Eisenkot déclare qu’il savait que Netanyahu voulait mettre sur écoute des responsables israéliens en 2013
L'ancien chef d'état-major a corroboré les déclarations de l'ancien chef du Shin Bet Yoram Cohen ; le Likud a contre-attaqué en accusant Eisenkot de « se rendre » au Hamas et à l'axe iranien

Le député du parti HaMahane HaMamlachti Gadi Eisenkot a affirmé qu’il était au courant d’une instruction présumée donnée en 2013 par le Premier ministre Benjamin Netanyahu au chef du service de sécurité Shin Bet visant à effectuer une surveillance illicite des hauts fonctionnaires afin d’empêcher les fuites dans les médias.
« Je savais qu’on leur avait demandé de procéder à une surveillance, et je peux dire que j’ai même été consulté », a déclaré Eisenkot, qui était alors le secrétaire militaire de Netanyahu, au radiodiffuseur public Kan. « Je n’étais pas une cible parce qu’il me faisait confiance, mais j’étais au courant des histoires en temps réel. »
Il a affirmé qu’il était chargé des actions de surveillance menées pour le compte du cabinet de Netanyahu.
Ces remarques confirment une allégation faite la semaine dernière par l’ancien chef du Shin Bet, Yoram Cohen, dans une déclaration à la Cour suprême.
Cohen a affirmé qu’en 2013, Netanyahu lui avait demandé d’utiliser des outils de renseignement pour surveiller toute personne ayant connaissance d’une opération israélienne imminente dans un pays hostile, jusqu’à ce que l’opération soit terminée. Cohen a déclaré qu’il avait refusé, disant à Netanyahu qu’il était inapproprié pour le Shin Bet d’utiliser des outils conçus pour des missions d’espionnage et pour prévenir des attaques terroristes contre des « centaines » de membres des agences de renseignement israéliennes, y compris leurs chefs.
Le Mouvement pour un gouvernement de qualité en Israël a soumis ce document à la Cour suprême comme preuve à l’appui de sa requête contre Netanyahu et la décision du gouvernement de limoger l’actuel chef du Shin Bet, Ronen Bar.
Eisenkot a également réitéré ses critiques à l’égard de la gestion de la guerre par Netanyahu, des attaques de son gouvernement contre les responsables des services de sécurité qui mènent des enquêtes sur des actes répréhensibles présumés dans son bureau, et de ses conseillers qui auraient agi pour le compte d’intérêts qataris, qui sont au centre de l’une de ces enquêtes.
Le Likud de Netanyahu a répondu en accusant Eisenkot, qui a perdu un fils et un neveu lors des combats à Gaza dans la guerre actuelle, de « s’efforcer de se rendre complètement au Hamas à Gaza et à l’ensemble de l’axe iranien ». Le texte ajoute : « Le public ne croit pas au défaitisme [du centre-gauche], ni à leurs fausses enquêtes politiques, des enquêtes dont ils se font l’écho avec la coopération des médias, et qui s’effondrent à chaque fois. »

HaMahane HaMamlachti a réagi à cette réponse en accusant Netanyahu d’avoir cédé à l’extrême droite de son gouvernement, d’avoir laissé passer l’occasion de libérer les otages de Gaza et de n’avoir lancé une offensive terrestre à Gaza que sous la pression du parti centriste au début de la guerre.
« Il est temps que le Premier ministre qui a supervisé le plus grand échec depuis la création de l’État cesse de céder à toutes les demandes politiques et fasse ce qui est bon pour l’État d’Israël — rendre les otages, contrecarrer les capacités nucléaires de l’Iran, faire passer un projet pour l’enrôlement [des haredim], former une commission d’enquête [sur l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023], et aller aux élections. »