Israël en guerre - Jour 502

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Enquête sur les décisions du cabinet prises pendant l’opération de Gaza

La Commission de contrôle de l’Etat indique que le gouvernement avait connaissance de la menace des tunnels bien avant l’opération

Le contrôleur de l'Etat Yossef Shapira (Crédit : Uri Lenz/Flash90)
Le contrôleur de l'Etat Yossef Shapira (Crédit : Uri Lenz/Flash90)

Le député Ammon Cohen (Shas), président de la Commission de contrôle de l’Etat, a ordonné mercredi au contrôleur de l’Etat Yossef Shapira d’enquêter sur les décisions prises par le gouvernement avant l’opération Bordure protectrice. Il veut que Shapira examine plus spécifiquement les décisions prises au sujet des tunnels transfrontaliers du Hamas.

Durant l’opération terrestre, l’armée israélienne a détruit plus de 30 tunnels creusés par le Hamas sous la frontière avec Israël. Les combattants ont plusieurs fois utilisé ces tunnels pour s’infiltrer en Israël.

Ces attaques leur ont permis de tuer 11 soldats israéliens. Lors d’une audition devant la commission, Cohen a allégué que les membres du cabinet avaient connaissance de la menace représentée par les tunnels bien avant que l’opération militaire ne soit lancée.

Cependant, Cohen a souligné qu’une fois que la décision a été prise d’agir contre la bande de Gaza, l’armée et l’establishment de la sécurité ont résolu le problème des tunnels efficacement et professionnellement.

La radio militaire indique que Cohen a aussi demandé au contrôleur d’examiner les allégations selon lesquelles les membres du cabinet auraient révélé des informations confidentielles à la presse pendant l’offensive militaire.

La commission a ordonné cet examen suite à l’annonce de Shapira qui, le mois dernier, avait indiqué qu’il lancerait une enquête exhaustive sur la manière dont les dirigeants politiques et militaires ont géré l’opération de 50 jours dans l’enclave palestinienne.

Selon un communiqué de son bureau, la décision de Shapira était motivée par les affirmations qu’Israël aurait violé le droit international pendant la campagne militaire dans la bande de Gaza. De plus, ajoute le communiqué, il y a aussi des accusations selon lesquelles Israël n’aurait pas contrôlé les activités de l’armée pour s’assurer qu’elles soient conformes au droit international.

L’enquête examinera aussi les dispositifs de préparation du Commandement de Défense passive et ses activités pendant la campagne, la manière dont les Israéliens présents dans les zones de conflit ont été traités et les campagnes de sensibilisation pendant l’opération.

Durant l’audience de mercredi, le contrôleur a annoncé qu’il préparait un rapport spécial sur l’opération et a précisé que le document sera publié dans quelques mois.

La Commission devrait tenir une autre audience dans quelques jours. Les représentants du service de sécurité du Shin Bet et des dirigeants des industries militaires israéliennes seront présents.

La guerre de 50 jours entre Israël et les terroristes du Hamas a pris fin le 26 août et a coûté la vie à plus de 2 100 Palestiniens, qui seraient en majorité des civils selon les sources médicales de Gaza, contrôlée par le Hamas.

Cependant, Israël soutient que 1 000 personnes tuées étaient des hommes armés et affirme que le Hamas est largement responsable des victimes civiles car il tirait des roquettes depuis des zones résidentielles et utilisaient la population comme des boucliers humains.

Les Nations unies et les groupes internationaux de défense des droits de l’Homme ont condamné Israël pour ses nombreuses attaques et les Palestiniens ont menacé de poursuivre Israël devant la Cour pénale internationale pour ses allégations de crimes de guerre.

Le Hamas, pour sa part, a signé une proposition pour que les Palestiniens adhèrent à la Cour prenant ainsi le risque qu’une enquête soit aussi ouverte à leur sujet.

Jérusalem a indiqué qu’il était probable qu’elle ne coopère pas avec l’enquête du Conseil des droits de l’Homme des Nations unies sur les potentiels crimes de guerre pendant le conflit.

Israël a affirmé qu’il était peu probable que cette future enquête soit juste ou impartiale. Le ministre des Affaires étrangères Avidgor Liberman a affirmé le mois dernier qu’Israël ne devrait pas coopérer avec la Commission d’enquête car cela lui donnerait de la légitimité.

AFP, Ilan Ben Zion and Stuart Winer ont contribué à cet article.

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