Elections israéliennes : tour d’horizon du nouveau Parlement
Le décompte ne devrait être final qu'après le dépouillement du vote des soldats, des prisonniers et des diplomates, qui pourrait altérer légèrement la ventilation
La presque totalité des bulletins est dépouillée après les législatives de mardi en Israël. Voici une projection de la répartition des 120 sièges du Parlement.
Le décompte ne devrait être final qu’après le dépouillement, d’ici à jeudi soir, du vote des soldats, des prisonniers et des diplomates, qui pourrait altérer légèrement la ventilation.
Likud (droite) : 35
Kakhol lavan (centre-droit) : 35
Shas (ultra-orthodoxe) : 8
YaHadout HaTorah (ultra-orthodoxe) : 8
Hadash-Taal (arabe) : 6
Parti travailliste (centre-gauche) : 6
Yisrael Beytenu (ultra-nationaliste) : 5
Union des partis de droite (droite radicale) : 5
Meretz (gauche): 4
Koulanou (centre-droit): 4
Balad-Raam (arabe): 4
Likud
Son chef Benjamin Netanyahu, au pouvoir pendant plus de 13 ans au total, battra en juillet le record de longévité au poste de Premier ministre s’il est reconduit.
Le Likud, parti le plus important en nombre d’adhérents, défend le libéralisme en économie et soutient le développement des colonies israéliennes dans les Territoires palestiniens, illégales aux yeux du droit international.
Kakhol lavan
Benny Gantz, ancien chef de l’armée israélienne et novice en politique, s’est allié avec un autre ex-chef d’état-major, Moshe Yaalon, et l’ex-ministre des Finances Yair Lapid sur la liste Kakhol lavan.
M. Gantz s’appuie sur sa carrière militaire pour la sécurité nationale. Il s’est posé en alternative intègre et réconciliatrice à M. Netanyahu tout en endossant quasiment les mêmes visions que le Likud sur le dossier palestinien.
Shass
Shass, parti religieux représentant les juifs ultra-orthodoxes séfarades dont la vie est essentiellement centrée sur la religion, faisait partie de la précédente coalition autour de M. Netanyahu et lui a déjà renouvelé son soutien.
Yahadout HaTorah
Judaïsme unifié de la Torah, également dans la coalition sortante, représente les juifs ultra-orthodoxes ashkénazes. Son opposition au service militaire obligatoire pour les étudiants des écoles talmudiques fait du parti un partenaire très improbable pour Kakhol lavan.
Hadash-Taal
Liste la plus populaire parmi les électeurs arabes, elle allie le mouvement communiste Hadash, dirigé par Ayman Odeh, et le parti Taal d’Ahmed Tibi. En 2015, les deux partis faisaient partie de la Liste arabe unie.
Travailliste
Après la création d’Israël en 1948, le parti travailliste a dominé la politique pendant près de 30 ans, mais est en nette perte de vitesse ces dernières années, avec la droitisation de l’opinion. La tendance s’est poursuivie après l’arrivée d’Avi Gabbay à sa tête en 2017.
Yisrael Beytenu
Avigdor Liberman a quitté le gouvernement de Benjamin Netanyahu en novembre après y être entré à retardement à la suite des élections de 2015. La base du parti au programme ultra-nationaliste est constituée d’immigrants venus de l’ex-Union soviétique.
Union des partis de droite
Afin que les voix à droite ne s’éparpillent pas, M. Netanyahu a poussé Droite unie – formée de HaBayit HaYehudi et de l’Union nationale, nationalistes religieux – à accepter sur sa liste Itamar Ben Gvir, figure de Otzma Yehudit, parti d’extrême droite largement considéré comme raciste et anti-arabe. L’Union des partis de droite n’a pas assez de sièges pour que M. Ben Gvir devienne député.
Meretz
Le parti laïc et socialiste créé en 1992 et dirigé par Tamar Zandberg, a tremblé jusqu’au bout mais a réussi à franchir le seuil de 3,25 % des votes pour rester au Parlement. Meretz soutient une solution à deux Etats avec les Palestiniens.
Koulanou
Fondé en 2014 par Moshe Kahlon, ancien du Likud, Koulanou soutient largement la politique de M. Netanyahu tout en mettant l’accent sur les questions sociales.
Balad-Raam
Autre réminiscence de la Liste arabe unie de 2015, l’alliance comprend le parti nationaliste arabe Balad et le parti islamiste Raam.
Les perdants
Les sondages flatteurs avaient autorisé le parti Zehout (Identité) de Moshe Feiglin à se rêver faiseur de roi. Son programme, étrange combinaison de nationalisme religieux aux accents anti-arabes et de libéralisme économique et sociétale – prônait la légalisation du cannabis. Il n’a pas franchi le seuil requis.
Le ministres sortants de l’Education et de la Justice, Naftali Bennett et Ayelet Shaked, avaient quitté le Foyer juif pour fonder la Nouvelle droite et en appeler à un électorat plus laïc.
Pour l’instant, ils sont évincés de la Knesset (Parlement), mais les résultats des votes des soldats pourraient les faire revenir avec au moins quatre sièges.