En Israël, des Bahaïs célèbrent le bicentenaire de leur prophète
Des centaines de fidèles du monde entier sont attendus dans le majestueux mausolée recouvert d'une coupole dorée abritant le tombeau du fondateur de la religion bahaïe
Le centre mondial des Bahaïs situé à Haïfa dans le nord d’Israël célèbre mardi et mercredi le bicentenaire de la naissance, à Chiraz, en Iran, du précurseur de la foi bahaïe, le Báb.
Des centaines de fidèles du monde entier sont attendus dans le majestueux mausolée recouvert d’une coupole dorée abritant le tombeau du héraut, considéré comme celui ayant annoncé l’apparition du Bahá’u’lláh, le fondateur de la religion bahaïe.
Une circumambulation autour du tombeau du Báb est prévue mardi.
« Certains pèlerins seront vêtus d’habits traditionnels de leur pays », a déclaré à l’AFP Carmel Irandoust, secrétaire générale adjointe de la Communauté internationale bahaïe, qui revendique plus de six millions de fidèles dans le monde.
Le siège mondial du bahaïsme est établi sur le mont Carmel dominant la ville côtière israélienne de Haïfa. Pour autant, souligne Carmel Irandoust, il n’existe pas de communauté bahaïe à proprement parler en Israël.
« C’est seulement le centre spirituel et administratif de la foi bahaïe », explique-t-elle. Environ 650 volontaires d’une soixantaine de pays et 150 employés locaux travaillent pour les communautés bahaïes du monde.
Ils gèrent également l’entretien des lieux saints dont le mausolée du Báb et celui du Bahá’u’lláh près de la ville de Saint-Jean-d’Acre, plus au nord – tous deux inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco – et accueillent les
3 000 à 4 000 pèlerins et les 1,2 à 1,3 million de visiteurs qui visitent chaque année les sites bahaïs.
Construites à partir de 1987 et ouvertes au public en 2001, les 19 terrasses entourant le mausolée du Báb sont devenues en quelques années la principale attraction touristique de Haïfa.
Sur l’axe central, des jardins « à la française » et « à l’anglaise », agrémentés d’ornements en pierre et en métal, sans signification religieuse, côtoient des fleurs sauvages aux couleurs flamboyantes. Une beauté presque ostentatoire qui contraste avec la discrétion souvent imputée aux bahaïs.
Issu du chiisme, le bahaïsme est né en Iran après que Sayyed Ali Mohammed Chirazi, né en 1819 et surnommé « Bab », la « porte », a annoncé être le porteur d’un nouveau message divin et l’instigateur d’un « nouvel âge ».
Cette déclaration a été faite en 1844 à son disciple Bahá’u’lláh, noble persan, qui a poursuivi son oeuvre et est considéré comme le fondateur de la foi bahaïe.
Outre « l’unité dans la diversité », le mouvement réformateur qui se targue d’être « la plus récente religion monothéiste du monde » prône aussi l’égalité des sexes et l’éradication de la pauvreté.
En Iran, où leur population est estimée à 300 000, les bahaïs sont considérés comme hérétiques et se disent victimes de persécutions.
En 2018, l’Assemblé générale de l’ONU a adopté une résolution appelant Téhéran à mettre fin au « harcèlement », à « l’intimidation », et « aux arrestations et détentions arbitraires » des minorités religieuses et à libérer les bahaïs emprisonnés pour leur appartenance religieuse.