Elkin : Israël doit superviser l’éducation des Palestiniens quand l’AP s’effondrera
Le ministre l'Immigration israélien prédit une situation "anarchique" due, selon lui, à la dispartition imminente du leadership palestinien
Cela pourrait arriver demain matin, dans un an ou deux – mais pas plus, met sobrement en garde le ministre de l’Immigration Zeev Elkin. Du haut de ses 80 ans, le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas s’oppose obstinément à préparer un successeur et de ce fait l’AP va s’effondrer, prédit Elkin, et Israël doit se tenir prêt – tant à faire face aux problèmes de sécurité qui en découleront mais aussi bien à l’opportunité qui se présentera de réorganiser le système éducatif palestinien et de sévir, une bonne fois pour toutes, contre l’incitation à la haine et à la violence.
Depuis les bureaux du Times of Israel dimanche, Elkin a préempté le discours qu’il a prononcé à l’université Bar Ilan lundi dans lequel il a réitéré ses avertissements : les jours de l’AP sont comptés et Israël et le monde sont très mal préparés. Il a aussi précisé ce qu’il pensait être la racine de l’actuelle vague de terrorisme en Israël. Contrairement au chef de son parti, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, Elkin concède que la frustration des Palestiniens est le moteur de la violence, mais soutient que le désespoir est en réalité dirigé contre la direction palestinienne, qui est canalisé à son tour par l’AP contre Israël pour protéger sa propre position.
Le ministre d’origine ukrainienne – qui siège au cabinet de sécurité, le cercle fermé de l’élaboration des politiques du Premier ministre – parle gravement, mais de manière presque monotone, d’une direction palestinienne fracturée et de ce qu’il soutient être ‘l’effet Printemps arabe’ sur la jeunesse palestinienne, les poussant à sortir de leurs maisons pour poignarder, tirer ou renverser avec leurs voitures des cibles en Israël. Mais il ne ménage pas non plus Israël. Il critique Israël pour avoir fait marche arrière et permettre ce qu’il décrit être le développement de la haine antisémite en Cisjordanie depuis deux décennies.
Ses commentaires devraient peut-être être considérés à travers le prisme de son soutien de longue date à l’annexion de la Cisjordanie. Les clôtures ne peuvent qu’aider un temps, a-t-il souligné à un moment donné, mais les questions les plus profondes ont longtemps été négligées.
Pendant l’entretien, Elkin a sonné le glas des accords d’Oslo (cette fois pour de vrai, a-t-il assuré) et a soutenu que si la coopération sécuritaire avec les Palestiniens est une « bonne chose », elle aide plus l’Autorité palestinienne, plus qu’elle n’aide Israël. Le leader du Fatah emprisonné, Marwan Barghouti – un cerveau terroriste qui a été condamné – est la seule personnalité palestinienne assez populaire pour réussir à succéder à Abbas mais le libérer pour sauver l’AP serait une « très grosse erreur », met-il en garde.
Tout au long de l’entretien, il a refusé de répondre à la question de savoir quel résultat serait le mieux pour Israël. La vraie question, dit-il, est, lorsque l’AP tombera, qu’est-ce qu’Israël – et la communauté internationale – vont faire ?
En janvier, Abbas avait rejeté l’hypothèse d’un effondrement proche de l’AP. « Personne ne devrait rêver » d’un tel scénario, avait-il déclaré. Il avait souligné que seul un Etat palestinien remplacerait l’AP.
« Il n’y a pas de scénario sur ce qui arriverait après l’AP […] parce que l’AP va rester et tout remplacement ne peut être que par un Etat, » avait déclaré Abbas. L’AP est « l’une des réussites des Palestiniens. Ils n’abandonneront pas, et personne ne devrait rêver de son effondrement. »
En décembre, le secrétaire d’Etat américain John Kerry avait averti contre toute action affaiblissant l’AP, décrivant la situation comme étant au bord du désastre.
« Certains officiels en Israël auraient affirmé que cela pourrait ne pas être dans l’intérêt d’Israël d’avoir une Autorité palestinienne, » avait déclaré Kerry au Forum Saban annuel de l’institut Brooking. Le secrétaire avait déclaré qu’il savait que Netanyahu avait reconnu l’importance d’avoir un leadership palestinien intact, mais avait souligné que « les circonstances nous forcent à considérer sérieusement [l’hypothèse d’un effondrement de l’AP], parce que ce sont des questions valables, comme combien de temps l’AP survivra si la situation actuelle continue, écoutez-moi bien. »
Dans le même temps, Kerry avait critiqué les suggestions des dirigeants palestiniens de dissolution de l’AP et de cessation de la coopération sécuritaire de l’AP avec Jérusalem.
« Beaucoup de ceux qui défendent la dissolution de l’AP ne croient simplement pas à la solution à deux états, avait déclaré Kerry. Beaucoup de ministres israéliens actuels ont bien précisé qu’ils s’opposaient à la vision d’un Etat palestinien, pas simplement maintenant – mais pour toujours. »
Elkin a déclaré mardi que les efforts internationaux pour empêcher l’effondrement de l’AP finirait par nuire à Israël.
« La communauté internationale doit aussi arrêter de renforcer l’AP, a-t-il déclaré. C’est simplement une tentative de résurrection artificielle qui nous explosera aux visages. »
Voici une version condensée de l’entretien avec Zeev Elkin, légèrement modifiée pour plus de clarté.
Demain, vous devez faire un discours à l’université Bar-Ilan sur la période suivant l’[effondrement] de l’Autorité palestinienne.
Zeev Elkin : L’argument dans mon discours à Bar-Ilan est que nous nous dirigeons vers « le jour d’après ». Nous nous sommes habitués à l’ordre établi, qui existe depuis plus de 20 ans, depuis les accords d’Oslo et les accords pour créer l’Autorité palestinienne.
Et nous ne sommes pas assez conscients que – ce qui est une opinion personnelle et cela ne représente pas la position du cabinet ou celle du Premier ministre – à mon avis, dans presque tous les scénarios, l’AP ne survivra probablement pas au départ d’Abu Mazen [Mahmoud Abbas], ce qui nous oblige à nous préparer d’une manière totalement à cette vie différente, à l’égard de tout ce qui arrive en Judée-Samarie tout du moins.
Cela peut se produire rapidement. Pour un certain nombre de raisons, il y a quelques mois, Abu Mazen a menacé de démissionner, de quitter son poste, ce qui a contribué, entre autres choses, à l’instabilité au sein de l’AP, au moment où on s’est rendu compte que cette menace, dans la pratique, pourrait couper court à l’existence de l’AP.
Donc, il a changé sa politique. Il n’utilise plus cette menace mais le processus de désintégration a déjà commencé et il ne peut pas l’arrêter. Mais même si cela ne se produit pas en raison de la démission d’Abu Mazen – et je ne pense pas que cela arrivera – cela peut arriver pour un certain nombre d’autres raisons. La position d’Abu Mazen est faible dans l’opinion publique aujourd’hui… il n’est pas non plus le plus jeune des hommes ou en bonne santé. Cela pourrait arriver un jour – nous allons nous réveiller et nous retrouver dans une ère post-Abu Mazen. Ou cela pourrait prendre du temps : un an, deux ans, je ne crois pas que cela prendra plus de temps.
Pourquoi pensez-vous qu’il n’y aura pas d’héritier ?
J’essaie d’observer l’AP. Pour qu’il y ait un successeur dans une entité comme celle-ci, vous avez besoin de deux choses, mais idéalement les deux à la fois : un candidat clair et un processus clair pour désigner le successeur.
Dans l’Etat d’Israël, il y a des élections, il y a un processus clair, il y a des élections au sein des partis. Dans la plupart des États démocratiques, c’est comme cela que cela se passe. L’Autorité palestinienne n’est pas une entité démocratique. Et lorsque vous essayez d’analyser les divers rôles, vous voyez qu’il y a un problème : le rôle le plus important est celui de président de l’AP […], c’est un poste électif. Abu Mazen siège aujourd’hui illégalement à la tête l’AP. Il n’a pas organisé d’élections depuis de nombreuses années.
S’il était dans un autre pays, nous ne reconnaîtrions pas un tel chef de file comme un chef étant légitime. Ce n’est pas un hasard s’il n’organise pas d’élections, il sait qu’il va perdre. Et s’il perd, quelles sont les chances que son successeur du Fatah les gagne ? Encore moins probable.
Par conséquent, je suppose qu’il est difficile pour la direction du Fatah de prendre la décision d’organiser des élections… Et il n’y a pas de leader charismatique à l’horizon qui peut gagner des élections, sauf peut-être celui-ci : Marwan Barghouthi. Mais tous les autres dirigeants du Fatah ne sont pas considérés comme des leaders qui peuvent gagner une élection.
Abu Mazen a trois rôles – il est le chef du Fatah, le chef de l’OLP [Organisation de Libération de la Palestine] et le chef de l’Autorité palestinienne.
Au sein du Fatah et de l’OLP, il y a des procédures pour nommer un successeur mais ils n’ont pas nécessairement une incidence sur la [direction] de l’AP.
En outre, il serait difficile pour Barghouthi d’être à la tête du Fatah et de l’OLP parce qu’il est populaire au sein de la population palestinienne mais je ne suis pas sûr qu’il ait assez de pouvoir dans les couloirs du gouvernement.
Au sein de l’OLP, par exemple, le successeur d’Abu Mazen est Saeb Erekat, au moins temporairement. Mais lui-même ne se considère pas comme un leader. Il avait déjà déclaré qu’il soutiendrait Barghouthi pour « le jour d’après ».
Israël envisagerait-il de libérer Barghouthi de prison pour sauver l’AP ?
Je pense que la position israélienne, au moins pour l’instant, est claire. Marwan Barghouthi est en prison. Barghouthi est connu pour avoir dirigé l’intifada Al-Aqsa [la Deuxième Intifada], pendant la période des accords d’Oslo, et il a organisé un grand nombre d’attaques terroristes contre Israël.
Et d’ailleurs, il n’a jamais exprimé ses regrets pour ses attaques. Ce qui est l’une des raisons de sa popularité. Même aujourd’hui, je ne pense pas qu’il a exclu la possibilité d’un retour à la terreur et donc je ne pense pas qu’Israël a intérêt à ce que Barghouthi soit le leader de l’AP.
En outre, parmi tous les dirigeants du Fatah, il pourrait être le plus proche du Hamas. Je pense personnellement que lui permettre de contrôler l’AP serait une très grosse erreur […]. Je ne suis pas certain non plus qu’il en soit capable. Sa popularité ne signifie pas qu’il a la main sur les services de sécurité ou au sein des politiques internes du Fatah.
Il a des soutiens là-bas, par exemple Erekat, mais il y a d’autres groupes.
Elkin affirme également que les changements démocratiques qui ont déclenché le Printemps arabe sont valables aussi pour les Palestiniens, citant des facteurs comme la large population de jeunes, les faibles perspectives économiques ou sociales, et un manque de « volonté à accepter l’ordre ancien ».
Les Palestiniens ne sont différents en ce sens. Et tôt ou tard, cela va nous arriver. Ils regardent aussi aux alentours. Ils voient aussi que cela ne finit pas toujours par quelque chose de bien ; donc les masses ne le rejoignent pas encore. Mais parmi les jeunes gens, nous le voyons.
A un certain degré, la vague terroriste des jeunes contre nous – la vraie cible est l’AP. Nous sauvons l’AP. Ils en viennent, avec des sentiments de colère et de frustration, à cette situation qui est le résultat de la propagande […], si cela arrivait en Syrie ou en Egypte, ils iraient contre leur leadership.
Ici, ils ont Israël pour s’opposer. Et c’est ce qui sauve Abu Mazen, malgré son impopularité – le fait que l’explosion, la frustration, la rage soient dirigées contre nous, pas contre lui […]. Cela explique aussi pourquoi l’AP ne se prononce pas réellement contre les incitations [à la violence] ou au terrorisme, mais joue plutôt un double-jeu : d’une part, elle ne soutient pas réellement le terrorisme, d’autre part, dans sa rhétorique, elle enflamme souvent l’atmosphère, parce que c’est commode que toute la frustration et la rage soient concentrées sur Israël.
Alors comment Israël doit-il se préparer à la période post-AP ?
Je pense qu’Israël doit être préparé – même ceux qui pensent que c’est bon pour nous – à la question de ce qu’il se passe si l’AP s’effondre. Les défis sont très difficiles.
A la fois internes : sur la sécurité, parce que s’il y a l’anarchie […], la violence sera aussi exprimée contre nous. Il y a beaucoup de personnes [en Cisjordanie] avec des armes, ces armes seront dirigées contre nous.
Aujourd’hui, la vaste majorité de ces armes n’ont pas encore été rendues. C’est sous le contrôle du Fatah, et des [forces de sécurité palestiniennes] […]. Les personnes les plus menacées sont les résidents des implantations. Et la réalité nécessite des préparations sécuritaires pour ce jour.
Elle nécessite aussi que nous étudions la carte des pouvoirs palestiniens internes bien plus en profondeur. Nous avons grandi habitués à l’idée de gérer avec un système hiérarchique […]. Nous pourrions rapidement nous diriger vers une situation dans laquelle il y aura beaucoup plus d’acteurs […]. Nous pourrions être capables d’identifier ces acteurs au préalable, et de développer des relations discrètes avec eux […]. Si nous pouvons identifier, à l’avance, les personnes qui sont moins pratiques pour nous que le contraire […] sans faire de déclarations [publiques] […], en travaillant discrètement avec eux, nous pouvons influencer la situation.
Elkin maintient que la communauté internationale n’a pas sérieusement considéré la possibilité de la mort de l’AP, mais s’est simplement concentrée sur comment la renforcer.
S’il y avait juste une chance qu’elle puisse être ravivée, alors nous devons évaluer et débattre sérieusement pour savoir si le coût en vaut la peine – quels sont les coûts et les dommages s’il n’y a pas d’AP.
Mais je dis que c’est juste une illusion, c’est une résurrection artificielle pour une autre courte période, et encore une autre, et au final elle s’effondrera, et donc […] la communauté internationale […] doit se demander, non pas si c’est bon ou mauvais, mais ce qui doit être fait s’il n’y a pas d’AP en Judée Samarie [la Cisjordanie].
Sur la mort d’Oslo, et le rôle d’Abbas :
Arafat a eu Abu Mazen. Il était classiquement le numéro deux de l’AP pendant le mandat d’Arafat. Il a également été officiellement le Premier ministre pendant assez longtemps […]. Donc sa transition en tant que successeur a été plutôt fluide.
[Abbas, la force conductrice derrière les accords d’Oslo, est l’] homme qui, pour des raisons techniques, n’a pas reçu le Prix Nobel de la Paix pour les accords d’Oslo. [Il est] le Shimon Peres et le [Yossi] Beilin de ce processus.
Et peut-être méritait-il ce prix, si vous pensez qu’Oslo méritait un Nobel de la Paix. Je ne suis pas certain. Pour ceux qui pensent qu’il était mérité, peut-être le méritait-il plus que les trois autres qui l’ont reçu. Il était donc un successeur naturel. Mais il ne se laisse pas de successeur naturel, au contraire, il fait tout pour [empêcher un successeur].
Nous devons internaliser la situation dans laquelle nous sommes. La période d’Oslo arrive à sa fin. Oslo a déjà été déclarée morte de nombreuses fois, les accords sont morts en terme de processus, mais ne sont pas morts en terme de résultats.
L’AP est là depuis plus de 20 ans. Et je pense que nous approchons de la vraie mort des accords d’Oslo, avec l’effondrement de l’AP. Il est très symbolique que tout cela soit arrivé via Abu Mazen et partent avec Abu Mazen.
[L’AP a été créée par] Rabin, qui n’est plus parmi nous, Arafat, qui n’est plus parmi nous, Peres, qui est toujours parmi nous, mais n’est plus en politique et a fini sa carrière politique. Et Abu Mazen, qui d’une manière ou d’une autre, est sur le chemin de la sortie. Et ce qu’ils ont construit, l’AP et les accords d’Oslo, ne survivront probablement pas à leur génération.
A quel point la coopération sécuritaire d’Israël avec les Palestiniens est-elle essentielle ?
Aujourd’hui, nous avons une bonne coopération. Cela nous aide. Cela les aide plus que cela ne nous aide, parce que sans elle, ils ne seraient pas au pouvoir, et ce qui est arrivé à Gaza [où le Hamas a expulsé l’AP du pouvoir par un violent coup d’état en 2007] leur serait arrivé. Ainsi, quand ils menacent de mettre fin à la coopération sécuritaire, c’est souvent une menace vide de sens parce que l’intérêt pour elle n’est pas moindre que le nôtre.
Mais au final, les personnes qui font 80 % du travail pour contrecarrer le terrorisme dans toutes les zones de Judée Samarie, y compris les zones A et B [où l’AP maintient un contrôle administratif], sont l’armée, le Shin Bet [service de sécurité] et nos forces de sécurité.
[Malgré la coopération sécuritaire] nous n’intervenons pas dans l’éducation, nous n’intervenons pas dans l’incitation [à la violence] dans leurs médias : nous en parlons simplement de temps en temps. Nous n’intervenons pas dans les incitations dans les mosquées.
Le résultat est qu’une nouvelle génération se dresse qui a été éduquée avec une haine brulante d’Israël, des juifs, qui n’existait pas à ce niveau avant que l’AP ne soit fondée.
Pendant la période d’administration civile, quand nous contrôlions la région, il y avait des efforts similaires, mais ils étaient bien plus prudents. A cause de notre intervention, ils avaient peur de le faire si ouvertement.
Nous avons confié cela à l’AP, pensant qu’elle éduquerait la prochaine génération à la coexistence avec Israël – c’était l’idée, de partenariat et de séparation. En pratique, ils ont éduqué cette génération dans une haine immense d’Israël.
Vous le voyez dans les programmes [télévisés] pour enfants, et, plus significativement, dans les programmes scolaires et les mosquées.
Nous gérons beaucoup de médias palestiniens, mais les effets des sermons dans les mosquées sont bien plus [influents] que les médias palestiniens – tout le monde va aux sermons, tout le monde va prier le vendredi. Et quand vous lisez les textes, ils sont choquants ; ce ne sont pas simplement des textes anti-israéliens, ils sont antisémites à un niveau incroyable […]. Même le [faux] « Protocole des Sages de Sion » n’a pas pensé à accuser les juifs des choses bizarres dont ils accusent les juifs.
Dès que nous abandonnons [le contrôle de l’éducation et des médias], c’est le résultat. Et ensuite nous sommes surpris quand une fille de 13 ans attrape un couteau et sort assassiner un Israélien dans la rue. Mais c’est comme ça qu’ils l’ont éduquée.
Voyez-vous Israël se mêler de l’éducation palestinienne dans les prochaines années ?
Je ne pense pas que nous ayons le choix. A l’époque d’Internet, le peuple comprend que le terrorisme n’est souvent pas le produit d’une organisation […]. Quelques jeunes gens peuvent l’organiser un matin, sur le chemin de l’école, ou de l’université […], et ils ne peuvent pas être attrapés, parce qu’il n’y a pas d’organisation terroriste, il n’y a pas d’infrastructure.
Donc, l’effondrement de l’AP présente d’une part des défis très difficiles – en terme de sécurité, internationalement, en terme de préparation du contrôle civil – mais d’autre part, c’est aussi une opportunité : de finalement intervenir dans des domaines qui façonnent les consciences d’une génération entière de Palestiniens, qui explose ensuite contre nous.
Penser que vous pouvez construire une grande barrière et ignorer entièrement ce qu’il se passe dans l’esprit des Palestiniens, les laisser vivre avec une haine brûlante de nous mais penser qu’ils ne peuvent rien y faire, est une erreur. Cela n’a pas marché à Gaza, et cela n’a pas marché n’importe où ailleurs. Une barrière peut contribuer à la sécurité, mais ne peut pas résoudre tous les problèmes. Et donc, si nous voulons gérer la vague de terrorisme aujourd’hui, nous devons l’affronter, pas simplement avec du Doliprane – comme certaines mesures de sécurité – mais avec des anti-biotiques.
L’anti-biotique pour cela est l’implication dans ce qu’il se passe dans le système scolaire, dans les mosquées, dans les incitations [à la haine] des médias. C’est bien plus difficile. C’est beaucoup de travail de rassembler les informations, de décider comment intervenir […], mais nous sommes connus pour faire des choses compliquées, dès que nous décidons que c’est important.
Je pense que nous n’avons pas encore l’étape d’internaliser (a) que c’est important ; (b) que nous n’avons pas le choix ; (c) que l’AP ne le fait pas pour nous, juste comme elle n’affronte pas à 100 % le terrorisme ; (d) qu’elle a l’intérêt opposé, parce que de cette manière elle dirige la colère, la déception contre nous, au lieu que ça soit tourné vers elle, en tant que dirigeants des Palestiniens ; et (e) plus important […], l’AP pourrait bientôt ne plus exister et donc nous n’avons pas d’autre choix que de nous préparer aux répercussions sécuritaires, ainsi qu’à la question de comment affronter les causes réelles de cette vague terroriste.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.
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