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En Tunisie, l’expo de l’eurodéputée controversée Rima Hassan inquiète les Juifs du pays

La militante franco-palestinienne Rima Hassan organise une exposition sur les populations arabes ayant fui après la création d’Israël

Rima Hassan, à la soirée électorale de LFI après les élections européennes, à la Rotonde Stalingrad, à Paris, le 9 juin 2024. (Crédit : Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP)
Rima Hassan, à la soirée électorale de LFI après les élections européennes, à la Rotonde Stalingrad, à Paris, le 9 juin 2024. (Crédit : Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP)

« Fragments d’un refuge » est une exposition photographique réalisée par Rima Hassan qui sera présentée lors du festival Jaou, à Tunis, du 9 octobre au 9 novembre prochain. Cette exposition s’inscrit dans un projet à long terme de l’eurodéputée La France insoumise (LFI), connue pour ses (très) nombreuses déclarations polémiques et saillies anti-Israël, comme d’autres membres de sa formation de gauche radicale, régulièrement accusée de flirter avec l’antisémitisme.

L’exposition se tiendra dans la rue de la Palestine, située à quelques pas de la synagogue de Tunis et d’une école juive, une proximité qui met mal à l’aise la petite communauté juive locale.

Depuis le pogrom du 7 octobre 2023, les actes antisémites se sont par ailleurs intensifiés dans le pays. Dix jours après les attaques dans le sud d’Israël, le mausolée du rabbin Yossef Maarabi à El Hamma, près de Gabès, a été incendié. En février, la synagogue abandonnée de Sfax a été vandalisée. Sous couvert d’anonymat, un habitant du quartier a confié son inquiétude au journal Le Monde : « Toutes les rues ici ont été débaptisées dans les années 1960. Ce n’est pas un hasard si l’exposition se tient là où une grande partie de la présence juive a été effacée. »

L’exposition de Rima Hassan entre dans le cadre d’un projet artistique plus général, intitulé « Nakba Survivor », qui vise à sensibiliser sur le sort des réfugiés palestiniens. Citée par Le Monde, Rima Hassan explique que cette initiative est une « autre manière d’embrasser l’activité militante » et de mettre en lumière le quotidien et les aspirations des 5,8 millions de réfugiés palestiniens.

Alors que des dizaines de milliers de réfugiés palestiniens de 1948 sont encore en vie, l’UNRWA recense elle près de 6 millions de réfugiés palestiniens. Selon les critères mondiaux de l’ONU, des millions d’entre eux ne devraient néanmoins pas être considérés comme des réfugiés. En effet, contrairement à l’UNRWA, le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) n’accorde pas le statut de réfugié à ceux qui ont la citoyenneté d’un autre pays, ni à leurs descendants.

Pour son projet, l’eurodéputée a bénéficié du mécénat de la fondation Lazaar. Rima Hassan entretient des liens étroits avec Lina Lazaar, fille de l’homme d’affaires tuniso-suisse Kamel Lazaar. C’est d’ailleurs Lina Lazaar qui avait invité Rima Hassan à participer à la conférence « Peut-on encore défendre les Palestiniens en France ? », tenue en novembre dernier à Tunis. Lors de cette réunion, le député LFI David Guiraud avait suscité une nouvelle controverse en tenant des propos jugés antisémites et complotistes, notamment en affirmant : « Les bébés dans le four, ça a été fait, en effet, par Israël… Je crois que c’était à Sabra et Chatila. »

Un Juif tunisien prie à la synagogue de La Goulette, dans la banlieue de Tunis, le 1er février 2011. Des incendiaires ont mis le feu à une synagogue dans la région de Gabès, dans le sud de la Tunisie, a déclaré un dirigeant de la communauté juive locale. (Crédit : FETHI BELAID / AFP)

Lina Lazaar a cependant tenu à rassurer : « Notre fierté de la culture juive tunisienne est une part authentique et légitime de ce que nous sommes, ce qui ne nous prive pas d’illustrer et de défendre notre soutien à la juste cause palestinienne, qui mobilise une bonne part de l’humanité. » Pour apaiser les tensions, la fondation organise également une exposition de Rafram Chaddad sur l’histoire de la communauté juive tunisienne.

Autrefois bastion du judaïsme séfarade, la communauté juive tunisienne n’a cessé de décliner au fil des années, en raison des persécutions antisémites exacerbées par les tensions entre Israël et le monde arabe. De 105 000 personnes en 1948, la communauté juive tunisienne est passée à 1 500 personnes au début des années 2000.

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