En amont de Rosh HaShana, Emhoff et Harris évoquent la lutte contre l’antisémitisme
La célébration à la résidence de la vice-présidente américaine rappelle la réussite juive et les menaces auxquelles les Juifs sont confrontés

JTA – La réception de Rosh HaShana organisée mardi à la résidence officielle de la vice-présidente américaine Kamala Harris était une célébration de la réussite juive américaine qui comprenait aussi un rappel des menaces auxquelles les Juifs sont toujours confrontés.
Son époux, Douglas Emhoff, a commencé par souligner son étonnement qu’en tant que descendant de Juifs ayant fui l’antisémitisme en Europe de l’Est il y a plus d’un siècle, il soit entré dans l’histoire en tant que premier Deuxième gentilhomme des États-Unis, et premier conjoint juif d’un président ou d’un vice-président.
« Je tiens à vous rappeler à tous que c’est formidable d’être juif ! », a déclaré Emhoff sous les acclamations lors de la fête tenue en plein air mardi soir. Environ 150 personnes étaient présentes, dont des dirigeants d’organisations juives, des hommes politiques et des personnalités du monde du spectacle.
Cette positivité était évidente lorsque Emhoff a décrit son retour, cet été, au camp juif de Pennsylvanie, Cedar Lake, qu’il fréquentait lorsqu’il était enfant.
« Ils étaient toujours là, joyeux et vivant fièrement, ouvertement et librement », a-t-il déclaré.
Mais Harris et lui-même ont également insisté sur la menace de l’antisémitisme. Emhoff a indiqué que le groupe de travail inter-institutions qu’il préside poursuit à un rythme soutenu la mise en œuvre de la stratégie de lutte contre l’antisémitisme de la Maison Blanche, sans pour autant fournir beaucoup de détails.
« Nous mettons ce plan en œuvre », a-t-il déclaré. « J’ai déjà rencontré des maires et des dirigeants. »
Harris, citant les pics d’antisémitisme et d’autres attaques contre les minorités qui ont été signalés, a déclaré que le moment était propice à l’action.
« Nous sommes confrontés à un signal d’alarme, au son du shofar », a-t-elle déclaré, en référence à la corne de bélier que l’on souffle pendant Rosh HaShana et le mois qui le précède. « Nous avons affaire à des forces très puissantes qui tentent de mener ce que je considère comme une attaque en règle contre des libertés durement acquises. »
Elle a décrit « un venin qui coule dans notre pays » et a déclaré : « Nous sommes l’antidote. » Elle a cité les Pirkei Avot – ou Éthique des Pères – un texte rabbinique contenant une série d’adages : « Il n’est pas de ton devoir d’achever le travail, mais tu n’as pas non plus la liberté de le négliger. »
Regina Spektor, auteure-compositrice-interprète juive qui a émigré de l’Union soviétique aux États-Unis alors qu’elle était enfant, a chanté un arrangement de la prière de Yom Kippour, Avinou Malkeinou, qu’elle a dit avoir composé pendant le trajet en train depuis New York.
Spektor s’est dite ravie qu’un homme assis en face d’elle ait retiré son chapeau pour dévoiler une kippa, puis se soit mis à étudier les écritures juives, ce qui, selon elle, était inimaginable dans son pays d’origine.