Elizabeth Tsurkov apparaît dans une vidéo pour la 1e fois depuis son enlèvement en Irak
Vraisemblablement sous la contrainte, l’universitaire critique l’incursion à Gaza et "admet" avoir été une espionne lorsqu'elle a été enlevée alors qu'elle préparait un doctorat
Une universitaire israélo-russe enlevée en Irak au début de l’année est apparue pour la première fois dans une vidéo lundi, demandant en hébreu d’accroître la pression en faveur de sa libération.
Dans cette déclaration, vraisemblablement faite sous la contrainte, Elizabeth Tsurkov critique l’incursion israélienne à Gaza contre le Hamas, lancée après que des terroristes palestiniens de Gaza ont massacré 1 200 personnes dans le sud d’Israël le 7 octobre, et « admet » avoir été en Irak en tant qu’espionne et agitatrice occidentale lorsqu’elle a été prise en otage, apparemment par la faction armée irakienne pro-Iran des Kataeb Hezbollah – ou Brigades du Hezbollah.
Tsurkov, qui travaillait à l’Université de Princeton, a disparu en mars à Bagdad, la capitale irakienne, alors qu’elle effectuait des recherches.
La vidéo, apparemment la première montrant Tsurkov depuis sa disparition, a été diffusée lundi par le réseau de télévision par satellite irakien Al Rabiaa. Elle a également été partagée sur les chaînes Telegram des groupes armés pro-iraniens en Irak.
Il est intéressant de noter que, dans la vidéo, elle ne s’identifie qu’en tant qu’Israélienne. Une partie où elle aurait pu mentionner sa citoyenneté russe a apparemment été coupée.
Un porte-parole de la famille Tsurkov a déclaré dans un communiqué : « Il est encourageant de voir cette vidéo de preuve de vie, qui a manifestement été filmée au cours des dernières semaines. Bien que nous ne puissions pas commenter les propos d’Elizabeth, nous comprenons qu’il s’agit d’une étape importante dans le processus visant à la ramener auprès de sa famille. »
Tsurkov, une doctorante de 37 ans dont les travaux portent sur le Moyen-Orient, et plus particulièrement sur la Syrie et l’Iraq, a été enlevée alors qu’elle effectuait des recherches dans le cadre de son doctorat à Princeton. Elle est probablement entrée dans le pays avec son passeport russe, Israël et l’Irak n’ayant pas de relations diplomatiques.
Quelques jours après la disparition d’Elizabeth Tsurkov, un site web local avait rapporté que les autorités irakiennes avaient arrêté un citoyen iranien en relation avec son enlèvement. Il avait indiqué que Tsurkov avait été enlevée dans le quartier central de Karradah à Bagdad et que l’ambassade d’Iran dans la capitale irakienne faisait pression pour que l’homme soit libéré et expulsé vers l’Iran.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait déclaré qu’Israël tenait l’Irak pour responsable de la sécurité et du sort de Tsurkov, et avait accusé les Kataeb Hezbollah de la détenir, mais la faction armée pro-Iran a laissé entendre qu’elle n’était pas impliquée dans sa disparition.
Les Kataeb Hezbollah font partie des Forces de mobilisation populaire, composées de dizaines de milices essentiellement chiites qui ont été intégrées aux forces de sécurité irakiennes ces dernières années.
Après que Netanyahu a évoqué publiquement l’enlèvement de Tsurkov en juillet, le gouvernement irakien a annoncé qu’il avait ouvert une enquête à ce sujet, mais n’a pas fait état de résultats.