un candidat à la succession d’Avi Gabbay qui a démissionné après que le parti a obtenu le pire score de son histoire avec seulement six sièges.
Ce n’est pas la première fois que Barak, âgé de 77 ans, envisage de revenir en politique.
L’ancien Premier ministre et chef de l’armée a tâté le terrain plusieurs fois au fil des dernières années et a laissé entendre en décembre dernier qu’il se présenterait si un bloc politique de centre-gauche était formé, mais il a fini par ne pas participer aux élections d’avril.