Energie, infrastructures : le Qatar et l’Irak signent une série d’accords
Les relations entre les pays riverains du Golfe ont connu un long froid, notamment à l'époque où Saddam Hussein dirigeait l'Irak, avant de se réchauffer il y a une dizaine d'années
Le Qatar et l’Irak ont signé jeudi une série d’accords dans les domaines de l’énergie et des infrastructures lors de la visite de l’émir du Qatar à Bagdad, qui s’ouvre de plus en plus à ses partenaires régionaux pour doper son économie.
Parmi les accords signés figurent « des mémorandums de coopération (…) concernant le pétrole brut, la fourniture de gaz à l’Irak, la création d’une société pétrolière commune et la construction d’une raffinerie de pétrole », selon un communiqué des services du Premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani.
Les relations entre les deux pays riverains du Golfe ont connu un long froid, notamment à l’époque où l’ex-dictateur Saddam Hussein dirigeait l’Irak, avant de se réchauffer il y a une dizaine d’années.
Aujourd’hui, l’Irak, saigné à blanc par quatre décennies de conflits, cherche à se reconstruire et son Premier ministre assure vouloir « prioriser » les investissements dans les infrastructures (routes, hôpitaux, écoles…) en déliquescence.
« Le Qatar restera l’un de nos principaux partenaires et alliés dans la région », a assuré M. Soudani lors d’une déclaration commune avec le dirigeant du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani.
M. Soudani a dévoilé, sans fournir de détails, la signature d’une « déclaration d’intention de coopération globale », couvrant les domaines politique, économique, de l’énergie et des hydrocarbures.
« Nous avons discuté des opportunités économiques disponibles (…) pour les entreprises qataries dans le cadre de nos projets de construction, de services (publics) et d’infrastructures », a-t-il souligné.
De son côté, l’émir a annoncé la signature « d’accords avec le secteur privé du Qatar dans des domaines vitaux comme l’énergie, l’électricité, le développement de cités résidentielles et d’hôtels, mais aussi l’administration des hôpitaux ».
« Nous nous sommes mis d’accord sur la nécessité de développer en continu les échanges commerciaux entre le Qatar et l’Irak », s’est-il réjoui.
Les deux responsables ont notamment assisté à la signature d’un accord portant sur le transport aérien et maritime, selon des images de la cérémonie retransmise à la télévision publique irakienne.
L’Irak, pays riche en hydrocarbures mais où un tiers de la population vit dans la pauvreté, cherche tous azimuts à nouer des partenariats.
A cet effet, le Qatar, riche émirat gazier, est un partenaire de choix.
QatarEnergy a accepté d’entrer à hauteur de 25 % dans le GGIP (Gas Growth Integrated Project), un projet à 10 milliards de dollars visant à mieux exploiter les ressources en gaz de l’Irak et améliorer l’approvisionnement en électricité – défaillant – du pays.
L’entrée de QatarEnergy dans le projet s’est faite sur invitation du français TotalEnergies, dont la participation dans le consortium se monte à 45 %. L’irakienne Basrah Oil Company complète le trio avec 30 %.
Fin mai, le Qatar a aussi participé avec de nombreux autres pays de la région à une conférence à Bagdad où l’Irak a dévoilé un très ambitieux méga-projet de construction d’une route et d’une voie ferrée reliant le Golfe à la frontière turque.
La « Route du développement », évaluée à 17 milliards de dollars par le gouvernement irakien, n’en est qu’au stade embryonnaire, puisque le premier coup de pelle de ce corridor long de 1 200 km n’a pas encore été donné.