Envies et identité culturelle sont au cœur du festival de danse de Jérusalem
Cette année, le festival "De Jaffa à Agrippa", de la compagnie Catamon, délaisse ses bases, sur le marché, pour investir de nouveaux espaces
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Le festival de danse contemporaine « De Jaffa à Agrippa » a commencé dans les ruelles bondées du marché Mahane Yehuda de Jérusalem, mais il quitte cette année le souk pour investir les musées de la ville, utilisant par exemple les galeries du Musée d’Israël Anna Ticho et du Musée de la Tour de David pour donner ses représentations, entre danse et espace.
Le festival a commencé ce vendredi 30 décembre au musée Anna Ticho, avec quatre représentations de 11h à 14 h, et se poursuivra samedi soir, au musée de la Tour de David, dans la Vieille Ville, avec six événements et spectacles différents, dont deux aux premières heures du réveillon du Nouvel An et une soirée dansante qui devrait durer jusqu’à 7h, dimanche matin.
Le chorégraphe Elad Schechter, qui a fondé le festival et la compagnie c.a.t.a.m.o.n de Jérusalem, est à l’origine de plusieurs spectacles, dont « Sweets » et « Premier », œuvre de danse collaborative de deux artistes de Jérusalem, l’un Arabe et l’autre Juif.
L’œuvre de Schechter s’intéresse beaucoup à l’identité historique et culturelle et dit s’inspirer de Jérusalem, raison pour laquelle il présente son travail à la population métissée de la ville.
Assis dans l’une des plus petites salles à manger de ce qui était le restaurant Anna, à l’étage supérieur de la maison Anna Ticho, un matin, il y a de cela quelques jours, il répétait « Sweets » avec le danseur Michael Levi et la harpiste Sari Shemesh.
Il semble approprié d’évoquer les fringales dans un endroit où l’on a servi de savoureuses pâtes maison et des sauces crémeuses.
La pièce, qui ne dure que dix minutes, traite des obsessions et de l’envie de manger. Elle est interprétée par l’attachant Levi, homme aux formes généreuses qui explore la voracité de ses propres désirs.
« J’aime manger, et j’aime surtout quand on me prépare à manger », explique Levi, se tournant d’un côté à l’autre, sur le sol, sur les accords de la harpe de Shemesh et d’autres musiques, dont « My Favorite Things » de The Sound of Music.
« Sweets » a été joué pour la première fois dans le cadre intimiste d’une chambre d’hôtel lors du festival Room Service à l’hôtel Villa Brown voisin, puis pour un public plus large au Musée d’Israël, l’été dernier, a rappelé Schechter.
« On en sort avec l’envie de manger », a-t-il ajouté.
Les billets pour « De Jaffa à Agrippa » sont disponibles sur les sites Internet du Musée d’Israël et du Musée de la Tour de David.
La compagnie c.a.t.a.m.o.n emmènera certaines œuvres présentées lors de ce festival en tournée dans des lieux choisis aux États-Unis, au Mexique, au Canada et en Europe en 2023.