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Elections US: Démocrates et Républicains israéliens divisés sur la normalisation

Pas d'autres accords si Trump perd, prévient Marc Zell du GOP; les liens arabo-israéliens ne sont pas nouveaux et ils se poursuivront sous Biden, selon le Démocrate Hezi Kugler

Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Hezi Kugler, (à gauche), et Marc Zell, (à droite). (Capture d'écran/YouTube, Yonatan Sindel/Flash90)
Hezi Kugler, (à gauche), et Marc Zell, (à droite). (Capture d'écran/YouTube, Yonatan Sindel/Flash90)

Les représentants israéliens des deux principaux partis américains ont débattu lundi de la question de savoir si la tendance actuelle des États arabes à normaliser leurs relations avec Jérusalem se poursuivrait si le candidat démocrate Joe Biden remportait les élections présidentielles du 3 novembre.

Hezi Kugler, des Democrats Abroad Israel [Démocrates à l’étranger – Israël], a déclaré que les récents accords négociés par les Etats-Unis avec les Emirats arabes unis, le Bahreïn et le Soudan s’inscrivaient dans une tendance plus large qui allait se poursuivre avec Biden et sa colistière, Kamala Harris, à la Maison Blanche.

« Ce sont des processus qui sont en cours depuis des années maintenant. Israël entretenait des relations discrètes, notamment avec les EAU, le Bahreïn et d’autres États du Golfe, depuis un certain temps – même avec le Soudan au cours des dernières années », a-t-il déclaré lors d’un débat virtuel pré-électoral organisé par Media Central.

Il est vrai que ces liens clandestins culminent aujourd’hui dans des traités bilatéraux, reconnaît Kugler, professeur de politique publique à l’université de Haïfa.

« Mais les politiques elles-mêmes d’encouragement discret des États-Unis aux États du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord pour renforcer leurs relations avec Israël se poursuivent depuis des années, y compris sous l’administration Obama-Biden », a-t-il affirmé.

Hezi Kugler de Democrats Abroad Israel lors d’un débat Zoom à l’approche des élections présidentielles américaines, le 26 octobre 2020. (Capture d’écran)

« Je ne doute donc pas que cela continuera une fois que Joe Biden sera élu président des États-Unis ».

Marc Zell, le président des Républicains d’Outre-mer Israël et un vice-président des Républicains d’Outre-mer, a rejeté cet argument comme étant un « prétexte ».

« Il est vrai qu’Israël a maintenu, presque depuis le début de sa création, des relations souterraines, Sub Rosa, avec ses voisins arabes, de vraiment tout le monde arabe. Ce n’est pas nouveau. Il n’y a rien de particulièrement significatif à ce sujet », a-t-il déclaré. « Ce qui est significatif, c’est quand ces relations sortent non seulement du placard, mais sont proclamées au monde dans le cadre d’une pleine normalisation. C’est tout à fait sans précédent ».

Cette combinaison d’images créée le 29 septembre 2020 montre le candidat démocrate à la présidence et ancien vice-président des États-Unis Joe Biden (à gauche) et le président des États-Unis Donald Trump s’exprimant lors du premier débat présidentiel à la Case Western Reserve University et à la Cleveland Clinic à Cleveland, Ohio, le 29 septembre 2020. (JIM WATSON et SAUL LOEB / AFP)

Zell a déclaré qu’il avait récemment visité les Émirats arabes unis et qu’il avait été surpris par le large soutien populaire, et même par « l’effusion d’affection », pour l’accord avec Israël.

« La seule façon pour que cette normalisation se poursuive est d’avoir une présidence Trump, car elle tient compte des réalités du Moyen-Orient », a-t-il affirmé.

« Pourquoi ces pays du Moyen-Orient en sont-ils venus à tendre la main à Israël ? Ils l’ont fait dans une large mesure pour se donner la main contre des ennemis communs comme l’Iran, peut-être la Turquie. Et ces pays seront très réticents, très prudents, à poursuivre cette normalisation avec une administration dirigée par Biden-Harris à Washington, à mon avis », a déclaré M. Zell. « Ils ne savent pas ce qui va se passer. »

Marc Zell, co-président des Républicains d’Outre-Mer Israël, visite le mur Occidental dans la Vieille Ville de Jérusalem le 9 novembre 2016, un jour après la victoire de Donald Trump aux élections américaines de 2016. (Yonatan Sindel/Flash90)

Il a poursuivi en citant l’ancien haut responsable de Tsahal Amos Yadlin qui a déclaré que les organisations terroristes soutenues par l’Iran ont récemment réduit les attaques contre Israël parce qu’elles s’inquiètent des représailles du président américain Donald Trump à leur égard.

« Si Trump n’est pas élu, Dieu nous en préserve, le Moyen-Orient se dirige vers la catastrophe de manière très rapide et sérieuse », a déclaré Zell.

La question de savoir si Biden aurait pu négocier des accords de normalisation entre Israël et les pays arabes a également été abordée vendredi par M. Trump lors d’un appel téléphonique avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et les dirigeants soudanais.

« Pensez-vous que Sleepy Joe aurait pu conclure cet accord, Bibi ? » a demandé le président à Netanyahu, en utilisant le surnom du Premier ministre israélien. « Je ne pense pas. »

Apparemment réticent à s’impliquer dans la politique partisane des Etats-Unis, Netanyahu réfléchit quelques longues secondes avant de répondre : « Eh bien, Monsieur le Président, une chose que je peux vous dire est que nous apprécions l’aide pour la paix de quiconque en Amérique. Et nous apprécions énormément ce que vous avez fait ».

Le président Donald Trump parle au téléphone avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au sujet d’un accord de paix Soudan-Israël, dans le bureau ovale, le 23 octobre 2020 à Washington, DC. Le président Trump a annoncé que le Soudan et Israël faisaient la paix. (Win McNamee/Getty Images/AFP)

Au cours du débat Zoom de lundi, qui a duré une heure, Kugler et Zell ont présenté des points de vue diamétralement opposés sur l’administration Trump en général et son approche du Moyen-Orient en particulier.

« Au Moyen-Orient, il n’y a pas de vide de pouvoir. Vous ne pouvez pas simplement dire ‘Je suis pour Israël’ et ensuite fuir le Moyen-Orient comme l’a fait Donald Trump », a déclaré Kugler, en reprochant à la Maison Blanche « son abdication de leadership » en Syrie.

Alors que les Républicains avaient l’habitude de critiquer l’administration Obama pour son approche de la guerre civile qui fait rage au nord d’Israël, aujourd’hui la situation dans le pays « est un amalgame du pouvoir iranien, du pouvoir russe et de l’Etat islamique… ce qui est l’un des pires cauchemars des forces de sécurité israéliennes ».

Biden a fait ses preuves en matière de soutien à Israël, a poursuivi Kugler. En tant que membre de longue date de la commission des relations étrangères du Sénat et plus tard en tant que vice-président, il a « contribué à la construction et à l’expansion des relations stratégiques entre les États-Unis et Israël », a-t-il déclaré.

« Ce ne sont pas que des mots et de la rhétorique. Biden comprend ce que signifie réellement la sécurité », a poursuivi M. Kugler. « Avec Joe Biden, Israël aura un ami à la Maison Blanche qui sera un leader mondial efficace, une personne que le monde prendra au sérieux et dont on ne se moquera pas. »

Le vice-président Joe Biden (à gauche) écoute le discours du président Barack Obama dans la salle Est de la Maison Blanche à Washington, le 14 juillet 2015, après la conclusion d’un accord nucléaire avec l’Iran. (AP Photo/Andrew Harnik, Pool)

En réponse, Zell a critiqué l’accord nucléaire iranien de 2015 qu’Obama et Biden avaient défendu, et a accusé leur administration d’avoir provoqué le soulèvement du printemps arabe, arguant qu’il avait conduit à la guerre civile syrienne qui, selon lui, a tué plus d’un demi-million de personnes. « Alors s’il vous plaît, ne nous faites pas la leçon sur la Syrie », a-t-il accusé.

« Ce président [Trump], en revanche, a réalisé au Moyen-Orient des choses remarquables que la plupart des gens, y compris l’administration Obama, croyaient impossibles ».

L’actuelle Maison Blanche, a-t-il soutenu, a mis fin à l’accord avec l’Iran ; a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël et y a déplacé son ambassade ; a fermé l’ambassade palestinienne de facto à Washington ; réduit le financement de l’aide palestinienne ; reconnu la souveraineté israélienne sur le plateau du Golan ; déterminé que les implantations israéliennes en Cisjordanie n’étaient pas nécessairement illégales au regard du droit international ; négocié des accords de normalisation avec les EAU, le Bahreïn et le Soudan ; et obtenu de l’Arabie saoudite qu’elle autorise les avions israéliens à survoler son territoire.

« Vous pouvez dire ce que vous voulez, mais au bout du compte, ce sont les comportements et les actes qui comptent. Vous n’aimez peut-être pas le style de Trump, ni la façon dont il articule ses points de vue, ni la façon dont il se moque de ses adversaires », a-t-il déclaré. « Mais au bout du compte, cet homme, ce non-politicien, a fait plus en moins de quatre ans de mandat que Joe Biden en 47 ans de service public ».

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