Erdogan : les pourparlers avec Israël reprendront en mai
Le président annonce que la nouvelle série de discussions se concentrera sur l’aide en électricité et en eau pour Gaza, et sur d'autres projets humanitaires

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré mercredi que ses envoyés se réuniront avec leurs homologues israéliens le mois prochain dans un ultime effort pour parvenir à un accord de réconciliation entre les deux anciens alliés, dont la relation s’est dégradée il y a plus de cinq ans.
Erdogan, qui était en visite dans la capitale croate, Zagreb, a déclaré aux journalistes que les deux équipes discuteront des propositions d’aide humanitaire dans la bande de Gaza, y compris d’une offre de fourniture d’électricité à partir d’un bateau amarré en Israël.
Le président turc a déclaré que les deux pays cherchent à mettre en place une série de projets d’approvisionnement en eau et en électricité dans la bande de Gaza pour remplir les conditions de la Turquie pour la réconciliation.
L’une des principales demandes d’Ankara a été la suppression du blocus partiel d’Israël sur l’enclave côtière.
Israël affirme qu’il maintient le blocus le long de la frontière avec l’Egypte afin d’empêcher les dirigeants du Hamas de la bande de Gaza, qui cherchent ouvertement à détruire l’Etat juif, d’importer des armes qui seraient utilisées contre Israël.
« Nous avons dit que nous pourrions envoyer un navire au port d’Ashdod [en Israël] qui peut donner et produire de l’électricité. Ils ont eu quelques hésitations sur la question du navire. Ils nous ont suggéré de construire une centrale électrique en collaboration avec les Allemands. Je souhaite que [la question] soit résolue », a déclaré M. Erdogan, selon le site d’informations de Hurriyet.
L’accord se produirait quasiment six ans après un raid mortel de Tsahal, en 2010 sur un navire turc à destination de Gaza tentant de violer le blocus. Dix citoyens turcs avaient été tués au cours d’une mêlée à bord du navire entre les militants brandissant des couteaux et des matraques et les commandos israéliens. L’incident a conduit à une chute libre dans les relations bilatérales, qui étaient déjà tendues, sur la politique militaire d’Israël à Gaza.
La Turquie a exigé des excuses immédiates pour le raid, la compensation des familles des victimes et la levée du blocus de Gaza avant que les relations normales ne puissent reprendre.
Israël a prononcé des excuses officielles trois ans plus tard, sous médiation du président américain Barack Obama. Les négociations sur l’indemnisation ont atteint un stade avancé, selon les rapports, mais l’un des principaux obstacles est la levée du blocus.
Selon un rapport de Haaretz de jeudi, une réunion entre les négociateurs turcs et israéliens, il y a trois semaines à Londres, a été également assistée par l’envoyé du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Joseph Ciechanover, et le conseiller à la sécurité nationale, Yaakov Nagel. L’équipe turque était conduite par le Sous-Secrétaire du ministère turc des Affaires étrangères, Feridun Sinirlioglu.