Est-ce que ces étudiants du Technion peuvent soigner la calvitie ?
L'équipe a gagné une compétition internationale avec une enzyme qui promet de mettre fin à l'alopécie androgénétique
Quand l’étudiant de Technion, Alexey Tomsov, a eu besoin de trouver un projet pour la prestigieuse compétition internationale de biologie synthétique iGEM 2015, il a décidé de prendre à bras le corps un problème qui le concernait.
« Mon père est chauve et j’ai remarqué que mes cheveux commençaient à devenir fins », a expliqué le diplômé en biotechnologie et d’ingénierie alimentaire. « Je me suis dit : ‘qu’est-ce que je pourrais faire à ce sujet ?’ ».
Tomsov a étudié les produits disponibles sur le marché et a estimé qu’aucun des produits ne répondait à ses besoins. Un médicament appelé Finasteride réduit la perte de cheveux mais peut provoquer des effets sexuels secondaires graves.
D’autres solutions sont encore au stade de la recherche. Tomsov voulait développer une solution topique qui arrête la perte de cheveux sans affecter le reste du corps du patient.
La calvitie masculine, aussi connue sous le nom de l’alopécie androgénétique, affecte jusqu’à 70 % des hommes et on pense qu’elle est causée par un dérivé de la testostérone appelée dihydrotestostérone (DHT).
Tomsov et son équipe ont génétiquement recréé du Bacillus subtilis, une bactérie qui se trouve naturellement sur le cuir chevelu, pour qu’elle sécrète du 3α-hydroxystéroïde déshydrogénase, une enzyme qui morcelle le DHT. Ils ont également génétiquement modifiées le E. coli afin de permettre à une réaction enzymatique.
En utlisant un peigne, les deux bactéries génétiquement modifiées peuvent être combinées, ce qui provoque une réaction qui décompose le DHT sur le cuir chevelu.
L’équipe iGEM Technion est partie au Massachusetts en septembre pour la compétition internationale de biologie synthétique iGEM 2015, où ils ont fait face à 259 équipes d’étudiants de premier cycle et du secondaire venus du monde entier. L’équipe a remporté une médaille d’or Jamboree et le premier prix iGEM 2015 pour la meilleure nouvelle application.
Du statut d’étudiants à celui d’entrepreneurs de start-up
Tomsov et son équipe de neuf autres étudiants, Yael Annis, Tal Ofek, Roni Cohen, Adi Yannai, Ruth Veksler, Liron Abrahami, Maayan Lufton, Nitzan Shmouel et Sagi Sheinkman, n’auront pas à chercher un emploi après l’obtention de leur diplôme.
Ils ont reçu un montant non divulgué pour le financement et une aide du Technion pour breveter leur technologie et la transformer en une start-up.
« Nous devons encore gagner plus d’expériences faire avant que nous puissions recevoir l’approbation pour des essais sur l’homme. Nous ne pouvons pas affirmer, à ce stade, à quel point notre produit est efficace ou [répondre à] des questions concernant les stades de la calvitie qu’il va guérir ».
Mais en cas de succès, est-ce que ces étudiants de Technion auront découvert un remède contre la calvitie humaine ?
« C’est une grande déclaration », a estimé Tomsov. « mais oui, espérons-le ».
Si oui, ce serait une percée remarquable. Des films entiers, comme le thriller de 2009 « Duplicity », ont tourné autour de la découverte éventuelle d’un remède contre la calvitie. Tomsov dit qu’il s’attend à ce que le produit soit plus susceptible d’aider les personnes qui commencent tout juste à devenir chauve plutôt que des personnes qui ont été chauves pendant de nombreuses années.
« Lorsque le follicule pileux se détériore et s’arrête [de fonctionner], il n’y a rien que nous puissions faire. Quand une personne a été chauve pendant dix ans, je ne suis pas sûr qu’il y ait une solution sur le marché en dehors de la chirurgie ».
Si les lecteurs veulent faire partie des essais cliniques, ils peuvent contacter l’équipe par le biais de leur page Facebook et seront informés si et quand ces essais commenceront.
Dans le cadre de leurs études de marché, l’équipe du Technion a sondé des hommes et des femmes sur leurs perceptions de la calvitie.
Les résultats chez les femmes ne sont pas concluants, mais les étudiants du Technion ont pu constater qu’un grand pourcentage d’hommes, surtout les jeunes hommes, trouvent la perspective de perdre leurs cheveux bouleversante.
Interrogé sur la raison d’une telle réaction, Tomsov a répondu, « cela a quelque chose à voir avec leur sentiment de fierté, mais nous ne disposons pas de réponse. [La Psychologie] n’est pas notre domaine d’étude ».
Tomsov dit que les dix membres de l’équipe sont extrêmement fiers de leur accomplissement dans la compétition ainsi que de la « fierté que nous avons apporté à Israël ».
Est-ce que signifie qu’Israël donnera la solution contre la calvitie au monde entier et que les boycotteurs du pays pourraient se trouver contestés de manière hirsute ?
Tomsov rit. « Espérons que d’ici là nous aurons la paix ».
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