Englman pointe les échecs du gouvernement sur le front intérieur depuis le 7 octobre
Le contrôleur de l'État rapporte que les longs délais de mise en œuvre du programme pour aider les évacués ont mis des centaines de milliers de citoyens dans le besoin
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Le contrôleur de l’État Matanyahu Englman accuse le gouvernement de ne pas avoir traité de manière adéquate les nombreux problèmes civils qui ont surgi sur le front intérieur au cours des six premières semaines de la guerre en cours, et affirme, dans un rapport publié mardi, que le fonctionnement des ministères et des agences gouvernementales a été gravement défaillant.
Une ligne d’assistance téléphonique mise en place par la commission des Plaintes publiques du bureau du contrôleur de l’État pour traiter ces problèmes a reçu de nombreuses plaintes de citoyens qui n’ont pas pu obtenir l’aide du gouvernement pour des problèmes découlant de la guerre, notamment des problèmes financiers pour les propriétaires de petites entreprises et les ménages, et des miklatim – abris antiatomiques – en mauvais état, entre autres préoccupations.
« Le gouvernement israélien n’a pas su s’occuper du front intérieur au cours des premières semaines de la guerre baptisée ‘Épées de fer’. Rien ne le justifiait », a déclaré Englman à la suite de la publication de son rapport.
« L’absence de mise en œuvre de programmes d’assistance économique pour la population au début de la guerre, ainsi que l’évacuation des résidents de leurs maisons, ont abouti à une situation dans laquelle des centaines de milliers de citoyens sont désormais une population dans le besoin. »
Englman a noté que la commission des Plaintes publiques a été en mesure de résoudre relativement facilement un grand nombre des plaintes reçues sur sa permanence téléphonique, et a déclaré que cela « oblige les ministres et les ministères à tirer des leçons des réclamations des citoyens et à agir pour améliorer le service aux citoyens du pays, en particulier pendant cette situation d’urgence ».
Le document indique que la hotline de la commission a reçu 1 329 demandes d’assistance au cours des 43 premiers jours de la guerre, dont 40 % ont été traitées immédiatement en fournissant tout simplement des informations et en orientant la personne vers l’autorité compétente.

Au total, la commission a pu résoudre 68 % des demandes reçues.
« Le dénominateur commun des demandes reçues réside à la fois dans la difficulté à recevoir un service de la part des autorités de l’État et dans des questions directement liées à la guerre, telles que les miklatim, la scolarisation, l’éligibilité à des subventions exceptionnelles et le traitement des personnes évacuées », indique le rapport.
Le bureau du contrôleur de l’État a en particulier noté que la mise en œuvre d’un plan d’assistance économique pour les personnes touchées par la guerre avait été considérablement différée et qu’elle constituait « un grave manquement ».
Les propriétaires de petites entreprises et les travailleurs indépendants ont décrit au bureau du contrôleur de l’État les problèmes qu’ils rencontrent en raison d’un manque de revenus alors qu’ils doivent supporter leurs coûts courants, à savoir les salaires des employés, les paiements aux fournisseurs et les remboursements de crédits bancaires.
« L’absence de mise en œuvre d’un programme d’aide économique destiné aux citoyens au tout début de la guerre, ainsi que l’évacuation des personnes de leur domicile, ont créé une situation dans laquelle des centaines de milliers de citoyens sont devenus une population dans le besoin », a constaté Englman.
Le document indique que les informations concernant toutes les activités du gouvernement visant à soutenir le front intérieur n’ont pas été mises à la disposition du grand public de manière organisée, ce qui a rendu inutilement compliqué pour les citoyens d’obtenir de l’aide pour répondre à leurs inquiétudes.
Le rapport indique que la nomination d’un « porte-parole civil » chargé de fournir quotidiennement des informations pertinentes sur les programmes et l’assistance du gouvernement pour répondre aux besoins et aux problèmes en période de guerre pallierait de manière significative ce problème.
En ce qui concerne les lacunes dans le programme d’évacuation des résidents du sud et du nord qui ont été éloignés des lignes de combat – contre les groupes terroristes palestinien du Hamas et chiite libanais du Hezbollah – le rapport note qu’il y avait une pénurie de représentants du gouvernement dans les lieux où les personnes évacuées ont été hébergées au début de la guerre.

En conséquence, les personnes déplacées ont eu du mal à faire face aux difficultés liées à l’hébergement et au manque de revenus, et n’ont pas été informées de ce qu’elles pouvaient obtenir du gouvernement en tant qu’évacués – une situation exacerbée pour certains par un manque de maîtrise de l’outil numérique.
Le rapport fournit plusieurs exemples.
Une résidente d’Afula a téléphoné à la ligne d’assistance téléphonique de la commission pour se plaindre qu’il n’y avait pas d’éclairage près de l’abri antiatomique public le plus proche de chez elle et que les escaliers menant au miklat étaient endommagés.
Elle a déclaré qu’elle avait contacté les autorités municipales d’Afula, mais que rien n’avait été fait, ce qui la plongeait dans un état d’anxiété dû aux salves de roquettes incessantes.
Après que la commission a contacté les autorités municipales d’Afula, les problèmes ont été résolus dans les 24 heures, souligne le document du contrôleur de l’État.
Un autre exemple fourni par le rapport est celui d’une résidente de Netivot, dans le sud du pays, et de son enfant qui souffrait de dépression.
Leur maison a été endommagée par une attaque à la roquette et les fenêtres ont été soufflées, ce qui leur a causé un traumatisme psychologique permanent. Mais comme Netivot ne figurait pas sur la liste des villes à évacuer, la famille a dû payer elle-même son court séjour à Eilat et retourner à Netivot peu de temps après.
La commission a contacté le Département des affaires sociales de Netivot, qui a organisé pour cette famille un séjour de cinq jours dans un hôtel d’Eilat afin de l’aider à surmonter le traumatisme et lui a fourni une aide financière.