Environnement : Le traitement des déchets électroniques en Israël enfreint les lois
Les ferrailleurs avaient été avertis qu'ils encourent une amende s'ils ne disposent pas de l'équipement et des installations nécessaires pour minimiser la pollution
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.
Le ministère de la Protection de l’environnement a annoncé dimanche la découverte de violations présumées de la loi sur le traitement des déchets électroniques dans 28 des 43 sites visités la semaine dernière.
En mars, le ministère a rappelé les exigences de la loi pour les nombreux centres de transit et de tri et les installations de traitement qui fonctionnent dans tout le pays. Il a averti les chantiers qu’ils pouvaient être condamnés à une amende de 649 330 shekels s’il s’avérait qu’ils travaillaient sans l’équipement et les installations nécessaires à la protection de l’environnement.
Les déchets électroniques, qui vont des gros appareils ménagers aux smartphones en passant par les batteries, contiennent des substances toxiques telles que le plomb, le mercure, le cadmium et des retardateurs de flamme. Ils ne représentent que 3 % de l’ensemble des déchets, mais sont à l’origine de 70 % de la pollution générée par les déchets.
Selon un rapport du ministère de la Protection de l’environnement datant de 2022 et s’appuyant sur des chiffres de 2020, quelque 155 000 tonnes de déchets électroniques sont produites en Israël chaque année, dont un peu moins de la moitié – environ 70 000 tonnes – est recyclée.
En janvier, Electra, l’un des principaux fournisseurs israéliens d’appareils électroménagers et de climatiseurs, s’est associé à All Trade pour ouvrir une nouvelle usine de recyclage de gros appareils ménagers juste à l’extérieur de Sderot, dans le sud d’Israël. All Trade est une usine israélienne de recyclage de petits appareils électroniques basée sur un site industriel en Cisjordanie.
Il n’existe toujours pas de réglementation ou de normes définissant quels appareils électroniques doivent être recyclés et comment. Les batteries des voitures électriques sont toujours exclues de la loi. Deux sociétés de gestion des déchets désignées par l’État – l’Israel Electronics Recycling Corporation, mieux connue sous son acronyme hébreu M.A.I., et Ecommunity – ne travaillent pas en bonne intelligence, et certains conseils locaux et régionaux n’ont encore passé aucun contrat avec l’une ou l’autre de ces sociétés pour la collecte de ce type de déchets.
En outre, alors que les systèmes juridiques israélien et palestinien interdisent le transfert de déchets israéliens vers la Cisjordanie, de telles expéditions sont en cours, comme l’a montré une enquête du Times of Israel en janvier 2022.
Certaines entreprises et certains particuliers israéliens économisent des milliers de shekels ou font même des bénéfices en envoyant leurs déchets à des contrebandiers qui les revendent à des ferrailleurs palestiniens. L’année dernière, le ministère de la protection de l’Environnement a estimé que 20 000 à 50 000 tonnes de déchets électroniques atteignaient probablement la Cisjordanie, en passant par des mains non réglementées ou en finissant dans des décharges.
L’incinération de ces déchets met gravement en danger la santé publique de part et d’autre de la Ligne verte. Dans la région de Lachish, les habitants se plaignent de la fumée étouffante dégagée par les incendies de déchets électroniques qui brûlent autour des collines de Hébron, à quelques kilomètres de là, dans le sud de la Cisjordanie.
Les magasins qui vendent de gros appareils électroménagers tels que des machines à laver et des réfrigérateurs sont tenus de reprendre gratuitement un ancien appareil de taille et de poids similaires au domicile de l’acheteur, quel que soit l’endroit où il a été acheté. Les piles usagées doivent être acceptées par tout magasin, qu’elles y aient été achetées ou non.