Erdan menace d’interdire l’accès d’Israël à Amnesty
Le ministre de la Sécurité intérieure et des Affaires Stratégiques israélien accuse les géants du tourisme d'hypocrisie et de promouvoir un boycott
Un ministre israélien a menacé mercredi d’interdire l’accès d’Israël à Amnesty International qui a accusé les géants du tourisme en ligne tels Airbnb, Booking.com, Expedia, et TripAdvisor de « tirer profit » de « crimes de guerre » en Cisjordanie.
« Amnesty International, cette organisation hypocrite qui parle au nom des droits humains, agit pour promouvoir un boycott contre des Israéliens dans le cadre d’une campagne de délégitimisation antisémite », a affirmé dans un communiqué Gilad Erdan,ministre de la Sécurité intérieure et des Affaires Stratégiques dont l’une des attributions est de défendre Israël contre les atteintes à sa légitimité.
« J’ai donné instructions au ministère des Affaires stratégiques d’examiner la possibilité d’empêcher l’entrée et le séjour des membres d’Amnesty en Israël. Il y a quelques semaines, je me suis aussi adressé au ministère des Finances pour qu’il annule les avantages fiscaux » accordés à cette ONG, a ajouté le ministre sans donner d’autres détails.
Amnesty International, dont le siège est à Londres, a appelé ces groupes de tourisme en ligne à arrêter de proposer des logements, des activités et des attractions dans ces implantations de Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
« Ils le font tout en sachant que l’occupation israélienne en Cisjordanie, dont Jérusalem-Est, est régie par le droit international humanitaire en vertu duquel les colonies israéliennes sont considérées comme illégales », a-t-elle souligné.
« En faisant affaire avec les colonies, ces quatre entreprises contribuent au maintien, au développement et à l’expansion des colonies illégales et en tirent profit, ce qui équivaut à des crimes de guerre en vertu du droit pénal international », a-t-elle ajouté.
Airbnb, Booking.com, Expedia et TripAdvisor « normalisent » les implantations de Cisjordanie et de Jérusalem-Est, a déploré Amnesty International.
En novembre, la plate-forme Airbnb avait annoncé sa décision de retirer de ses listes les logements dans les implantations israéliennes en Cisjordanie, « qui sont au cœur de la dispute entre Israéliens et Palestiniens », mais elle n’avait pas précisé la date de l’entrée en vigueur de cette mesure.
Environ 450 000 Israéliens vivent une coexistence souvent conflictuelle avec plus de 2,5 millions de Palestiniens en Cisjordanie, tandis qu’environ 200 000 Israéliens résident à Jérusalem-Est.
Les implantations sont considérées comme illégales par la communauté internationale, qui les voit comme l’un des principaux obstacles à la paix. Le gouvernement israélien conteste cette vision.