Israël en guerre - Jour 648

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Eli Sharabi : « Avec un autre gouvernement, nous aurions été libérés bien plus tôt »

L’ex-otage affirme que lui et d’autres détenus parlaient souvent, dans les tunnels du Hamas, de l’impact du leadership israélien sur leur sort

L'otage libéré Eli Sharabi parle à N12, dans un extrait d'une interview qui sera diffusée le 6 juin 2025. (Crédit : Capture d'écran/N12/X)
L'otage libéré Eli Sharabi parle à N12, dans un extrait d'une interview qui sera diffusée le 6 juin 2025. (Crédit : Capture d'écran/N12/X)

Eli Sharabi, ex-otage libéré en février après 491 jours de captivité dans les geôles du groupe terroriste palestinien du Hamas, a déclaré cette semaine que lui et d’autres otages avaient déjà la conviction, alors même qu’ils étaient encore détenus à Gaza, que leur libération serait intervenue bien plus tôt si la composition du gouvernement israélien avait été différente.

« Nous n’avions aucun doute, même lorsque nous étions dans un tunnel à 50 mètres sous terre – et nous en avons discuté tous les quatre [otages] – que si la composition politique [du gouvernement israélien] avait été autre, nous aurions été libérés depuis longtemps », a affirmé Sharabi à la chaîne N12, dans un entretien qui sera diffusé dans son intégralité vendredi.

« C’est ce que nous nous sommes dit. C’était clair pour nous [à l’époque], et ça l’est encore plus depuis notre libération », a poursuivi Sharabi.

On ignore encore avec certitude qui sont les trois autres otages mentionnés par Sharabi, mais l’on sait que Sharabi a d’abord été détenu avec un travailleur thaïlandais, puis avec d’autres otages israéliens, notamment Alon Ohel – toujours en captivité – ainsi qu’Eliya Cohen et Or Levy, qui ont été libérés.

Sharabi a brièvement été détenu avec Ori Danino et Hersh Goldberg-Polin, qui ont été exécutés par les terroristes du Hamas en août 2024.

Après la déclaration de Sharabi, la présentatrice de N12 lui a demandé s’il entendait dire que « s’il y avait eu un autre gouvernement, [tous] les otages auraient déjà été libérés ».

Ce à quoi Sharabi a répondu sans hésiter : « Sans aucun doute. »

L’ex-otage Eli Sharabi montre une photo de sa famille – dont la femme, Lianne, et leurs filles, Noiya, 16 ans, et Yahel, 13 ans, ont été assassinées par des terroristes dans la pièce sécurisée de leur maison au kibboutz Beeri le 7 octobre 2023 ; Sharabi et son frère aîné Yossi ont été kidnappés, la mort de ce dernier a été confirmée et le Hamas détient sa dépouille – lors de son adresse au Conseil de sécurité des Nations Unies, à New York le 20 mars 2025. (Crédit : Michael M. Santiago/Getty Images/AFP)

Figure largement consensuelle en Israël, Sharabi vient de publier le premier livre écrit par un ancien otage de cette guerre. Jusqu’à présent, il avait évité toute critique directe à l’égard du gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Il a même été invité par le ministère israélien des Affaires étrangères à témoigner au Conseil de sécurité des Nations unies en mars dernier.

De son côté, Netanyahu continue d’affirmer que la libération des otages demeure une priorité absolue pour son gouvernement. Il a toutefois réitéré qu’il juge plus essentiel de « vaincre le Hamas ». Il a rejeté plusieurs offres du groupe terroriste visant à libérer tous les otages en échange d’une fin permanente de la guerre, estimant qu’un tel accord maintiendrait le Hamas au pouvoir et représenterait une menace persistante pour Israël.

Cette position l’a mis en porte-à-faux avec la majorité des Israéliens, car les sondages suggèrent que la plupart d’entre eux sont favorables à la fin de la guerre en échange de la libération des 56 otages encore détenus à Gaza. Netanyahu doit par ailleurs composer avec la pression constante de ses partenaires de coalition d’extrême droite, qui menacent de faire tomber le gouvernement en cas de compromis avec le Hamas.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, au tribunal de Tel Aviv avant le début de son contre-interrogatoire dans le cadre du procès pénal intenté à son encontre, le 4 juin 2025. (Crédit : Moti Milrod/POOL)

Depuis plusieurs mois, les sondages indiquent également que si des élections avaient lieu aujourd’hui, les partis de la coalition actuelle n’obtiendraient pas la majorité nécessaire pour gouverner.

Sharabi, 52 ans, a été enlevé le 7 octobre 2023 chez lui, au kibboutz Beeri, lors du pogrom perpétré par le Hamas. Son épouse, Lianne, et ses filles Noiya (16 ans) et Yahel (13 ans) ont été assassinées ce jour-là. Son frère Yossi avait lui aussi été kidnappé, puis assassiné par ses ravisseurs, qui retiennent toujours sa dépouille à Gaza.

Il a été libéré le 8 février dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu temporaire négocié par le Qatar, l’Égypte et les États-Unis, un accord qui s’est effondré après le refus d’Israël d’engager des pourparlers en vue d’une cessation permanente des hostilités.

L’otage israélien Eli Sharabi, retenu en otage par le Hamas à Gaza depuis le 7 octobre 2023, est exhibé par des hommes armés du Hamas avant d’être remis à la Croix-Rouge à Deir al-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 8 février 2025. (Crédit : AP Photo/Abdel Kareem Hana)

Dans ce même extrait d’une minute de l’interview de N12, l’otage libéré parle du désespoir de ses ravisseurs du Hamas alors que la guerre s’éternise.

« Ils pleuraient presque tous les jours », se souvient-il. « Ils pleuraient dans leurs matelas et leurs oreillers. Ils sont frustrés, ils sont désespérés. Ils n’arrivent pas à croire à leur pire cauchemar : que cette guerre dure si longtemps ».

Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent encore 56 otages. 55 des 251 personnes enlevées par les terroristes du Hamas le 7 octobre 2023, ainsi que la dépouille d’un soldat tué en 2014 et retenu dans la bande de Gaza depuis lors.

Parmi les 56 otages encore détenus, la mort d’au moins 33 d’entre eux a été confirmée par Tsahal ; vingt seraient toujours en vie. L’état de santé de trois autres otages suscite de vives inquiétudes, selon des responsables israéliens.

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