Englman prévient qu’il n’y a pas de plan d’évacuation pour le nord en cas de guerre
Le contrôleur de l'Etat dit à Netanyahu de régler la querelle en cours entre le ministre de la Défense et le ministre de l'Intérieur sur la responsabilité des évacués
Le contrôleur d’État Matanyahu Englman a prévenu jeudi qu’Israël n’était pas prêt à évacuer la population civile en cas de guerre dans le nord en raison de différends entre le ministre de la Défense Yoav Gallant et le ministre de l’Intérieur Moshe Arbel.
Dans une lettre adressée au Premier ministre Benjamin Netanyahu, Englman a exposé les grandes lignes de la dispute entre les deux ministères, qui n’ont pas réussi à s’accorder sur la responsabilité de l’évacuation des civils en cas d’urgence.
Englman écrit que le ministère de l’Intérieur affirme n’être responsable que des évacuations de civils vers les écoles organisées par le gouvernement. Les décisions d’évacuer les citoyens vers d’autres lieux, tels que les hôtels, ne relèvent pas de sa compétence.
De son côté, le ministère de la Défense maintient que le ministère de l’Intérieur est responsable de la prise en charge des civils et de la fourniture de solutions lors des évacuations, qu’elles soient indépendantes ou organisées par l’État.
Au début du mois, Gallant a envoyé à Arbel une lettre l’avertissant du risque que la guerre à Gaza s’étende au Liban, ce qui pourrait nécessiter des évacuations plus importantes dans le nord que celles qui ont eu lieu au lendemain du 7 octobre.
« Le ministère de l’Intérieur a refusé de préparer un plan pour une éventuelle évacuation, estimant que cela ne relève pas de ses responsabilités, sauf dans le cas d’une évacuation vers des écoles », a écrit Englman.
Dans sa réponse à Gallant, Arbel a écrit que son ministère « n’est pas responsable de l’évacuation proactive de la population ».
Il a ajouté que « le plan suggéré n’est pas applicable et que, par conséquent, le ministère de l’Intérieur s’y oppose ».
Englman a indiqué à Netanyahu que l’échange entre les ministres a souligné l’absence de solution à la question des évacuations de civils en cas d’urgence.
« Cette question a été mise en évidence en particulier lors des tournées que j’ai effectuées dans le nord et le sud depuis le début de la guerre, ainsi que lors des réunions que j’ai tenues avec des personnes évacuées et des responsables des autorités locales et régionales », a-t-il écrit.
Ainsi, les habitants de Kiryat Shmona sont actuellement dispersés dans environ 300 localités à travers le pays, ce qui empêche la municipalité de prendre en charge tous ses résidents. De nombreuses autorités locales, où les habitants ont été évacués, n’ont pas pu leur fournir les services nécessaires en matière d’éducation, d’aide sociale, de santé et d’emploi.
« En raison de la montée des tensions à la frontière nord et des graves conséquences qui pourraient résulter de l’absence d’une organisation adéquate des évacuations, il est indispensable que vous régliez le différend entre le ministre de la Défense et le ministre de l’Intérieur afin d’apporter une solution immédiate et de garantir que l’État d’Israël dispose d’un plan applicable pour fournir les services nécessaires à la population évacuée », a conclu Englman.
Des dizaines de milliers d’Israéliens ont été évacués des communautés du sud proches de la frontière avec Gaza après le massacre perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre, au cours duquel des terroristes se sont infiltrés en Israël, assassinant près de 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et prenant 251 otages, déclenchant la guerre en cours avec Israël.
Dès le 8 octobre, le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran, a commencé à mener des attaques quasi-quotidiennes depuis le Liban, en signe de solidarité avec le Hamas dans la guerre. Ces attaques ont contraint quelque 60 000 Israéliens des communautés du nord à évacuer.
Depuis neuf mois, les évacuations ont été prolongées à plusieurs reprises et si certaines familles ont pu commencer à retourner chez elles dans le sud, les habitants du nord ne pourront pas le faire si les escarmouches à la frontière nord dégénèrent en guerre.